Par Marie Vachon-Fillion
Votre radio étudiante CFAK était nominée au dernier gala de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ) dans la catégorie « meilleure radio universitaire ». Le Collectif a voulu en savoir plus sur la mission de CFAK ainsi que ce qui fait d’elle une radio d’exception. Éric Laverdure, directeur musical de la station, nous dévoile les grandes lignes.
À 26 ans, Éric est finissant au bac en politique appliquée dans le cheminement politique public. Directeur musical fort de plusieurs expériences dans différents milieux, il anime plusieurs émissions à CFAK dont Radio XYZ (une parodie de la Radio X de Québec), Quoi de neuf CFAK? et L’intégrale. Il s’est également occupé de couvrir les provinciales 2018 (avec une émission du même nom).
Ça fait quoi, un directeur musical?
Un directeur musical, ça s’occupe de faire respecter le quota du CRTC auprès des animateurs. Il s’assure que 75 % de ce qui est diffusé soit de la musique canadienne et que 65 % du contenu soit francophone. Bien que le CRTC propose des pourcentages moins élevés, CFAK tient à faire jouer des chansons de ces catégories le plus possible, et ce, de façon continue toute la journée. Éric gère aussi les feuilles d’émissions. Il s’assure que les animateurs respectent le « son » CFAK, qu’ils ne fassent pas jouer des chansons trop connues ou commerciales. Il fait aussi entrer les nouveaux albums dans la discothèque et s’occupe du tracking radio en faisant le suivi de la fréquence de diffusion de certaines chansons avec les pisteurs.
Le mandat de CFAK
« Notre mandat est vraiment de diffuser de la musique émergente québécoise, explique Éric. C’est notre mandat principal. Oui, on va aussi essayer d’y aller un peu avec les goûts du moment, mais, aussi, étant donné que nous ne sommes pas pris par le carcan publicitaire, on peut se permettre de passer de la musique qui, parfois, fonctionne un peu moins bien du point de vue commercial. » Ceci permet à quelques artistes d’avoir une belle visibilité et d’utiliser cette plateforme comme « tremplin » dans leur carrière.
« Les Trois Accords ont commencé sur CFAK. Nous sommes la première radio qui les a diffusés! Ensuite, ça a vraiment décollé pour eux », nous dit Éric. Plusieurs artistes émergents ont pu profiter des radios universitaires comme Hubert Lenoir et Loud.
Quels genres d’émissions je peux m’attendre à écouter?
« CFAK c’est assez libre, pourvu que cela respecte le mandat d’une radio universitaire, ajoute-t-il. Il ne faut pas oublier qu’une radio c’est là pour informer, mais aussi pour divertir. Avec ces deux mandats, cela nous permet d’avoir des émissions vraiment différentes. » Linguistique, laboratoire de gauche, humour, musique métal… tous les styles sont possibles. « Si les gens ont une idée d’émission et qu’on a un trou pour eux, on va leur offrir. La plupart du temps, on est très ouverts aux nouveaux projets. »
Éric mentionne également que ce qui fait que le monde de la radio universitaire est si excitant, c’est que c’est vraiment un lieu pour apprendre. « Ce n’est pas nécessairement des gens qui viennent de ATM (Art et technologie des médias) à Jonquière ou qui ont déjà fait de la radio, ce sont des gens qui parfois n’ont jamais été devant un micro et ils essayent. On est là pour les aider », ajoute-t-il. Parfois, des gens découvrent une nouvelle passion et vont même jusqu’à se lancer dans une carrière en radio. N’importe qui peut s’essayer : l’équipe de CFAK est là pour vous guider!
Quelle expérience je peux retirer en participant à ma radio étudiante?
« C’est d’améliorer l’art oratoire, d’améliorer son parler, de se faire confiance. Ce n’est pas évident de parler devant un micro, surtout lorsqu’on est seul. Il faut également être organisé pour faire une émission de radio, faire une feuille de route, préparer ses chroniques, arriver dans les temps, etc. », commente le directeur musical. Et on est aussi là pour avoir du plaisir! À l’université, les gens sont là pour apprendre, pour se « péter la gueule » et pour s’améliorer. Malgré les petits pépins qui peuvent arriver, l’équipe est là pour accompagner les étudiants qui souhaitent s’impliquer.
Des gros joueurs
Étant donné que les radios étudiantes à travers le Québec n’ont pas toutes le même marché, elles ne présentent pas toutes la même musique sur leurs ondes. Et ce n’est pas toutes les universités qui ont leur propre radio! L’UQAM possède une radio Web, mais les grands joueurs restent CFAK, CISM 88,3 (Université de Montréal) et CHYZ 94,3 (Université Laval). Ce sont d’ailleurs ces trois radios qui ont été sélectionnées dans la catégorie « meilleure radio universitaire » cette année au gala de l’ARCQ pour les prix des Rencontres de l’ADISQ. Bien que CFAK n’ait pas remporté de prix, Éric semble dire que la radio n’a plus besoin de faire ses preuves. « Après 15 ans d’existence, avec des ressources limitées, CFAK est capable d’offrir une station de radio qui dépasse les objectifs d’une radio étudiante », explique-t-il. Par exemple, CHYZ a gagné le prix, mais beaucoup plus de gens y travaillent. À CFAK, c’est seulement trois employés à temps plein qui se partagent les tâches, avec quelques temps partiels et des bénévoles. « On est une petite radio, mais qui roule et qui brasse beaucoup de choses. Ça fait quand même du bien de se faire sélectionner auprès des deux plus grosses radios étudiantes! »
CFAK est aussi sélectionnée au GAMIQ (Gala alternatif de la musique indépendante du Québéc), qui a lieu le 25 novembre. En lice pour radio de l’année, ce gala est bien important pour CFAK : « Ça fait vraiment un petit velours de se faire sélectionner, parce c’est vraiment notre monde, la musique émergente. C’est plaisant d’être sélectionné par l’ARCQ, mais GAMIQ, ça nous touche vraiment beaucoup! » Syntonisez le 88,3 dès maintenant et encouragez votre radio universitaire!
Crédit Photo @ Alexandra Dupuis