Par Médéric Dens

En pleines difficultés financières, Postes Canada a annoncé la fin de plusieurs services dès le 25 septembre. Entre autres, une coupe dans les services de livraison du courrier à domicile a soulevé l’ire du personnel qui a finalement déclenché une grève le jour même de l’annonce. À l’aube des élections municipales québécoises, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) tire la sonnette d’alarme concernant « l’exercice démocratique de millions de citoyennes et citoyens ».
Le 25 septembre dernier, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a déclenché une « grève immédiate » pour tous ses membres, en réponse aux coupures annoncées pour certains services, notamment la fin de la livraison du courrier à domicile. La population canadienne ne sera donc pas en mesure d’obtenir son courrier, puisque plusieurs bureaux de poste seront fermés dans la plupart des provinces.
Ces coupures ont été annoncées dans le but d’éviter une huitième année déficitaire consécutive. L’an passé, Postes Canada avait déclaré 841 millions de dollars en perte.
Les difficultés financières que traverse la société d’État autonome ne semblent pas ralentir. Selon ses données officielles, les déficits enregistrés depuis 2018 s’élèvent à 3,8 milliards.
Dans un communiqué, Postes Canada a admis être « déçu que le syndicat ait décidé d’intensifier son mouvement de grève, ce qui aura des répercussions négatives sur la situation financière de l’entreprise ».
Pour estimer les coûts liés à cette grève, il faut comprendre que celle menée à la fin de l’année dernière a provoqué une perte de 208 millions de dollars et que chaque jour de grève participe ainsi à augmenter le déficit de Postes Canada.
Les élections municipales de novembre en péril ?
Comme la grève ne fait que commencer, cette dernière pourrait certainement entraîner des conséquences directes sur les prochaines élections à venir le 2 novembre au Québec.
Dans un communiqué officiel, l’UMQ s’est exprimée au sujet des impacts que cette grève pourrait potentiellement causer. « L’absence de distribution compromettrait directement le bon déroulement du scrutin du 2 novembre prochain pour près de 6 millions de citoyennes et citoyens, soit 66 % de la population. »
De son côté, le président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, a exprimé sa crainte face à cette grève, rappelant que « chaque élection repose sur un principe fondamental : l’égalité d’accès à l’information » et que le vote municipal demeure un « levier démocratique essentiel ».
Pour le moment, aucune mise à jour n’a été faite concernant les négociations syndicales avec la société d’État, ce qui laisse présager que cette grève risque d’impacter les élections si elle continue.
Quant à la ministre de l’Emploi au Canada, Patty Hajdu, elle a partagé sa crainte par rapport aux difficultés éprouvées par le personnel de Postes Canada et par le milieu syndical à trouver une entente. Dans ce contexte délicat, elle a invité les deux parties à « réfléchir ensemble à l’avenir de leur main-d’œuvre et à la manière dont ils vont transformer Postes Canada pour en faire une société d’État viable et durable ».
Source : Canadian Manufacturing