Ven. Juil 26th, 2024

Par Fanny Gendron

Avec la campagne électorale qui bat son plein, l’environnement est un sujet d’actualité qui ne laisse personne indifférent. Un mouvement environnemental mondial est en train de se créer et l’Estrie y a répondu. D’ailleurs, le campus de l’Université de Sherbrooke regroupe plusieurs acteurs de changement en environnement, dont La planète s’invite à l’Université de Sherbrooke.

Un regroupement étudiant pour l’avenir de la planète

Un mouvement mondial

Sur le campus universitaire, La planète s’invite à l’Université de Sherbrooke, aussi connu sous l’acronyme LPSUdeS, a su trouver sa place parmi les nombreux comités étudiants. Le groupe s’est formé de façon spontanée à l’hiver dernier en se greffant à la coalition La planète s’invite au parlement, mouvement qui s’était formé au Québec quelque temps auparavant. Le mouvement environnemental qui prend de l’ampleur au Québec est une réponse à l’appel lancé par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui tente de mettre de l’avant l’urgence climatique.

Changer les politiques

La planète s’invite à l’Université de Sherbrooke se définit comme un groupe de pression. Son but premier est la sensibilisation à la crise climatique qui sévit en ce moment afin de forcer les différents paliers de gouvernements à agir dès maintenant en posant des actions concrètes et conséquentes avec leurs paroles. Le regroupement étudiant se proclame également comme étant non violent et souhaite amener une visibilité à la crise climatique tout en pressant les gouvernements, car l’urgence climatique est réelle.

La planète s’invite au débat

L’environnement au cœur du débat

Le 1er octobre dernier a eu lieu le débat électoral organisé par la FEUS-REMDUS au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Une quarantaine d’activistes de LPSUdeS ont créé un comité d’accueil pour les candidats et la candidate qui participaient au débat. Vêtus de sarraus et de masques d’hôpital, les activistes avaient pour objectif de montrer que l’environnement devait être un enjeu central du débat. Selon Marie Talaia Coutandin, la co-porte-parole du regroupement, l’habillement de style scientifique servait à rappeler que la science est claire et qu’on doit l’écouter : l’urgence climatique est bien réelle. Les masques servaient quant à eux à montrer que plusieurs problèmes de santé résulteront des dérèglements climatiques. En scandant plusieurs slogans entendus à la manifestation du 27 septembre, tels que « on avance, on avance, on [ne] recule pas », « à qui la rue ? À nous la rue » et « on est plus chauds, plus chauds, plus chauds que le climat », les activistes tenaient des pancartes où étaient écrit deux mots très percutants : criminels climatiques.

Contenu du débat

Lors du débat pour les élections fédérales du 1er octobre, le Parti libéral du Canada, le Bloc québécois, le Parti vert, le Parti conservateur ainsi que le Nouveau Parti démocrate (NPD) étaient représentés. Les candidats indépendants et le Parti populaire du Canada ayant été écartés du débat, les cinq principaux partis qui ont pris part à la discussion ont échangé sur quatre grands thèmes. Le premier thème traitait des sujets de l’environnement et de l’économie. Selon Vincent Boisclair, co-porte-parole de LPSUdeS, il faut cesser de combiner ces deux thèmes. L’étudiant soutient que le terme de croissance économique ne va pas de pair avec la lutte aux changements climatiques, bien au contraire : « La crise environnementale qui se produit est probablement plus près de la crise économique et certainement plus dramatique. Tous les partis parlent de l’innovation comme étant la solution à la crise climatique, mais on doit commencer à couper tout de suite. Le temps qui nous est alloué est trop court pour miser uniquement sur l’innovation scientifique ».

Déçus du programme électoral des partis

Malgré la non-partisanerie de LPSUdeS, certains programmes électoraux concordent davantage avec les revendications de celui-ci. Lors du débat, Pierre-Luc Dusseault du NPD et Mathieu Morin du Parti Vert se sont engagés personnellement à donner leur démission advenant que leur parti soit élu lors des élections du 21 octobre prochain et qu’il décide de continuer à financer les industries pétrolières. Cela visait à montrer leur réel engagement pour agir contre la crise climatique. Ensuite, les jeunes engagés dans la cause soutiennent que le Parti libéral du Canada, ainsi que le Parti conservateur, ont des objectifs trop peu ambitieux en matière d’environnement. Selon Simon Dubois, militant pour LPSUdeS, les partis se servent surtout du thème de l’environnement afin d’obtenir un bénéfice politique avec des promesses électorales largement insuffisantes. Bref, l’opinion générale des jeunes impliqués dans le mouvement est que les partis politiques qui se présentent au fédéral n’en promettent et n’en font pas assez.

Les élections fédérales

La continuité du mouvement

Pour la suite des choses, LPSUdeS souhaite se concentrer sur les élections fédérales. Les prochaines élections sont cruciales, car les scientifiques prévoient très peu de temps pour changer les choses. De plus, les jeunes constituent une tranche d’électeurs ayant énormément de pouvoir. Afin de poursuivre l’objectif de sensibilisation de la population à la cause environnementale, le mouvement souhaite poser des actions, autant positives que revendicatives, jusqu’au jour des élections. De plus, afin de s’assurer que l’environnement est un sujet au cœur des discussions, le groupe compte procéder à une escalade des moyens de pression au courant de l’année. La possibilité d’une autre grève n’est pas exclue.

Manifestation du 27 septembre

La Planète S’invite à l’Université de Sherbrooke fait partie de la coalition estrienne ayant organisé la grande manifestation du 27 septembre à Sherbrooke. Le groupe se dit très content du déroulement de la manifestation. Près de 10 000 personnes sont sorties dans la rue afin de manifester leur colère face à l’inaction des gouvernements en matière d’environnement. Malgré le succès de la mobilisation, le groupe souhaiterait, pour une prochaine manifestation, s’inspirer de la lutte aux changements climatiques faite par les peuples autochtones et les inclure davantage au sein du mouvement. L’avenir de la planète est un enjeu qui se doit d’être rassembleur et inclusif, car la crise climatique aura un impact sur nous tous.


Crédit Photo @ Michelle Boulay

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