Par Natasha Guay-Marchand
Le 3 octobre dernier, après avoir évité de justesse le shutdown du gouvernement fédéral, Kevin McCarthy a été destitué de son poste de président de la Chambre des représentants. Depuis, le parti républicain n’arrive pas à s’entendre sur l’élection d’un candidat.
C’est Matt Gaetz, un élu de la droite américaine, qui a déposé la motion pour destituer son collègue Kevin McCarthy. La nomination de ce dernier ne faisait cependant pas l’unanimité dès le départ. Ce n’est qu’au 15e tour de vote, après plusieurs jours de débat qu’il avait été élu président de la Chambre en janvier 2023.
Patrick McHenry, un allié de Kevin McCarthy, a été désigné président temporaire jusqu’à l’élection d’un nouveau titulaire. Ce dernier n’a cependant pas les pleins pouvoirs en chambre, n’étant pas élu. Par exemple, il ne peut pas présenter ou réitérer des projets de loi. Il est donc essentiel pour la Chambre d’élire un nouveau président le plus rapidement possible. Dans le cas contraire, elle ne pourra pas renouveler l’entente budgétaire qui prend fin le 17 novembre.
Division à l’intérieur du parti républicain
Les représentants républicains radicaux reprochaient à McCarthy d’avoir négocié un accord budgétaire bipartisan. D’un côté, le groupe de républicains d’extrême droite aussi appelé le « Freedom Caucus » voulait réduire au maximum les dépenses gouvernementales. De l’autre, les démocrates exigeaient une aide financière supplémentaire pour l’Ukraine.
Malgré le retrait de ce point de l’accord budgétaire, la motion de destitution envers McCarthy a été adoptée à 216 voix contre 210. Au total, seulement 8 élus républicains l’ont appuyée, alors que 210 élus républicains ont voté contre. Cette division au sein du parti n’aidera en rien l’élection du candidat à la présidence de la Chambre.
Qui prendra le poste vacant?
Dans la foulée des débats, la représentante Marjorie Taylor Green a suggéré d’élire Donald Trump à ce poste. En effet, bien que cela puisse sembler improbable, aucune règle n’oblige le président de la chambre à être issu des élus. Un premier vote a eu lieu à l’interne du parti entre Steve Scalise, représentant de la Louisiane et Jim Jordan, élu d’Ohio et favori de Trump. Toutefois, faute de pouvoir rassembler suffisamment d’appui, le représentant Steve Scalise s’est retiré le soir même.
Un deuxième vote a pris place entre Jim Jordan et Austin Scott, lui aussi issu de l’aile droite et élu en Géorgie. Ce dernier a perdu le vote interne avec 80 voix, faisant de Jim Jordan le candidat désigné avec 124 voix. Cependant, il est loin d’avoir obtenu la majorité nécessaire de 217 appuis pour être élu à la Chambre. Avec une faible majorité républicaine de 221 représentants contre 212 démocrates, Jim Jordan aura besoin de l’appui de tous les républicains pour surpasser l’opposition démocrate. Selon le New York Times, il est évident que le parti d’opposition n’appuiera pas la candidature de Jim Jordan, considéré comme un allié de Trump dans l’assaut du Capitole.
Source: Wikimedia