Par Lydia Santos
Avec le mois de novembre et l’entre mi-session et fin de session, j’ai constaté que plusieurs personnes de mon entourage ressentent un blues de la mi-vingtaine. L’adolescence est bel et bien terminée et nous devons maintenant faire des choix, nous assumer.
Dernièrement, je suis allée voir le spectacle Femme ta gueule de l’humoriste Mariana Mazza. Bien sûr, Mariana Mazza a un langage cru, mais qui dit cru ne dit pas nécessairement vulgaire. L’humoriste dans la mi-vingtaine représente, d’une certaine manière, la voix de la conscience de la majorité des femmes (mais elle illustre très bien la réalité des jeunes adultes d’aujourd’hui avec la pression de la réussite). Elle dit tout haut ce qu’une bonne partie de nous vivons ou pensons.
Comme je suis dans la mi-vingtaine également, certains sketchs venaient me chercher d’un point de vue plus philosophique. Ces temps-ci, avec la fin de session à nos portes, on se pose plusieurs questions. Surtout en fin de baccalauréat. On dirait qu’on vit une sorte de remise en question, un genre de crise d’adolescence (prise 2!). Même si Femme ta gueule interpelle plus les filles, les messages concernent la réalité des adultes de notre âge.
Pourquoi passons-nous par un tel processus? Nous sommes jeunes, nous avons de l’ambition et nous avons l’impression que rien ne peut nous arrêter. Pourtant, nous nous imposons notre propre mur. On essaie, on fait des erreurs, on réussit.
Selon l’article « Les crises de la vie adulte » publié en ligne sur Châtelaine, certains psychanalystes comme Carl Jung, Erik Erikson ou Daniel Levinson ont dépeint la vie adulte en tranches de 5 ou 10 ans. Ce serait pourquoi la mi-vingtaine amène son lot d’indécisions. « Chaque nouvelle étape est précédée d’une crise ou plutôt d’un choc qui conduit à une prise de conscience, explique Simone Landry, psychologue et chercheuse à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). » Elle soulève que cela puisse provenir d’un « événement ordinaire comme la naissance d’un premier enfant, la première relation amoureuse, la première rupture ou des accidents de la vie comme une maladie, un congédiement… »
Au même titre que les romans ou certains films, l’humour peut nous faire réfléchir et nous faire réaliser certains aspects de notre réalité. Le réconfort de savoir que nous ne sommes pas les seuls à vivre certains questionnements peut nous aider à surmonter l’obstacle qui nous bloque.
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