Par William Thériault
Petteri Orpo, 53 ans, est devenu le nouveau premier ministre de la Finlande le dimanche 2 avril dernier, à la suite d’élections législatives extrêmement serrées entre trois personnes candidates. Dirigeant d’un parti de centre droit, il succède à Sanna Marin, qui était devenue la plus jeune cheffe du gouvernement de l’histoire du pays en 2019.
Avec 20,8 % du scrutin général, Orpo et le Parti de la coalition nationale ont tout juste battu leurs deux rivales, soit Riikka Purra du Parti des Finlandais (20,1 %) et Sanna Marin du Parti social-démocrate (19,9 %). C’est donc dire que le centre droit a été préféré de justesse à ce que des observateurs qualifient comme un parti nationaliste d’extrême droite, considérant que les deux formations ont respectivement obtenu 48 et 46 sièges au Parlement.
« C’est une grande victoire », s’est exclamé le nouvel élu, anciennement vice-premier ministre, puis ministre de l’Intérieur et des Finances, devant la foule partisane. « Nous allons commencer les négociations pour un gouvernement en Finlande », a-t-il ajouté, rapportait l’Agence France-Presse.
Typiquement, les démarches pour former une coalition dans cet État scandinave peuvent durer des semaines, voire des mois. Petteri Orpo, qui s’est engagé à mener cette tâche à bien, a maintenant l’option de pencher vers la gauche ou la droite pour consolider sa place au pouvoir.
« Félicitations au vainqueur des élections, félicitations à la Coalition nationale, félicitations au parti des Finlandais, la démocratie a parlé », a pour sa part réagi Sanna Marin, reconnaissant sa défaite. Le Parti du centre (11 %), l’Alliance de gauche (7 %) et la Ligue verte (7 %) sont venus compléter le portrait, récoltant à eux trois un total de 47 sièges.
Adhésion à l’OTAN
Les élections législatives coïncidaient avec l’adhésion de la Finlande à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui en avait fait la demande en 2022. Le 4 avril, deux jours après le dévoilement du scrutin populaire national et précisément 74 ans après la formation de cette importante alliance militaire occidentale, la Finlande est donc devenue le 31e pays à en rejoindre les rangs.
Cette décision a largement été influencée par l’invasion des troupes russes en Ukraine. La Finlande, qui partage une frontière terrestre de 1 300 kilomètres avec la Russie, avait fait parvenir sa demande à l’organisation internationale sensiblement en même temps que son autre voisin, la Suède.
« C’est bien sûr un grand jour pour la Finlande […] C’est aussi une bonne chose pour l’OTAN », a commenté le ministre finlandais de la Défense Antti Kaikkonen, comme l’a rapporté Radio-Canada.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’est aussi réjoui après avoir accepté la remise des documents officiels permettant de compléter la procédure. « Je suis tenté de dire que c’est peut-être la seule chose pour laquelle on peut remercier Poutine, parce qu’il a, une fois de plus, précipité quelque chose qu’il disait vouloir éviter en agressant l’Ukraine », a-t-il soutenu.
« La Finlande est maintenant en sécurité », a ajouté le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, soulignant que son groupe constituait désormais « 50 % de la puissance militaire mondiale ».
Crédit image @Facebook de Petteri Opro