Par Julianne Gagnon
Le 22 mars dernier, le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, déposait en chambre le quatrième budget de la Coalition avenir Québec (CAQ). Plusieurs attendaient avec impatience ce nouveau budget qui met la table avant les élections du 3 octobre prochain.
Avant le dépôt dudit document, quelques citoyennes et citoyens ont été sondés par Radio-Canada à savoir s’ils avaient certaines attentes. Le constat étant qu’il y a beaucoup d’augmentations du cout de la vie et que le fardeau est déposé sur les épaules des familles québécoises, on s’attendait donc à des primes pour leur venir en aide.
« Le Superbowl du ministre des Finances »
À la blague, Gérald Fillion, journaliste spécialisé en économie, surnomme le dépôt du budget le Superbowl du ministre des Finances. En effet, il s’agit pour Girard d’une journée assez chargée : huis clos de 9 h à 16 h avec les médias, suivi de la présentation tant attendue à l’Assemblée nationale, sans compter toute la préparation en amont. Plusieurs incertitudes étaient à prendre en cause dans ce budget, telles que la relance en réponse à la pandémie, l’inflation, le contexte géopolitique tendu suite à l’assaut de la Russie sur l’Ukraine et bien d’autres.
En contrepartie, le ministre Girard se dit confiant concernant l’économie québécoise puisque pendant les deux années pandémiques, le Québec a connu une meilleure croissance que le reste des provinces canadiennes. Il prévoit rattraper le déficit qui s’affiche à 7,4 milliards d’ici 2027.
Les prévisions budgétaires
Afin de soulager les Québécois de l’inflation, le gouvernement propose 500 $ aux personnes ayant un revenu de moins de 100 000 $. Le cout de 3,2 milliards de cette nouvelle aide financière est complètement épongé par les restants de l’année budgétaire 2021-2022 se terminant le 31 mars prochain. Il s’agit ici de la seule mesure qui vient directement impacter les contribuables puisqu’aucun gel de taxes ou baisse d’impôt ne sont prévus. Sur cinq ans, on prévoit augmenter les portefeuilles du système de santé de 8,9 milliards et ceux du système d’éducation de 2,8 milliards. En enseignement supérieur, une augmentation de 10,1 milliards s’explique par la mise en place des bourses « Perspectives Québec », qui avait beaucoup fait réagir lors des annonces à l’automne.
Le programme favorisant l’achat de véhicules verts est reconduit dans ce nouveau budget et on prévoit donner des sommes de quelques milliers de dollars aux gens faisant le choix de rouler électrique.
Les partis de l’opposition, en opposition
Suivant l’annonce, les partis d’opposition dénoncent le budget comme étant complètement électoraliste. Le député libéral Carlos J. Leitão, ministre des Finances sous Couillard, va même jusqu’à renommer le budget « horizon élections ». Le Parti québécois soulève que les critères pour avoir accès à l’aide financière de 500 $ est strictement politique parce que le gouvernement rejoindra 6,4 millions d’électrices et d’électeurs. Finalement, Québec solidaire affirme qu’il s’agit d’une frime et qu’en rien le 500 $ ne répond aux personnes en situation de vulnérabilité. On peut donc conclure qu’il ne s’agit pas d’un budget qui fait l’unanimité à l’Assemblée nationale.
Crédit image @ page Facebook, François Legault