Par Philippe-Antoine Plante
Avec l’inauguration du premier guichet Bitcoin à Montréal et la création de la première entreprise d’échange de monnaie virtuelle au Québec à Sherbrooke, le sujet des devises virtuelles a été beaucoup traité par les médias d’information dans les dernières semaines.
Malheureusement, les informations véhiculées par certains médias d’information télévisés peuvent être inexactes. Le problème est que le domaine des devises virtuelles est nouveau, complexe et méconnu.
Mais qu’est-ce que les devises virtuelles ?
Les devises virtuelles disponibles sous le nom de Bitcoin (BTC), Litecoin (LTC), Feathercoin (FTC) et autres sont ce que l’on appelle des devises virtuelles. Une devise virtuelle n’est pas la représentation d’un État, d’une banque ou d’une entreprise. Ainsi, sa valeur est déterminée de manière entièrement spéculative sur les marchés d’échange. La crypto monnaie a l’avantage d’être décentralisée, c’est-à-dire qu’il y n’a pas d’autorité centrale contrôlant et régissant le marché. Ainsi, puisqu’il n’y a pas d’autorité centrale afin de confirmer la validité d’une transaction, cette dernière doit obligatoirement avoir passé par un processus poste-à-poste. La confirmation s’effectue par un ensemble de six ordinateurs sur le réseau, entretemps les fonds ne sont pas accessibles par l’utilisateur. De plus, les devises virtuelles sont divisibles jusqu’à huit fois après la décimale. Il est ainsi à titre d’exemple, possible d’acheter 0,008 BTC. Contrairement à l’information véhiculée par certains médias télévisés dernièrement, la crypto monnaie existe physiquement. En effet, quelques exemplaires de Bitcoins réels, et ayant de la valeur ont été mis en circulation.
Au même titre que l’argent comptant, chaque utilisateur possède un portefeuille virtuel (wallet) contenant ses actifs. C’est à partir de cette interface que l’utilisateur peut effectuer ses transactions. Chaque portefeuille comprend au moins une adresse de réception unique. Pour envoyer ou recevoir, il est nécessaire d’utiliser l’adresse d’un portefeuille. Le portefeuille virtuel est aussi disponible pour les téléphones intelligents.
À titre d’exemple, pour effectuer une transaction, il suffit de fournir son adresse de réception ou d’obtenir l’adresse de destination d’un ami ou d’un commerçant par exemple. Après avoir initié le transfert, la confirmation par le re´seau prend généralement une trentaine de minutes à se confirmer. Les transactions avec les devises virtuelles sont anonymes, rapides et peu couteuses comparativement à un paiement PayPal par exemple. Les transactions sont aussi irréversibles, un avantage important pour les marchands acceptant ces devises.
Aspect légal
Lorsqu’un particulier fait l’acquisition de devises virtuelles qu’il revend à profit, il doit déclarer ses gains en capital. Les rumeurs de blanchiment d’argent associé aux devises virtuelles ne sont donc pas plus fondées que dans le cas du dollar canadien par exemple. Il n’est pas plus facile pour un particulier ou une entreprise d’omettre de déclarer des revenus en devises virtuelles par rapport aux devises que nous utilisons tous les jours.
Si une entreprise accepte les devises virtuelles, elle doit les déclarer comme des revenus et elle est assujettie au taux d’imposition des corporations. Si une entreprise ne respecte pas ces règles, elle se verrait alors agir de façon illégale, comme dans n’importe quel autre cas de blanchiment d’argent. L’acceptation des devises virtuelles comme méthode de paiement ne permet pas de se soustraire aux lois fiscales en vigueur.
Mesures de sécurité
Le nombre d’unités en circulation est limité à un maximum de 21 millions pour le Bitcoin. L’utilisation des devises virtuelles à des fins illicites ou criminelles est une très mauvaise idée, car l’ensemble des transactions sont publiques sur le blockchain, c’est-à-dire la chaine contenant l’ensemble des transactions. Il serait alors très facile pour un organisme d’application de la loi d’effectuer une enquête et de trouver des traces détaillées pouvant permettre la déposition de preuves dans le cadre d’un procès par exemple.
Comment se procurer des devises virtuelles ?
Plusieurs méthodes existent pour se procurer des devises virtuelles. Entre autres, il est possible d’en miner ou il est possible de s’en procurer sur des marchés d’échange.
Qui accepte les devises virtuelles ?
Présentement à Sherbrooke, un seul commerce accepte les devises virtuelles. Il s’agit de l’école de jiu-jitsu brésilien Nomad BJJ de Cédric Cobban. Par contre, plusieurs grandes corporations américaines et canadiennes acceptent aussi les devises virtuelles. Pensons par exemple à clearlycontacts.ca,? un site canadien de vente de lunettes et de verres de contact. À Montréal, près d’une quarantaine de commerces acceptent déjà les devises virtuelles. Du côté américain, ce sont plus de 17 000 marchands qui acceptent présentement les devises virtuelles.
Concrètement
Selon le magasine Forbes, une des entreprises du domaine du Bitcoin, COINBASE, figure parmi les start-ups les plus profitables et rentables de l’année 2013. Cette entreprise facilite le micropaiement par Bitcoin, elle possède plus de 600 000 utilisateurs et plus de 31 millions en banque. OkCupid et Reddit figurent parmi leurs clients.
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