Par Olivier Surprenant
Le monde médiatique est présentement à l’épicentre d’un tournant majeur. L’évolution de la technologie et l’omniprésence de celle-ci font de l’information une pièce centrale de notre vie, qu’elle soit à caractère interpersonnel ou bien qu’elle consiste en un enjeu sociétal plus ou moins majeur. C’est dans ce contexte que bien des médias traditionnels prennent des mesures afin de s’adapter à cette nouvelle conjoncture et survivre à ce passage à l’ère moderne. Mais si une palme devait être décernée à l’un ou l’autre de ces médias, dans l’efficacité du virage entrepris, le groupe Gesca devrait indubitablement l’obtenir. Réellement, les administrateurs du groupe Gesca agissent sans perdre de temps, notamment en créant une plateforme renouvelée de leur journal via une application mobile, donnant ainsi accès gratuitement à une multitude de contenus interactifs et informatifs.
Sur un autre penchant et en concordance avec la démarche préalablement entreprise, le groupe Gesca annonçait en mai dernier qu’il cesserait l’impression papier de son média le plus populaire, La Presse. Suite à cette annonce, de grands doutes sont nés quant à la continuité des médias locaux (tels Le Soleil, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Droit et Le Nouvelliste), car une telle plateforme web n’a pas été développée pour ceux-ci, d’autant plus que des compressions avaient été annoncées et aussi parce que du point de vue des dirigeants du groupe, les jours de ces journaux semblaient comptés.
Qu’à cela ne tienne, nous savons aujourd’hui que l’avenir des médias régionaux de Gesca sera protégé. En effet, le Groupe Capitales Médias, avec à sa tête Martin Cauchon, se porte acquéreur de tous les médias de la compagnie fondée par Power Corporation, à l’exception évidente de La Presse. C’est donc dire que l’information régionale demeure, malgré l’ère de technologie moderne qui fait sa loi dans le secteur de l’information. La question est maintenant de savoir si les nouveaux acquéreurs pourront innover afin d’assurer la pérennité de l’actualité locale ou bien si le monde médiatique et le Québec devront faire leur deuil d’une information plus communautaire, plus près de la vie des gens.