Ven. Juil 26th, 2024

Par Myriam Baulne

Quelles que soient vos croyances, il est presque certain que vous appréciez le temps des Fêtes et toute la chaleur que cette période apporte. Les paysages enneigés, les lumières dans les arbres, l’odeur du magasinage des fêtes, les rassemblements en famille… Que vous soyez du genre party de Noël, chocolat chaud devant un bon film ou plutôt messe de minuit, il y en a pour tous les goûts ! Mais connaissez-vous vraiment les origines de Noël ?

Pour la plupart d’entre nous, qui sommes nés au Québec, si l’on nous demandait de parler de l’origine de Noël, nous parlerions de la crèche, de l’Enfant Jésus, des Trois Rois Mages et de l’étoile du Nord. Le Québec ayant été une société largement religieuse jusque tout récemment (certains, comme moi, se rappellent sans doute des cours de catéchisme à l’école primaire), il ne fait aucun doute que les valeurs du Noël chrétien ont conservé une place au sein de nos traditions des Fêtes. Nous avons tous une tante qui chante à la messe de minuit et un grand-père qui sort sa petite crèche miniature sous le sapin tous les mois de décembre. Toutefois, même si les valeurs chrétiennes apportent un vent d’austérité au temps des Fêtes, sachez que les choses que nous aimons le plus de cette période de festivités nous proviennent de célébrations qui datent de millénaires avant même la naissance de Jésus. Après tout, il n’y a pas beaucoup de sapins, au Moyen-Orient !

Lumières, cadeaux, sapins, festins

Les premières célébrations du temps des Fêtes sont en fait des traditions païennes qui étaient pratiquées lors du solstice d’hiver. Yule, dérivée de Jol, signifiant « solstice » en vieux norrois, était célébrée chez les peuples germaniques du 21 décembre au 1er janvier. Durant les festivités, le peuple célébrait le solstice autour de festins et procédait à divers sacrifices dans le but d’appeler la bénédiction des dieux sur les récoltes à venir. C’est de là que nous vient la célèbre bûche de Noël (Yule log), de la tradition qui voulait qu’une bûche soit spécialement sélectionnée et brûlée dans l’âtre au début des festivités.

Les Romains de l’Antiquité célébraient Saturnalia, qui prenait place du 17 au 23 décembre, juste avant le solstice. Durant cette période de festivités, les barrières sociales disparaissaient. Des festins étaient organisés, durant lesquels on échangeait des cadeaux, on offrait des figurines aux enfants et on plaçait des plantes vertes dans les maisons, pour rappeler la lumière et la vie malgré les températures plus froides et les journées plus courtes. Des pommes étaient ensuite accrochées aux plantes et arbustes, et c’est de là que nous vient la palette de couleurs de rouge et de vert qui accompagne inévitablement le temps des Fêtes, ainsi que le traditionnel sapin de Noël. Saturnalia a également inspiré de nombreuses autres célébrations hivernales modernes, comme la Galette des Rois et le Carnaval !

S’embrasser sous le gui

Nous avons les druides et les guérisseurs païens à remercier pour cette tradition tantôt adorable, tantôt comique et souvent malaisante. En effet, les druides pensaient que le gui était une plante guérisseuse provenant du chêne sacré. Le gui était un symbole de paix qui était à l’époque suspendu au-dessus des portes afin d’apporter la chance et l’harmonie aux foyers. Lorsque deux personnes se croisaient sous le gui, dans la forêt ou ailleurs, elles s’offraient un geste de paix. D’ailleurs, pour cette raison, le gui a longtemps été un symbole banni par l’Église catholique dès le 17e siècle !

Une fête… religieuse ?

Finalement, comme la plupart de nos traditions favorites des fêtes nous viennent des païens, le Noël moderne est on ne peut plus éloigné des mœurs chrétiennes. Tout le monde peut se laisser envoûter par le déballage de cadeaux, l’image du père Noël, les bas suspendus à la cheminée, les contes et les chansons, et les décorations lumineuses. Vous aurez de quoi répondre à votre vieil oncle conservateur lorsqu’il se plaindra inévitablement du Noël « moderne » que nous devrons célébrer cette année via Zoom. Un « vrai » Noël chrétien, ça ressemblerait plutôt à un morceau de pain sec dégusté sur une botte de foin dans le noir, entre le bœuf et l’âne gris. Il n’y a aucun mal à célébrer les fêtes à la manière qui nous plaît et de façon à nous apporter la paix et le réconfort. Après tout, c’est cela, le solstice. On célèbre la nuit la plus longue de l’année, le repos, la fin des récoltes et du travail acharné (et de la session), et ce, dans la lumière, l’allégresse et l’abondance.

Sur ce, Le Collectif vous souhaite un joyeux temps des Fêtes. Ce sera une période bien particulière et même, bien solitaire pour certains. Toutefois, profitez-en bien pour vous reposer. C’était une fin de session difficile pour tous et l’opportunité de nous déposer sans sentir le poids des obligations sociales du temps des Fêtes se fait très bienvenue. Appelez vos familles, offrez des mots d’amour à tout votre entourage et décompressez avec vos activités favorites. On fêtera en masse l’année prochaine, c’est garanti !

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Directrice générale pour le Journal Le Collectif

Diplômée du baccalauréat en traduction professionnelle à l'Université de Sherbrooke depuis août 2021, Myriam travaille au journal depuis l'automne 2018. D'abord comme correctrice, elle a ensuite tenté sa main aux postes de cheffe de pupitre des sections campus (hiver et été 2020) et culture (automne 2020 et hiver 2021) avant d'obtenir le poste de directrice générale en avril 2021.

Amoureuse du journal et de son équipe, Myriam se fait un plaisir de pratiquer sa tâche de correctrice encore à ce jour et de mener Le Collectif et ses journalistes plus loin, session après session.

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