Par Meg-Anne Lachance

L’Islande s’est retrouvée paralysée à la suite de l’arrêt de travail des Islandaises, le 24 octobre dernier. La grève, d’une durée de 24 heures, dénonçait les inégalités salariales ainsi que les violences faites aux femmes. C’est le plus gros mouvement de ce type depuis la première grève de 1975.
À la veille de l’évènement, la première ministre Katrin Jakobsdóttir a annoncé qu’elle allait également rester à la maison et espérait que d’autres femmes de son gouvernement lui emboîtent le pas. Au total, ce sont des dizaines de milliers de femmes et de personnes non binaires qui se sont jointes au mouvement, en refusant de rentrer au travail et d’accomplir les tâches ménagères.
La chaîne de télé et de radio RUV a annoncé la réduction de ses émissions du 24 octobre. Les écoles et les hôpitaux ont également déclaré qu’ils seraient grandement affectés par cette grève. À Reykjavik, on a dénombré 59 crèches et écoles maternelles fermées pour la journée.
Les organisatrices de l’évènement ont demandé aux Islandais d’accomplir le travail à la maison. « Nous attendons des maris, des pères, des frères et des oncles qu’ils assument les responsabilités liées à la famille et au foyer », a lancé une gréviste à TV5 Monde.
Alors que les femmes du pays ont réussi à avoir accès aux postes plus élevés dans la société, elles continuent d’occuper majoritairement les emplois les moins bien payés et sont prises avec des inégalités salariales.
« Nous n’avons pas encore atteint nos objectifs d’égalité totale entre les sexes et nous nous attaquons toujours à l’écart salarial entre les sexes, qui est inacceptable en 2023 », a exprimé la première ministre. Elle a également mentionné vouloir continuer de se battre contre la violence faite aux femmes, affirmant qu’elle « constitue une priorité » pour son gouvernement.
Selon The Guardian, le pays connaitrait un écart salarial s’élevant à environ 21 %. De plus, 40 % des Islandaises seraient victimes de violences sexistes ou sexuelles.
Loin d’une première
La grève du 24 octobre représente la 6e du pays, la première ayant eu lieu 48 ans plus tôt. Lors de cette première édition, ce sont 90 % des femmes du pays qui s’étaient mobilisées et qui avaient refusé d’effectuer leur travail et/ou les tâches ménagères. À cette époque, l’écart salarial s’élevait à 40 %. Un an plus tard, le gouvernement islandais adoptait une loi garantissant l’égalité des droits, peu importe le sexe.
Depuis 1975, plusieurs grèves de ce genre ont eu lieu, la dernière remontant en 2018. Toutefois, elle ne débutait qu’en début d’après-midi, au moment où, en moyenne, les femmes arrêtent de gagner leur salaire par rapport aux hommes.
« En Islande, nous sommes fières de ce que nous avons accompli et je suis reconnaissante envers les femmes qui étaient là avant nous », affirme Lína Petra Thórarinsdóttir, personne responsable du tourisme à Business Iceland. Toutefois, elle affirme que les femmes ne s’arrêteront pas tant que l’égalité totale ne sera pas atteinte.
Source: Facebook SEEDS Iceland