Dim. Juil 21st, 2024

Par Ariane Dorion

L’autrice Sarah Beaudoin et l’auteur Gabriel Martin ont co-écrit cette année le livre Femmes et toponymie en réponse à la flagrante disparité entre les toponymes masculins et féminins au Québec et, plus particulièrement, à Sherbrooke. Le Collectif vous propose donc de partir à la rencontre de ces auteurs et de leur projet.

La naissance de Femmes et toponymie

Un toponyme, c’est un nom de rue, de place, de lieu. Comme dans plusieurs domaines, ce sont les hommes qui dominent. Un exemple concret et proche de la réalité d’étudiant? Sur le campus principal de l’Université de Sherbrooke, 25 des 26 toponymes utilisés sont des noms d’hommes. Devant cette triste réalité, nos deux auteurs ont co-écrit, avec plusieurs signataires, une lettre ouverte adressée au recteur. Après une réponse négative, l’aventure de leur lutte pour une toponymie équitable a commencé.

Gabriel, 30 ans, étudiant à la maîtrise en linguistique à l’UdeS et Sarah, 23 ans, étudiante en droit à l’Université Laval et militante féministe et LGBTQ+, se sont rencontrés lors de leur engagement communautaire auprès de divers organismes de Sherbrooke. Ils se sont rapidement découvert des champs d’intérêts communs, telle que la toponymie paritaire. Le projet a commencé par un désir de co-écrire quelques articles sur le sujet. Puis, confrontés à la panoplie de thèmes à aborder, Gabriel et Sarah ont décidé d’écrire un livre. Processus qui fut bref (9 mois) et empreint d’une collaboration exemplaire.

De quoi parle Femmes et Toponymie?

L’œuvre s’ouvre sur l’histoire du mouvement pour la parité toponymique. S’en suit la section mythes et réticences. « On a déployé un argumentaire où on répond de façon rationnelle aux mythes et aux réticences opposées à la toponymie paritaire », explique Gabriel Martin. Ensuite, il y a une banque de noms féminins, composée de noms de personnes, de rassemblements et de noms historiques, comme apothicairesse. La dernière section est réservée à un épilogue féministe, écrit par Sarah Beaudoin, qui nous dit « Mon épilogue, c’est vraiment pour faire le lien entre la parité et la toponymie, mais surtout pour ouvrir les esprits sur la diversité. On veut que les femmes soient représentées dans la diversité, pas juste les femmes cisgenres et blanches. »

Les motivations

Le but de l’écriture de Femmes et toponymie était de vulgariser le thème de la toponymie pour les féministes et toutes autres personnes intéressées par la lutte. L’autrice et l’auteur ont organisé une tournée gratuite à travers le Québec dans le but d’éduquer leur public. Pour eux, leur livre est un outil pour les militants, les élus et les citoyens qui veulent faire des revendications. 

Sur la couverture du livre, on peut voir An Antane Kapesh, chef innue qui fut une des premières écrivaines autochtones du Québec et qui dénonçait le fait que son territoire ait été envahi. Kapesh a beaucoup argumenté pour que les colonisateurs utilisent les toponymes innus. Elle était donc une des premières militantes pour la cause défendue par le livre Femmes et toponymie.

Une œuvre pertinente pour les militants féministes, les personnes qui souhaitent s’outiller ou pour ceux qui sont simplement curieux.


Crédit Photo @ Sarah Beaudoin et Gabriel Martin

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *