5 jours pour l’itinérance : bien au-delà de la misère


Par Josianne Chapdelaine

Du 8 au 13 mars derniers se déroulait la sixième édition des 5 jours pour l’itinérance. Huit étudiants, majoritairement de l’Université de Sherbrooke, ont délaissé leur confort habituel pour vivre comme des sans-abri durant cinq nuits.

L’activité 5 jours pour l’itinérance a été créée en 2005 à l’Université de l’Alberta. L’expérience avait pour but de donner des sommes à la communauté en question, mais aussi, et surtout, de changer la perception négative de la société à l’égard des sans-abri. Aujourd’hui, l’expérience se déroule sur 22 campus partout à travers le Canada.

5 jours itinerance - 4Une expérience mémorable

L’aventure a été extraordinaire pour ces huit étudiants. Installés devant la Faculté de droit, ces derniers devaient combattre le froid, la faim, la fatigue et l’inconfort. En effet, Rosalie Lecours, étudiante en travail social et participante des 5 jours pour l’itinérance, mentionne que l’expérience a été ardue à plusieurs niveaux : « On mangeait souvent des barres tendres et des fruits, on dormait sur des palettes de bois, qui n’étaient pas très confortables. Il fallait nous adapter aux bruits extérieurs de la ville et au froid pour réussir à dormir. » Plusieurs révèlent que les regards fuyants des autres étaient lourds à porter. Même s’ils revêtaient un chandail orange indiquant clairement pour quelle activité ils participaient, durant les moments de sollicitation pour manger ou pour recueillir des dons, plusieurs les ignoraient. Ils peuvent maintenant comprendre ce que les sans-abri ressentent lorsqu’ils font face à ces comportements. Par contre, Rosalie mentionne que plusieurs avaient une bonne attitude à leur égard : « Il y a des gens qui nous encourageaient vraiment, certaines personnes nous ont apporté de la nourriture tous les jours, c’était beau à voir. »

Leur objectif était d’amasser 5 000 $ pour la Table itinérance de Sherbrooke, une table de concertation qui réunit plusieurs acteurs provenant des secteurs communautaire, public et institutionnel. L’activité a permis de recueillir 3 400 $ à ce jour. Les étudiants sont toutefois toujours en attente de dons.

L’itinérance à Sherbrooke

Le phénomène de l’itinérance est beaucoup plus présent à Sherbrooke que ce que certains croient. Des données de 2013 démontrent qu’environ 800 personnes utilisent des lieux d’hébergement pour dormir à Sherbrooke. C’est sans compter les sans-abri qui se contentent de bancs de parc.

Plusieurs organismes, comme la Chaudronnée de l’Estrie, qui offre des repas à faibles coûts pour tous ceux qui vivent une situation de pauvreté, sont présents dans la ville de Sherbrooke. D’ailleurs, les huit étudiants participants ont pu profiter de cet endroit pour se rassasier.

L’amitié : un bien convoité

Malgré toutes les difficultés vécues, une réalité très positive ressort de cette aventure pour ces huit audacieux : « Quand on se faisait donner des repas, on les séparait toujours en huit pour que tout le monde mange. On ne se connaissait pas du tout au début de l’aventure. Je dirais que vers la fin, c’est comme si nous étions une grande famille. Une belle complicité s’est développée au fil des épreuves », a mentionné Rosalie Lecours.

Bravo à ces huit courageux!

 

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