Sam. Mai 18th, 2024

Par Léonie Faucher

La chasse sportive a des impacts directs ou indirects avec l’environnement inhérent. Le Collectif s’est entretenu avec Joanie Van de Walle, étudiante au doctorat en biologie à l’Université de Sherbrooke, pour connaitre la nature des bouleversements chez les animaux. Le chasseur étant soumis à un code d’éthique, la chasse serait déjà adéquate, selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

La chasse sportive, une pratique réglementée!

La chasse est par définition une traque d’animaux dans l’objectif de capturer ou d’abattre un animal. Cette pratique est réglementée et lorsque la réglementation n’est pas respectée, la pratique devient du braconnage. « La chasse a plusieurs objectifs, dont le principal dans la plupart des systèmes est la consommation de la viande. Plusieurs chasseurs chassent aussi pour le sport ou pour la récolte de trophées », décrit Joanie Van de Walle.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a publié un document pour partager les principales règles de la chasse du 1er avril 2018 au 31 mars 2020. Les règles conseillées par des biologistes suivent la population des animaux. Ainsi, la chasse permet de réguler les espèces animales. Par exemple, le document dit que de 2018 à 2020, un cerf de Virginie par chasseur par année est permis. Néanmoins, cinq perdrix grises sont permises par jour jusqu’à une limite de quinze en sa possession. Aussi, des règles de sécurité sont obligatoires pour les chasseurs, par exemple le port du dossard et la cohabitation harmonieuse des chasseurs sur un même territoire.

La chasse modifie les espèces animales

Bien que réglementée, la chasse a tout de même des effets sur les traits physiques des individus d’une espèce, comme la taille ou la grosseur des bois. Joanie Van de Walle s’est intéressée aux conséquences de la chasse à long terme chez la population animale. La récolte d’animaux a des conséquences directes, soit la réduction du nombre d’individus total dans une population. De façon indirecte, la chasse peut influencer les caractéristiques des individus qui survivent. L’étudiante explique les effets visibles à long terme : « Par exemple, dans les pêcheries, le fait de récolter davantage les plus gros poissons fait en sorte que les plus petits ont une meilleure survie. Ce sont donc les plus petits individus qui pourront se reproduire par la suite et contribuer aux générations futures. » Donc, les plus gros individus disparaissent, laissant la petitesse devenir un trait physique de l’espèce. « Il est important de documenter les effets indirects de la chasse puisqu’ils peuvent avoir des conséquences importantes sur le taux de croissance de la population », précise l’étudiante.

Les ours de Suède : technique de survie 101!  

Les recherches de Joanie Van de Walle s’orientent vers une population d’ours brun en Suède qui est observée individuellement depuis 20 ans. En Suède, les chasseurs ayant un permis de chasse peuvent chasser n’importe quel ours, sauf les mères ayant un jeune non sevré. Cette loi rend les femelles plus vulnérables à la chasse : elles ont quatre fois plus de chances d’être tuées que les mères. Les femelles ours se séparent de leur enfant au printemps après un an et demi. À l’autonome, elles se retrouvent seules durant la chasse et vulnérables. « Par contre, on a observé dans la population que de plus en plus de femelles gardaient leurs jeunes deux ans et demi, ce qui leur permet de bénéficier d’une année supplémentaire de protection à la chasse et augmente leur chance de survie », a remarqué Joanie Van de Walle.

Si les animaux s’adaptent, pourquoi pas l’homme?

Puisque les animaux s’adaptent à la réglementation de chasse implantée par les hommes, pourquoi la chasse sportive ne pourrait-elle pas s’adapter aux animaux? Selon Joanie Van de Walle, la première étape vers des pratiques de chasse adéquates est de réaliser que la chasse affecte indirectement les populations animales et sauvages. Reconnaître une problématique est un pas vers la solution! L’étudiante est optimiste : « Sachant que ces effets existent, les gestionnaires pourraient vouloir modifier certaines pratiques afin de mieux gérer les populations animales sauvages. »

Les chasseurs ne sont pas des barbares!

D’après le MFFP, un des problèmes est que le code d’éthique des chasseurs n’est pas connu par la population non chasseuse. Au Québec, la chasse est donc respectueuse et contrôlée par des biologistes, selon le MFFP. Le code d’éthique implique que le chasseur doit abattre sa proie le plus rapidement possible pour éviter la souffrance inutile. D’ailleurs, il est basé sur le respect d’autrui, de la propriété privée, de l’environnement, de la faune, des lois et des règlements. Ainsi, le chasseur chasse par envie de communiquer avec la nature et, de plus, participe à la conservation de la faune. En effet, chaque année les chasseurs contribuent monétairement à la conservation de la faune en soutenant les activités de restauration, de préservation et d’aménagement des milieux naturels. La contribution est prise sur le coût des permis provinciaux de chasse et est réinvestie totalement par le biais de la Fondation de la faune du Québec.

Le code d’éthique du chasseur

  1. Le respect d’autrui. Le chasseur ne doit jamais tirer au-delà de la portée de son arme et tire seulement lorsqu’il a vu et identifié le gibier. Lorsqu’il pratique près d’habitations, il augmente sa vigilance.
  2. Le respect de la propriété privée sur laquelle il a obtenu le droit de circuler du propriétaire. Il respecte les consignes (chasse avec chien, accès des véhicules, etc.).
  3. Le respect de l’environnement. Le territoire de chasse doit être intact (ramasser les douilles ou flèches, ne pas couper les arbres, pas de déchets) comme un bon campeur en forêt.
  4. Le respect de la faune, autant durant la chasse (lorsqu’il abat le gibier), qu’après (lorsqu’il manipule le gibier).
  5. Le respect des lois et des règlements qui régissent la chasse, puisqu’il comprend la nécessité d’assurer une utilisation durable de la faune.

Crédit Photo @ Jean-Louis Chartrand

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