Sam. Juil 27th, 2024

Par Martine Dallaire

Pour changer le monde, il faut parfois penser avec son cœur. Le film Modifié constitue une œuvre à la fois politique et personnelle sur les aliments transgéniques mieux connus sous le nom d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Aussi, quand on aime à la fois la nourriture et l’environnement comme la cinéaste Aude Giroux, on souhaite les protéger pour mieux les conserver.

L’alimentation dans notre monde actuel est totalement différente de celle des générations précédentes. L’industrie agroalimentaire d’aujourd’hui exerce beaucoup plus de contrôle sur les aliments qu’elle ne le faisait il y a à peine deux décennies. Certains environnementalistes croient aussi que cette même industrie cache des éléments importants aux consommateurs.

Une équipe mère-fille

Dans son premier long métrage documentaire résultant de son enquête personnelle, la réalisatrice néo-écossaise, Aude Giroux, trace le portrait d’un sujet complexe et fort controversé, celui des aliments génétiquement modifiés. Elle apporte également une approche personnelle à ce projet qu’elle a mené en collaboration avec sa mère, une militante écologique passionnée d’alimentation qui est décédée avant la fin du tournage.

Un travail de longue haleine

Le film a nécessité dix ans de travail de recherche au cours desquels Aude Giroux a réalisé des entrevues avec des experts, tant au Canada qu’aux États-Unis et en France.  Si elle n’est pas contre le génie génétique comme technologie, elle demeure toutefois anti-OGM en ce qui concerne les aliments dans un contexte réglementaire.

Les consommateurs ignorent ce qui se cache dans leur assiette

Le combat mené par la réalisatrice est surtout dirigé vers l’honnêteté et la transparence dans la réglementation entourant l’industrie agroalimentaire. En effet, les Canadiens achètent majoritairement des aliments en provenance du Canada et des États-Unis, deux pays qui refusent d’étiqueter les aliments transgéniques. Aude Giroux croit que les consommateurs sont en droit de savoir si les aliments qui sont dans leur assiette n’ont subi aucune modification par exemple l’ajout d’un gène animal dans un légume.

Elle s’inquiète également du fait que le dernier projet de loi sur l’étiquetage déposé à la Chambre des communes au mois de mai dernier ait été rejeté, puisque tous les députés fédéraux de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ont voté contre ce dernier, alors que plus de 80 % des Canadiens sont en faveur de l’étiquetage. Elle dénonce ce manque de transparence gouvernementale en citant l’exemple du saumon de l’Atlantique transgénique qui se retrouve dans l’assiette des consommateurs à leur insu, en raison de l’absence de loi sur l’étiquetage. Elle cite également le fait qu’elle a communiqué avec Santé Canada pour obtenir des renseignements sur le rapport dressé par la Société royale du Canada en 2001 pendant le tournage de son documentaire et qu’on lui a refusé une entrevue.  Le contenu du rapport de 200 pages identifiait de nombreux problèmes au sujet de la réglementation sur les OGM et proposait plus d’une cinquantaine de solutions.

Le Canada loin derrière les autres pays

Soulignons que tous les pays de l’Union européenne ont une réglementation sur les aliments transgéniques. La cinéaste espère que son film suscitera une réflexion au sein de la population et que les Canadiens se mobiliseront autour de la question en exerçant des pressions auprès de leur député fédéral, et ce, pour obtenir des changements à la réglementation.


Crédit Photo @ Modifié, le film

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