Par Justine Danis

En décembre dernier, l’Université de Sherbrooke et la Société de transport de Sherbrooke (STS) se sont réunies pour célébrer les 20 ans de leur collaboration. Ce partenariat a permis d’esquiver 10 500 tonnes métriques de gaz à effet de serre. En d’autres chiffres, selon l’UdeS et la STS, ceci équivaut à 4,5 millions de litres d’essences ou 1 240 tours de la planète Terre en voiture.
On parle d’un partenariat résultant d’un impact considérable qui doit faire office de modèle pour la société.
Un programme précurseur en termes d’accessibilité
Le programme de libre accès au transport en commun est un succès grâce au financement de l’Université de Sherbrooke, mais tout ceci ne serait pas possible sans l’apport de la STS. Ce programme consiste à prôner la mobilité durable auprès de la communauté étudiante universitaire. Grâce à des frais obligatoires prélevés dans la facture institutionnelle, soit 36,96$ pour la session d’hiver 2025, les personnes étudiantes ont accès à un réseau de transport collectif. Il suffit de numériser la carte étudiante, qui sert à plusieurs autres fonctionnalités sur le campus. Cette même carte sert de preuve autant pour l’entrée au centre sportif que pour l’accès à des 5 à 8, mais aussi pour avoir recours aux services de la clinique de santé.
De ce fait, le programme de libre accès bat son plein depuis deux décennies. On apprend d’ailleurs que le programme sera poursuivi pour les cinq prochaines années.
En 2004, lorsque le programme a vu le jour, il s’agissait d’une première au Québec : une offre d’accès au transport d’autobus dans une ville simplement en présentant la carte étudiante.
« Dès le lendemain, des autobus supplémentaires doublaient certaines lignes pour répondre à la demande impressionnante. Depuis, bon nombre d’universités et sociétés de transport à travers le Canada ont emboîté le pas et se sont inspirées de ce programme pionnier et maintes fois primé, devenu une référence », informe la Société des transports de Sherbrooke dans son communiqué du 18 décembre.
On estime que ce programme a permis d’empêcher non loin de 4 650 déplacements allers-retours en voiture par jour. À cette époque, cette initiative s’inscrivait dans une ère où le nombre de personnes étudiantes était en croissance substantielle, sans oublier que la circulation se faisait de plus en plus dense et que le nombre de stationnements était limité sur le campus.
Cette mise en œuvre est un avantage pour la communauté étudiante et un incitatif à prendre en considération en choisissant l’Université de Sherbrooke.
L’électrification du réseau commence
Encore aujourd’hui, la STS ne cesse de se réinventer. Que ce soit grâce à ses tarifs réduits pendant les évènements de la ville, ou à sa flotte de plus en plus électrique, la STS encourage les citoyens à privilégier le transport collectif plutôt que l’automobile.
Le 14 janvier, après une période de rodage, la STS annonce un petit nouveau dans la famille, soit un autobus 100% électrique. C’est le premier d’un grand changement dans le but d’atteindre le plan stratégique de la STS, qui est d’électrifier 65% de la flotte d’autobus d’ici 2032.
« L’électrification de notre flotte est un engagement concret de la STS envers la lutte contre les changements climatiques. En privilégiant des solutions durables et innovantes, nous œuvrons activement pour réduire notre empreinte écologique et offrir à la communauté un avenir plus vert et plus respectueux de l’environnement », souligne Laure Letarte-Lavoie, présidente de la STS.
Les nouveaux autobus totalement électriques sont une conception de l’entreprise québécoise Nova Bus. On indique que ceux-ci profiteront d’une autonomie allant jusqu’à 250 km de trajets avant de devoir se connecter à une recharge.
Shergo : récompenser la mobilité active et collective
En plus d’électrifier son réseau de transport, la Société des transports de Sherbrooke a mis en place un outil permettant de motiver la communauté à adhérer à une mobilité durable. Grâce à l’application Shergo, née d’un projet-pilote, les utilisateurs peuvent recevoir des récompenses en se déplaçant de façon active et collective.
Il suffit de télécharger l’application sur le téléphone cellulaire, de s’inscrire, d’activer la géolocalisation et le tour est joué. De cette façon, les utilisateurs qui prennent l’autobus, qui covoiturent ou qui se déplacent de manière active (marche, vélo, patin à roues alignées, etc.) pourront accumuler des points et les échanger contre des récompenses. En d’autres mots, tous les moyens de transport durables sont admissibles.
En somme, le calcul des points se fait ainsi : 2 points sont accordés pour chaque kilomètre parcouru dans les transports collectifs, et 3 points pour chaque kilomètre parcouru en déplacement actif, et ce, jusqu’à un maximum de 25 points par déplacement. Le résultat peut parfois varier selon le nombre consécutif d’utilisations de transports durables. L’engagement, directement intégré dans l’application et lancé par les partenaires, peut entraîner une augmentation significative du nombre de points en cas de réussite.
La STS peut compter sur plusieurs partenaires permettant de remettre des récompenses aux gens qui accumulent un nombre de points requis. Actuellement, on observe tout de même une diversité par rapport aux récompenses qu’on peut obtenir. Que ce soient des cartes cadeaux ou des rabais, les utilisateurs trouveront certainement leur bonheur. Par exemple, on peut échanger 1 000 points pour 10$ au Refuge des Brasseurs.
« De nombreux nouveaux partenaires seront présents sur la boutique de l’application ces prochaines semaines et feront la joie des utilisateurs de Shergo à coup sûr ! L’interface de l’application a aussi été revue, ces derniers mois, afin d’améliorer encore plus l’expérience de nos utilisateurs. Notons qu’une application comme celle-ci n’existe pas ailleurs au Québec ou au Canada. Il s’agit d’une très belle façon de récompenser les citoyens les plus écoresponsables tout en mettant en valeur des commerçants locaux et engagés », indique Alex Champagne, Conseiller mobilité durable et développement des affaires à la STS.
Crédits: Michel Caron