Persévérer. Le mot se dit si bien et pourtant, il demande tellement d’efforts. Quatre syllabes pour des heures de travail. Tant de travail pour atteindre quoi, au final?
Par Vanessa Racine
Récemment, en lisant un article sur le décrochage scolaire, je me suis questionnée sur mon parcours de formation et sur celui des nombreux étudiants de l’Université de Sherbrooke, mais aussi d’ailleurs dans le monde. Qu’est-ce qui fait qu’un étudiant choisit un domaine d’études, s’y engage et persévère? Est-ce que son diplôme doit nécessairement être mené à terme pour qu’il puisse dire qu’il a réussi?
Décrochage scolaire,
Les statistiques québécoises du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) indiquent que le taux de décrochage est passé de 20,3 % en 2008 à 15,3 % en 2014, une baisse de cinq pour cent en cinq ans. Si vous êtes aujourd’hui assis dans une classe, vous êtes dans le groupe qui a donc persévéré dans ses études et qui a voulu continuer plus loin.
Mais si vous remontez dans vos souvenirs, pouvez-vous identifier ce qui vous a amené là où vous êtes aujourd’hui? Pour certains, peut-être une obligation… à cause des parents ou parce qu’ils n’ont pas pu entrer dans le programme qui leur plaisait. Mais est-ce que cela signifie que ces étudiants ne sont pas engagés et ne persévèrent pas? Je pense à un étudiant français que j’ai connu et qui, pour faire plaisir à ses parents, a fait des études en ingénierie civile (baccalauréat et maîtrise), qu’il a d’ailleurs réussies avec mention « très bien ». On peut alors affirmer que cet étudiant était tout de même engagé et persévérant dans ses études, même si ça lui plaisait moins au départ.
Une autre réalité
Si l’on regarde une autre réalité, celle des étudiants internationaux, on constate tout de suite que ce simple mot prend une tout autre tournure. En effet, lorsqu’ils demandent leurs papiers pour pouvoir résider au Canada, il leur faut consacrer temps et énergie à de nombreuses et fastidieuses démarches administratives. Et ça, c’est sans parler de l’aspect financier! C’est la même chose pour les étudiants d’ici qui veulent faire une ou des sessions à l’étranger. Je me souviens d’avoir passé deux nuits blanches pour compléter des papiers administratifs et une demande de visa. Il faut être persévérant pour aller au bout de ses rêves. Après ça, on se demandera pourquoi certains vont jusqu’au bout sans motivation!
Voilà le fameux moteur de tout processus d’apprentissage! Sans motivation, l’apprentissage n’est pas aussi facile ni aussi durable. Et puis, peut-on réellement parler d’engagement et de persévérance sans motivation? Comment peut-on penser qu’un étudiant va persévérer face à un obstacle s’il n’y croit pas?
C’est quoi exactement la réussite?
Je pourrais vous parler de la persévérance et de la motivation durant des heures. C’est une bien grande problématique chez de nombreux étudiants. Certains se découragent en plein parcours, tandis que d’autres n’ont aucune motivation dès les premiers cours. Mais si on regarde les études de l’extérieur, c’est une étape temporaire que chacun de nous, universitaires, devra passer pour atteindre le monde du travail. Et il y a des épreuves bien pires que d’aller s’instruire sur un banc d’école, je peux vous en parler par expérience!
Quoi qu’il en soit, je pense qu’il est important que chacun se sente engagé dans ce qu’il fait. Parce qu’il est important de faire ce que l’on aime. Alors, si vous voulez vraiment vous engager dans une voie ou un domaine en particulier, faites-le! Trouvez votre voie, peu importe où elle se situe. Engagez-vous et persévérez, non pas pour les autres, non pas pour les bourses ou pour le grade, mais pour vous-mêmes.
Et surtout, ne lâchez pas!