« Le Collectif » dans la rue – Autour d’un café avec un gars qui en a vu d’autres

Collectif_dans_la_rueDe passage à Montréal et guidé par la certitude que pour rendre crédible sa couverture de la sexualité chez les itinérants, il lui fallait absolument rencontrer une personne de la rue, Le Collectif a mis le cap sur le McDo au coin St-Hubert/Ste-Catherine un beau dimanche, vers 11 heures. Rencontre transcendante avec un homme plus riche que tous les banquiers de la métropole.

Par Rodrigue Turgeon

La vie a fait en sorte que durant de longs mois, il a dû faire des rues de Montréal sa demeure. Des aventures, cet homme dans la mi-trentaine en a vécu, et il en a vu de toutes les couleurs, passant du noir au spectre de l’arc-en-ciel. « Veux-tu que j’y aille de mes propres expériences ou en général ? » me demande-t-il après que nous ayons discuté de physique quantique, sa passion, durant une dizaine de minutes.

« Vas-y comme tu le sens, mon ami. »

Faisant montre d’une ouverture et animé d’un désir sans bornes d’en finir avec les stéréotypes qui ne cessent de l’affubler, mon interlocuteur me raconte sa méthode, l’air le plus sérieux du monde. « C’est simple, j’appliquais la théorie des condiments ». À mon air ahuri et stupide, il poursuit.

« Quand ça me prenait, je m’arrangeais toujours pour avoir assez d’argent pour payer une chambre, avoir du pot, de la bière, ou même du speed. Un endroit au chaud pour se faire du fun en toute sécurité. C’est simple. Si tu n’as rien à lui donner, oublie ça, que tu sois dans la rue, sur le Plateau ou un Homme des cavernes.»

Du moment que tu es contre la maltraitance. « J’en connais plusieurs qui ont recours à des prostituées, mais moi, ça ne me ferait même pas bander », insiste celui qui partageait la rue avec une copine, jadis.

Depuis peu, il n’arpente plus le dédale des rues de Montréal, mais les couloirs d’une école. Il ne consomme plus. Son chien y est pour beaucoup, m’a-t-il dit.

Je sais que tu as lu ces lignes. Au nom de l’Université de Sherbrooke et du Québec tout entier, merci de n’avoir jamais lâché la laisse, celle qui te relie à nous.

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