Notre job de serveuse, de vendeur, de caissière, d’emballeur, de valet, d’agente de promotion ou d’amuseur d’enfant, c’est peut-être juste un emploi à temps partiel, mais en réalité, c’est bien plus que ça.
La majorité d’entre nous occupe un emploi étudiant, et ce, pour diverses raisons. Jongler avec le travail et les études se révèle parfois casse-cou. Regards sur deux sphères bien prenantes de notre vie.
Je travaille pour l’expérience
Il a été démontré qu’étudier et travailler en même temps apporte des bénéfices. Conjuguer les deux développe le sens de l’organisation, le sens des responsabilités, la discipline personnelle, en plus d’acquérir l’expérience du marché du travail : être ponctuel, performant, «dealer» avec du monde pas toujours commode, avoir un patron, etc. Travailler contribue également à l’estime et à la valorisation de soi. Ça nous permet de socialiser, de rencontrer des gens et d’apprendre des autres.
À l’Université de Sherbrooke, nous sommes chanceux, car les stages nous permettent de travailler dans notre domaine tout en étant rémunérés (accordons une minute de silence pour les gens en éducation…) Ils nous permettent de ne pas sortir de l’Université avec un CV vierge d’expérience professionnelle. Mais il n’y a pas que les stages. Rien ne nous empêche d’aller chercher d’autres expériences, que ce soit un stage d’un jour en entreprise, de l’observation dans notre milieu ou du bénévolat dans notre domaine. Ces expériences ne renfloueront certainement pas nos coffres, mais elles enrichiront notre bagage; c’est aussi « payant », suffit de voir la vie du bon œil.
Je travaille par nécessité
Il y a plein de bonnes raisons d’occuper un emploi, mais la principale reste probablement la somme gagnée au bout du compte. Les frais de scolarité, le loyer, l’épicerie, l’électricité, les sorties, les loisirs, les sports… à moins de pouvoir piger dans le portefeuille de papa, les factures ne se paieront pas toutes seules. Nous travaillons tous par nécessité, mais à un degré différent. Pour certains, 5 à 10 heures de travail suffisent pour couvrir leurs dépenses; d’autres frôlent les 30 heures ou cumulent trois emplois à la fois pour y arriver. D’ailleurs, saviez-vous que les étudiants québécois âgés de 15 à 24 ans détiennent le record canadien du plus grand nombre d’heures de travail rémunéré par semaine, avec 14,7 h/semaine?
En effet, concilier les études et le travail n’est pas évident et ce peut même nous nuire si on gère mal notre temps et nos priorités. Il a été démontré que travailler plus de 20 heures par semaine peut apporter son lot d’inconvénients : baisse d’énergie et de temps pour les études, diminution de la motivation, stress, fatigue, manque de temps pour les activités physiques et sociales, etc. Mais quand on a besoin d’argent, on se dit qu’on est capable d’en prendre, qu’on est bon pour tout faire en même temps, qu’on est invincible… mais un moment donné, trop, c’est trop! On ne peut pas vivre que du travail et des études, ça prend une vie sociale, de l’exercice… et faut ben dormir aussi! Le manque de sommeil transforme certaines personnes en guenille humaine : on est lasses, découragées, on a le goût de tout lâcher et on braille (en tout cas, moi je braille!). Ne me dites pas que vous n’avez jamais ressenti ces symptômes de l’étudiant-travailleur-qui-veut-réussir-à-tout-faire!
Je ne travaille pas
Certains choisissent de ne pas travailler, et pour beaucoup de raisons. La première étant pour se concentrer sur leurs études qui, à raison de 30 à 45 heures par semaine, est une job à temps plein en soi. On peut aussi vouloir profiter de la vie étudiante, être libres, s’impliquer, voyager ou performer dans un sport. Toutefois, il faut se l’avouer, ne pas travailler est un luxe qui n’est pas donné à tout le monde. Soit qu’on possède des économies, soit qu’on a des parents bien généreux, soit qu’on vit sur les prêts et bourses du ministère (bonne chance!).
Si vous pouvez vous permettre ce luxe, profitez-en! Investissez votre temps dans quelque chose de formateur : concentrez-vous sur vos études, impliquez-vous dans des associations et des organismes, faites du bénévolat, partez à la conquête du monde, bref enrichissez-vous d’expériences constructives.
L’équilibre
Pour y arriver, il n’y a pas de formule magique, pas de truc universel. Il y a toutefois un mot-clé que nous devrions toujours garder en tête : équilibre. Et c’est bon dans n’importe quoi. Tu peux manger une boîte de biscuits au chocolat au complet, tout d’un coup, mais tu risques d’être malade; tu peux travailler 30 heures semaine et essayer d’étudier un autre 30 heures avec tes cinq cours à l’horaire, mais tu risques de péter au frète.
L’équilibre. C’est facile à dire, pas évident à atteindre. Mais si on commence par essayer, ça sera déjà un bon début. Pensez équilibrer.