Dim. Juil 21st, 2024

Par Audrey Damier

En avril 2018 sortait Hippie de Paulo Coelho, un roman autobiographique sur la jeunesse de l’auteur. À travers ce roman, l’auteur brésilien nous fait revivre une génération à jamais gravée dans la mémoire de nos parents ou grands-parents : la génération hippie. En 2019, bien que ce courant culturel ne soit plus d’actualité, le récit délivré par l’auteur reste toujours dans l’air du temps.  Si vous étudiez à l’étranger, vous vous identifierez sans doute à l’auteur. Et si vous envisagez de partir à l’étranger, vous ne pourrez qu’être convaincu.

Sortir de sa zone de confort

Il est vrai qu’il semble difficile d’établir une comparaison entre un hippie des années 70 et le fait d’étudier ou simplement partir à l’étranger. Pourtant, le récit de l’auteur de L’Alchimiste nous interpelle tous. Cette quête de liberté et de découverte nous anime ou nous a tous animé à un moment ou à un autre de notre vie. Vous êtes sûrement nombreux à vous être lancé dans cette aventure et sûrement pour des raisons différentes. Alors, bien évidemment, se retrouver seul dans une ville ou un pays autres que les nôtres est effrayant. On se sent seul, vulnérable, et souvent, le mal du pays nous ronge de l’intérieur. Mais à la fin du périple, on oublie que ces pensées nous ont traversé l’esprit. Partir à l’étranger, c’est sortir de sa zone de confort et cela implique d’abandonner ses repères culturels pour aller à la rencontre d’une autre culture.

Les voyages forment la jeunesse

Imaginez-vous à bord d’un bus coloré parcourant l’Europe, mais aussi l’Asie du Sud et tout cela pour moins de 100 dollars. Eh bien, c’est ce que Paulo Coelho a vécu à l’âge de 23 ans. Après s’être retrouvé emprisonné, car soupçonné d’être un espion dans son pays natal, le jeune homme issu d’une bonne famille prend ses cliques et ses claques et décide de se rendre à Amsterdam, un endroit où le mouvement hippie a atteint son paroxysme. En effet dans les années 70, la place du Dam à Amsterdam et Piccadilly Circus à Londres étaient considérés comme le centre du monde. En arrivant à Amsterdam, Paulo goutte au véritable parfum de la liberté.

On pense toujours que l’endroit où l’on vit est le centre du monde jusqu’au moment où on le quitte. Partir dans une ville, mais surtout un pays autre que le nôtre est enrichissant. En effet, on remet en question certains acquis et on développe un esprit critique. Soit on se dit que finalement, ce n’est pas si mal chez soi, ou bien on se dit que c’est mieux chez les autres. Mais surtout, on en apprend beaucoup sur soi-même grâce aux multiples expériences que l’on vit. À travers ce voyage, Paulo va faire l’expérience de la drogue, de l’alcool et de la sexualité dépravée. Et lorsqu’on lit son autobiographie, on ne peut s’empêcher de penser que ce sont ces expériences qui lui ont permis d’écrire un livre à succès international tel que L’Alchimiste. Il a en va de même pour nous. Après un semestre ou une année à l’étranger, on n’est plus la même personne. Notre vision du monde change complètement et on en ressort changé.

Une expérience enrichissante en amour et en amitié

C’est aussi à Amsterdam que Paulo va faire une rencontre qui va le marquer. Celle de Karla. Cette jeune femme hollandaise incarne la liberté féminine. Elle le dit elle-même, ce voyage, elle le fait, car elle ne veut pas se retrouver à 35 ans avec un mari et des enfants sans avoir profité auparavant de sa jeunesse. C’est ensemble qu’ils vont vivre la fabuleuse expérience du bus tricolore. Bien qu’au début, ce soit une relation d’amour qui les lie, les circonstances vont transformer leur histoire d’amour en une véritable histoire d’amitié. Autre que Karla, sur son chemin, Paulo va rencontrer d’autres personnes qui vont enrichir son expérience, dont Ryan, un jeune irlandais fuyant la guerre civile dans son pays, ou encore Mirthe, une jeune autrichienne tombée amoureuse de celui-ci et l’ayant suivi dans cette folle aventure par amour.

D’une manière ou d’une autre, nous vivons tout un chacun la même expérience. Partir à l’étranger, c’est l’occasion de se créer une nouvelle famille. En effet, un vieux proverbe dit que les amis, c’est une famille que l’on choisit. Et dans une ville comme Sherbrooke, où les étudiants représentent une majorité de la population, toutes les occasions (5@8, évènements sportifs, concerts, bars) sont bonnes pour créer de nouveaux liens. De plus, au-delà de l’amitié, on espère tous plus ou moins trouver l’amour même s’il n’est qu’éphémère.  Ce qui est sûr, c’est que l’on se nourrit de ces rencontres, car aller à la rencontre des autres c’est aussi aller à la rencontre de leurs différences. Et c’est en apprenant les différences des autres que l’on devient tolérant et ouvert d’esprit.

Une autobiographie pas comme les autres

Au début, il est difficile de se plonger complètement dans la lecture d’Hippie. Non seulement parce que c’est un récit autobiographique écrit à la troisième personne du singulier, mais aussi à cause des différentes histoires qui s’entrecroisent. D’autant plus que le livre n’est pas divisé en parties distinctes, ce qui faciliterait la lecture. Néanmoins, à la fin de ce voyage de 300 pages, les protagonistes atteignent un degré de sérénité qui changera leur vie à tout jamais. Un degré de sérénité qu’ils atteignent grâce à leurs périples à Katmandou, ville dans laquelle les hippies en quête de spiritualité et de paix intérieures se rendaient. De plus, la philosophie de l’auteur sait émouvoir le lecteur, peu importe la génération. Ces mots ont le don de résonner dans nos têtes. Il suffit d’une lecture de L’Alchimiste pour que l’on se mette à chercher sa légende personnelle. Ce que l’on retient le plus, ce sont ces petites phrases écrites au présent et sous forme de maxime. Par exemple, à la page 151 on peut lire :

« Vis ce que tu as à vivre maintenant, profite de chaque seconde parce que tu vas bientôt rentrer chez toi. Et n’oublie pas de prendre des photos pour montrer à tes amis que tu as été brave et courageux, que tu as vécu des expériences qu’ils aimeraient vivre, s’ils en avaient le courage. »

Ce qui est fantastique avec les œuvres de Paulo Coelho c’est qu’elles nous poussent toujours à faire une introspection sur nous-mêmes. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit choisi par l’ONU pour être « messager de la paix ».

Alors si vous hésitez à partir à l’étranger pour de multiples raisons, si vous venez d’arriver à Sherbrooke ou que vous y êtes depuis longtemps, mais que votre ville ou pays natal commence à vous manquer : l’autobiographie de Paulo Coelho va sûrement vous remonter le moral et vous rappeler qu’on ne vit qu’une fois et que, cette vie, il faut la vivre à fond. Comme l’a dit Horace : « Carpe Diem ».

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