Sam. Juil 27th, 2024

Edito-Campus-credit Vanessa RacineLes cours ont débuté depuis quelques semaines, et les cuisines de l’Université de Sherbrooke servent une population étudiante affamée. Par contre, le même sujet revient chaque session, soit le monopole de la Café CAUS, qui gère tous les plats des étudiants.

Par Vanessa Racine

La Café CAUS, qu’est-ce que c’est?

Depuis 2009, la coopérative de solidarité Café CAUS gère les services alimentaires de l’UdeS. « [Axée] sur une perspective de santé, [elle] offre un menu varié et équilibré, comportant des aliments frais et régionaux », peut-on lire sur le site web de l’Université.

Café CAUS offre ses services alimentaires à la cafétéria principale du campus, aux cafés des facultés de lettres et sciences humaines, de génie, de droit, de sciences, d’administration, de médecine et au pavillon de la recherche avancée sur le cancer.

Concernant les produits locaux, le Café CAUS est fier d’annoncer que 36 % des achats effectués proviennent de la région immédiate de l’Estrie (Sherbrooke et environs) dont Saveur de Cantons, Laiterie de Coaticook et Boulangerie Seba.

En quoi le Café CAUS s’implique-t-il sur le campus?

Café CAUS contribue en redistribuant, depuis son ouverture au mois d’août 2009, des milliers de dollars sous forme de commandites à de nombreuses activités se tenant dans la communauté universitaire. Pour l’année 2010 seulement, ce sont près de 15 000 $ qui ont été octroyés.

De plus, pour soutenir les efforts de l’Université en matière de gestion des matières résiduelles, les étudiants sont invités à utiliser de la vaisselle réutilisable sur place ou pour emporter. Des ilots de tri, incluant une section pour les matières compostables, ont également été installés à la cafétéria et dans les cinq casse-croûtes facultaires dans les dernières années.

Le mécontentement des étudiants

Année après année, chaque étudiant reçoit un sondage lui demandant son avis sur les services alimentaires – le service, les prix, la qualité, etc. Et chaque rentrée, il s’attend à voir des changements en place. Pourtant, au lieu d’un réel remaniement du fonctionnement des services alimentaires, l’UdeS a récemment préféré continuer avec la vieille recette en renouvelant son contrat avec l’entreprise Café CAUS – continuant un monopole qui dure depuis maintenant cinq ans. Le contrat, qui se terminait en 2014, n’a pas vu sa fin.

C’est à se demander quel effet a ce fameux sondage, si la majorité des étudiants se plaignent continuellement des mêmes problèmes. Il est pourtant clair qu’ils demandent des prix plus bas et plus de choix sur le plan alimentaire. En effet, ceux qui ont quelques restrictions alimentaires, les végétariens par exemple, sont condamnés à quelques plats seulement.

Malheureusement, plusieurs étudiants doivent se résoudre à faire des pétitions pour se faire entendre. La plus récente a été lancée le 26 novembre 2014 par l’AGÉÉMUS afin d’éliminer le monopole de la Café Caus. Depuis, 1117 signatures sont présentes en date du 22 janvier 2015.

Les vrais reproches

Cependant, ce qui est vraiment reproché aux services alimentaires, ce n’est pas simplement leur prix trop élevé, mais bien le peu d’attention donnée à l’avis des étudiants qui sont pourtant les clients principaux. Rares sont ceux qui travaillent à la cafétéria et encore plus rares sont ceux qui ont leur mot à dire sur ce qui va dans leur assiette.

En effet, il n’y a aucun café étudiant tenu par des organismes étudiants sur le campus. Certaines associations se permettent parfois d’offrir de la nourriture gratuitement ou du café, mais sans plus. Le problème réside dans le fait qu’aucune de ces initiatives ne reçoit d’aide de l’Université et que celle-ci, au lieu de créer une réelle discussion entre les étudiants et les fournisseurs, décide de laisser le choix des services entre les mains d’une compagnie privée.

Et pourtant, les exemples internationaux qui laissent la voix aux étudiants sont multiples : en Allemagne, la Mensa (cafétéria étudiante) offre plusieurs options, toutes entre trois et cinq dollars, et est gérée par les associations étudiantes. Le système est similaire en Finlande : les cafétérias étudiantes, organisées en grande partie par le syndicat étudiant national, offrent des plats à prix fixe – près de trois dollars. Et même plus près de nous, au Café Alt sur le campus de l’Université d’Ottawa, qui est un café dirigé par les étudiants, pour les étudiants, avec de bons prix abordables et de la nourriture pour tous les goûts. Quelle est la différence entre leurs services alimentaires et ceux de l’UdeS? Ici, ils n’appartiennent pas aux étudiants et ne comprennent pas les besoins des étudiants.

Ce n’est pas sans effort que les universitaires sherbrookois auront finalement des options saines à des prix abordables. Tout commence par des gestes collectifs, si vous en avez assez : laissez tomber la cafétéria et amenez votre propre lunch. Et ne vous gênez pas pour donner votre opinion afin de faire évoluer cette situation.

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

One thought on “Le Café CAUS détient-il vraiment un monopole?”
  1. Bonjour,

    Il aurait peut-être été bien et plus objectif d’écrire que le Café CAUS a été créée à la demande des étudiants en 2009. Il ne s’agit non pas d’une compagnie privée, comme vous l’avez mentionnée, mais bien d’une coopérative.

    Sur la page dédié au développement durable de l’UdeS, on peut lire “issu d’un mouvement étudiant, Café CAUS est né de la volonté de la communauté étudiante de se prendre en main et de se doter d’une entreprise à leur image”.

    Je comprends que les services doivent être améliorés, il y a toujours place à l’amélioration, mais je crois que les faits devraient être rétablis… J’étais là au moment où Chartwells avait le monopole sur le campus, et je peux dire que la situation que vous vivez n’a rien à voir avec ce que nous avons vécus… Comme je l’ai mentionné, il y a place à l’amélioration, et donner une plus grande place aux étudiants serait souhaitable. Par contre, je trouve qu’il est plus constructif de construire sur ce qui a été fait dans le passé,tout en cherchant à l’améliorer, mais sans tout recommencer de zéro.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *