Dim. Juil 21st, 2024

Par Judith Doré Morin

Première candidate élue du parti Sherbrooke Citoyen, la conseillère municipale du district du Carrefour prône la participation citoyenne dans un contexte démocratique ainsi que la transparence du côté des personnes élues. Dernièrement, Le Collectif a eu l’occasion de rencontrer Évelyne Beaudin, femme impliquée qui n’hésite pas à agir pour ses convictions.

Une entrée remarquée en politique municipale

En 2010, Évelyne Beaudin entame un stage d’un an à l’Assemblée nationale du Québec. Par la suite, l’étudiante à la maîtrise en économie à l’Université de Sherbrooke mène deux campagnes électorales sous la bannière d’Option nationale. Les enjeux liés à ce palier gouvernemental, dont l’éducation, l’environnement et l’indépendance de la province, l’interpellent beaucoup. Elle est de plus très impliquée auprès de sa communauté, notamment au sein de l’organisme PEPINES, prônant l’implication des femmes dans les lieux décisionnels.

Afin d’apprendre à mieux connaître la population sherbrookoise dans l’optique de mieux la représenter auprès des autorités gouvernementales, Évelyne Beaudin décide de s’intéresser aux rouages politiques de la Ville. En se rendant aux séances du conseil, elle réalise à quel point la politique municipale manque d’attention médiatique et d’intérêt de la part de la population.

En 2013, elle se présente comme candidate indépendante mais perd ses élections d’environ 200 voix. Évelyne Beaudin est toutefois déterminée. L’annonce de Bernard Sévigny, visant à réduire rapidement le nombre d’élus et d’élues siégeant au conseil, a l’effet d’une étincelle pour la jeune femme. Avec d’autres individus considérant cette situation inacceptable, elle participe à la fondation du Mouvement Sherbrooke démocratie. Ensemble, le groupe défend les enjeux de gouvernance démocratique, de transparence et de sécurité des piétons. En entrevue, Évelyne Beaudin affirme que chaque résistance qu’elle rencontre, plutôt que de la décourager, lui donne encore plus d’énergie pour faire valoir sa cause et ses convictions.

Être conseillère à Sherbrooke

Le rôle d’Évelyne Beaudin, en tant que conseillère municipale, consiste à représenter la population du district du Carrefour. Avec la nouvelle division du territoire de la ville et la réduction du nombre de personnes élues, plus de 10 000 électeurs et électrices habitent le secteur. Cela demande flexibilité et disponibilité pour faire en sorte que la voix de tous ces gens soit entendue. Depuis le désistement d’Hélène Pigeot à la tête de Sherbrooke Citoyen, Évelyne Beaudin siège également au conseil exécutif du parti en tant que cheffe intérimaire. Les ressources humaines et financières dont dispose le parti, qu’elle a co-fondé en 2016, lui permettent d’aller plus en profondeur dans certains dossiers et de répartir les tâches à accomplir selon les compétences de chacun et de chacune.

Afin d’assurer un suivi auprès des citoyens et des citoyennes, Évelyne Beaudin considère qu’il est important de diversifier ses moyens de communication. Cueillette d’adresses courriel pour effectuer le suivi de projet, porte-à-porte pour parler des programmes offerts par la ville et acquisition d’un deuxième cellulaire réservé au travail figurent parmi les moyens pris par la jeune femme pour communiquer avec la population.

Une couleur et plusieurs questions

En entrevue, Évelyne Beaudin affirme que « Sherbrooke Citoyen, c’est la couleur la plus dominante, c’est celle de la démocratie, des façons de faire. » Le parti est celui de l’opposition, celui qui remet en question et prône la participation citoyenne. Le mouvement est encore récent, la structure du parti n’est pas complètement établie. Ainsi, la remise en question concerne également le mode de fonctionnement de Sherbrooke Citoyen et la nécessité d’élire un chef ou une cheffe dès maintenant.

La prise de décisions concernant le budget de la ville sans consulter la population, la culture du secret ainsi que la diminution du nombre de pléniers publics figurent parmi les actions que Évelyne Beaudin considère inacceptables en politique. Elle mentionne qu’« on a des standards élevés au provincial qu’on applique pas au municipal ».

Le cas du climat d’intimidation à l’Hôtel de Ville de Chambly n’est selon elle que « la pointe de l’iceberg ».

L’importance de s’impliquer

Pour la jeune femme, « c’était une révélation de réaliser à quel point personne s’intéresse à ça [la politique municipale] alors que tout le monde est un peu expert en politique municipale. On parle de choses qui se passent l’autre côté de la rue, de chez toi. »

Contrairement au palier provincial, il est possible en tant que citoyen ou citoyenne d’assister au conseil et d’interroger directement les personnes élues. Les séances du conseil sont mêmes diffusées intégralement sur Internet. Lettres d’opinion, article et animation sur les réseaux sociaux constituent d’autres manières de s’impliquer. « Il faut qu’entre deux élections le monde soit là et talonnent leurs élus. […] Je trouve que les citoyens sous-estiment leur pouvoir », note Évelyne Beaudin.

Au niveau municipal, il est possible de poser des actions concrètes dans différents domaines. Par exemple, en environnement, le municipal est chargé du traitement de l’eau, de la gestion des matières résiduelles, de la gestion des milieux humides et boisées ainsi que du transport en commun. L’impact des efforts écologiques réalisés dans ces domaines offrent des résultats davantage tangibles que la signature de traités à l’international, quoique aussi importante.

Évelyne Beaudin invite la communauté étudiante à s’intéresser, à s’informer sur les enjeux municipaux pour ensuite se rassembler pour poser des actions communes. « Si tu penses qu’il y a quelque chose qui doit être fait, fais-le », note-t-elle.  Les groupes citoyens qui se mobilisent pour des causes qui leur tiennent à coeur, il faut qu’ils se multiplient. Les étudiants et les étudiantes ne doivent pas hésiter à la contacter, que ce soit pour discuter d’un enjeu, pour savoir comment se déroule une séance du conseil ou pour réviser une question à poser lors de la période de questions.


Crédit Photo @ Jessica Garneau, Spectre Média

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