Ven. Juil 26th, 2024

Par Rodrigue Turgeon

Le 12 février dernier, une poignée d’étudiants avait dressé à l’extérieur de la Coop du Pavillon central un kiosque offrant café, roses et cartes de souhaits. Classique, direz-vous? Oh que non! Il suffisait de croiser le regard animé et empreint de générosité et d’humanisme d’Olivier Émond, de Mélanie Lemay et de Nicolas Chamberland pour saisir la portée de notre simple achat à deux piasses.

« Nous ramassons des fonds pour escalader le mont Kilimandjaro pour mieux construire une maison des jeunes en Haïti » expliqua au Collectif Olivier Émond, étudiant en enseignement du français au secondaire. Plus de 12 000 km séparent la Tanzanie ? pays où culmine la célèbre montagne ? et l’île antillaise. Pas la peine d’insister davantage pour dire que ceux qui s’impliquent dans le projet sont passionnés et déterminés dans l’âme.

On entend déjà se lever les détracteurs. Mais quel est le lien entre les deux? À quoi bon dépenser son énergie à grimper une montagne en Afrique si l’on désire construire une maison en Haïti?

« Le Kilimandjaro, c’est le symbole par excellence de la persévérance dans l’atteinte d’un but qui nous surpasse tous en tant qu’individu », leur répondra avec pragmatisme Émond. En effet, dans la vie, on fait tous face, tôt ou tard, à un obstacle, à une montagne dont on ne voit pas le sommet. S’entraîner avec en tête l’objectif de vaincre ce sommet, voilà le secret de la mission. « C’est [la même chose avec] l’éducation de dizaines, voire de centaines de jeunes Haïtiens qui en ont besoin », souligne celui qui en est à sa dernière saison de football avec le Vert & Or. « L’éducation, c’est la meilleure solution à court, moyen et long terme », martèle-t-il.

Ce projet, tous les membres de l’équipe y croient dur comme fer. Aucun doute que chaque dollar récolté servira à la noble cause. Cette cause, parlons-en puisqu’au final, c’est de là que tout découle.

C’est à Wilson St-Jean, entraîneur privé d’Olivier Émond, qu’on doit remettre la gerbe de roses. Originaire d’Haïti, celui qui est également enseignant d’éducation physique à l’école secondaire du Touret à Sherbrooke s’est donné la mission de construire une maison des jeunes dans sa terre natale. Durement frappée par un impitoyable séisme en 2010, la perle des Antilles n’a pu que constater que plus d’orphelins que jamais se retrouvaient dans les rues. « Il faut tout de même comprendre que l’idée d’un tel projet n’est pas née hier », raconte le footballeur. En effet, la mère de St-Jean, Marie-Lourdes de son prénom, rêvait déjà d’un endroit où elle pourrait abriter, nourrir, éduquer et rassurer ces jeunes avec qui nous partageons pratiquement la totalité de notre code génétique. « Elle voulait leur donner une réelle opportunité. »

Suivit une heureuse rencontre l’été dernier. Céline Desautels, conseillère en voyages, propose au comité de la Maison des jeunes Le Passage d’organiser une collecte de fonds avec comme but conjoint l’ascension plus tôt décrite du Kilimandjaro.

Que l’on se rassure, tous les fonds amassés ne financeront pas l’expédition en montagne. C’est ce que nous explique M. Émond : « Pour pouvoir monter le Kilimandjaro, chaque marcheur doit avoir amassé 5 400 $ pour payer le voyage et au minimum 3 000 $ pour la fondation d’ici le 1er juillet 2015. »

On s’en doute, il ne suffit pas que de vendre des fleurs et du café ? quoiqu’il soit bien meilleur qu’au Café CAUS ? pour accomplir une aventure d’une telle envergure. Ainsi, les membres bénévoles de la fondation MDJ Le Passage vous invitent cordialement à un coquetel dinatoire ce mercredi 11 mars à 17 h à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke.

Le billet implique 50 $ de votre part, mais vous donnera droit à un reçu aux fins d’impôt de 40 $. Sans gêne, Le Collectif a abondamment salivé à la lecture du menu mettant en vedette une myriade de produits régionaux. Considérant le festin qui s’annonce et constatant que la mission de la MDJ Le Passage soit de faire profiter de la vie à des jeunes délaissés du tiers monde en leur offrant une bibliothèque, des chambres d’accueil, une cuisine, une friperie, des classes et des terrains de jeux et qu’en plus, nos étudiants y prennent part, c’est plus qu’une forte recommandation qu’on vous adresse.

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