Par Jérémy Plamondon

Le 9 et 10 septembre a eu lieu, à New Dehli en Inde, le forum intergouvernemental du G20 pour l’année 2023. Les vingt plus importantes économies mondiales étaient en effet conviées, pour la 18e fois, à ce sommet. Parmi les sujets discutés : la guerre en Ukraine, l’environnement et l’économie faisaient figure de proue.
Les États présents ont d’ailleurs réussi à se mettre en accord sur une déclaration finale publiée à la veille de la fin du sommet, le samedi 9 septembre. Sous cette apparence d’unité se cachent cependant plusieurs tensions par rapport à la critique édulcorée adressée à l’endroit de l’invasion russe en Ukraine. Justin Trudeau, le premier ministre canadien, a par exemple tenu à aller plus loin que la déclaration finale en affirmant que le Canada « est là pour continuer de tenir fort contre les actions illégales de la Russie en Ukraine et à travers le monde ».
Des victoires pour les pays en voie de développement
Sous la présidence de l’Inde, le groupe des 20 a accepté d’assouplir les règles de financement international pour les projets d’infrastructures, principalement destinés aux pays en développement. Serge Granger, professeur titulaire à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, abondait en effet en ce sens lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada le 10 septembre. « L’Inde joue son rôle de leader des pays du Sud, du sud global comme on dit. Elle fait la même chose aussi à l’intérieur de l’Organisation mondiale du commerce en défendant les pays les moins avancés, les pays en voie de développement. »
Cette 18e édition a d’ailleurs été marquée par l’intégration de l’Union africaine (UA) comme membre permanent du groupe, au même titre que l’Union européenne (UE) l’est depuis plusieurs années. Il s’agit d’une autre victoire diplomatique pour le pays hôte. Rappelons que l’UA compte 55 membres, dont six étant suspendus, totalisant 3000 milliards de dollars en matière de produit intérieur brut (PIB). La région du monde était seulement représentée par l’Afrique du Sud jusqu’alors, bien qu’elle soit à l’avant-plan de plusieurs enjeux de première importance, comme les impacts des changements climatiques et le développement économique.
Moscou parle d’un « succès »
À l’opposé du Canada qui est resté sur sa faim, la Russie et le Brésil, qui accueillera la prochaine édition à Rio de Janeiro, ont qualifié ce sommet de « succès ». Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été l’un des principaux architectes du compromis atteint entre les différents États, mentionnant par exemple que les forces en présence ne devaient pas « laisser les questions géopolitiques bloquer l’agenda des discussions du G20 ».
Sergei Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie et représentant du pays sur place, a, de son côté, tenu à souligner, lors d’une conférence de presse le 10 septembre, que son pays n’est mentionné nulle part dans la déclaration finale. « Nous avons été capables de déjouer les tentatives de l’Occident pour “ukrainiser” l’ordre du jour du sommet », a-t-il lancé.
Source: Facebook Justin Trudeau