Le 8 mars dernier, plusieurs citoyens à travers le monde ont célébré le jour de la femme. Bien que cette date ait été fixée afin de commémorer les victoires et les avancées quant au droit des femmes, j’ai été surprise de constater une forme de contestation féministe qui s’est fait sentir.
Alexanne Laplante
« Les femmes ont atteint un statut social égal à l’homme, c’est ridicule de conserver la Journée de la femme ! »
Je trouve que c’est une façon un peu égoïste de penser. Si la femme était vraiment perçue égale à l’homme, on n’entendrait plus parler de sexisme. Oui, en Amérique du Nord, le progrès a été phénoménal, mais ce n’est pas partout le cas. Dans plusieurs pays, les femmes revendiquent encore leurs droits et se battent chaque jour pour leur liberté. La journée de la femme est un peu une forme de solidarité et de soutien envers celles qui n’ont pas la même chance que nous. Oui, ici les femmes sont libres, mais ailleurs, d’autres se battent encore.
« Célébrer la Journée de la femme, c’est admettre qu’il y a une infériorité. »
Abolir la Journée de la femme, ce serait un peu fermer les yeux sur les pages d’histoire traversées par le courant féministe. De ce point de vue, c’est un peu le même principe que le mois de l’histoire des Noirs célébré en février en Amérique du Nord! L’intention d’une journée commémorative, ce n’est pas de célébrer les différences entre les sexes ou entre les ethnies, mais bien de commémorer les réussites et les points tournants de l’histoire. Il faut garder en tête que plusieurs des droits ont été acquis il n’y a pas si longtemps! Dans le dernier siècle, les Québécoises ont obtenu le droit de vote, le droit de travailler, le droit de conserver leur prénom et nom de famille après le mariage, le droit à l’avortement, le droit d’aller à l’école… Ça ne fait pas tellement longtemps!
« On devrait respecter les femmes les 364 autres jours aussi! »
La Journée de la femme n’a pas été imposée pour obliger la société à faire preuve de respect envers les femmes au moins une journée dans l’année… Au même titre que les gens en général aiment leurs parents en tout temps, pas seulement le jour de la fête des Mères ou de la fête des Pères, ou aiment leur douce moitié les autres jours en dehors du 14 février! Le 8 mars est une journée de sensibilisation envers les droits des femmes, pas une obligation au respect pendant 24 heures.
À mon avis, je crois qu’il est important de garder en tête la vocation commémorative et solidaire de la Journée de la femme. Je dois avouer avoir été surprise de voir des filles s’exprimer négativement sur le sujet en dénonçant un sexisme pur et dur de la part de l’ONU en fixant cette journée internationale. Mais bon, à en écouter certaines, il y a de la discrimination envers la gent féminine partout, même dans la langue française (mais ça, c’est un autre sujet).