Ven. Avr 26th, 2024

Par Ariane Drainville

Le froid de la mi-janvier fait frissonner et donne certainement une envie à plusieurs : celle de voyager… Pour cela, plusieurs choix s’offrent à vous. Vous serez peut-être tentés de joindre l’utile à l’agréable en profitant de votre temps à l’étranger pour aider plus démunis et affamés. Cette initiative est bien noble, mais prenez garde! Il ne faudrait pas tomber dans les pièges tendus vers vous!

Volontourisme ou bénévolat touristique?

Le volontourisme se distingue du tourisme traditionnel par sa dimension ajoutée de travail bénévole à l’étranger. La coopération internationale en est un volet, dans lequel un organisme (soutenu par les instances gouvernementales) déploie un projet relié au développement d’une région en particulier.

Il faut différencier le volontourisme de l’aide humanitaire, qui est une aide déployée uniquement en situation de crise, comme lors d’une catastrophe naturelle.

Attention aux arnaques!

Des entreprises, voyant l’intérêt grandissant envers le volontourisme comme une occasion de faire des profits, ont choisi de miser sur ce marché. Le problème? La demande est plus grande que l’offre. Cela signifie que ces organisations doivent créer de l’offre, donc des problèmes à l’étranger. Par exemple, au Cambodge, depuis 35 ans, le nombre d’enfants orphelins est en baisse. Par contre, depuis 10 ans, le nombre d’orphelinats atteint plus de 600. Vous aurez deviné la terrible cause de cela… On place des enfants dans les orphelinats pour répondre au seul besoin des touristes qui aimeraient « faire une différence ». Une journaliste de La Presse a vécu l’expérience avec Projects Abroad, l’une de ces organisations malsaines, dont elle relate les faits dans son article très intéressant Le business du volontourisme : l’humanitaire imaginaire.

Partir du bon pied

Il y a moyen de participer à des projets de coopération internationale – le terme « volontourisme » étant plutôt péjoratif – sans causer plus de tort que de bien. Afin d’éviter les arnaques, méfiez-vous des projets :

  • Dont la durée est trop flexible;
  • Dont le coût est exorbitant (en excluant même les billets d’avion, les organismes plus légitimes ont souvent des moyens d’aide financière gouvernementale qui réduisent un peu les coûts);
  • Pour lesquels on ne demande pas de vérifier vos qualifications. L’envie d’entreprendre un projet dans un autre domaine que celui pour lequel vous étudiez au quotidien est probablement forte, j’en concède… mais à qui servira alors votre apport en terres étrangères? À la population locale, ou à votre égo?

Si vous avez l’impression d’être en train de magasiner une sacoche ou une paire de souliers de course, il est probable que l’organisation cherche davantage à se remplir les poches qu’à « faire une différence dans le monde ».

Le complexe du sauveur blanc

Un autre volet important pour voyager dans le respect est d’éviter le complexe du sauveur blanc. Autrement dit, prendre des selfies avec des enfants de couleur noire augmentera vos likes sur Instagram, mais ne contribuera qu’à renforcer les stéréotypes en place.

Pour en savoir plus sur l’enjeu, consulte cet article.

Sources :

La plus importante :

http://plus.lapresse.ca/screens/98b8c227-78a9-4bb8-8071-77c6d0570f59__7C__I2rIIq53D6k0.html

Et les autres :

http://www.slate.fr/story/117133/volontourisme-barbie-ong-humanitaire-afrique

https://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/517589/le-volontouriste-ce-mauvais-samaritain

https://www.youtube.com/watch?v=7c9mwY31iMI

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/509965/gagner-un-voyage-humanitaire

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