Par Jessica Samario
La pièce de théâtre Les sorcières de Salem, écrite par Arthur Miller et mise en scène par Martin Lavigne, a été présentée au Centre culturel de Sherbrooke le 15 mars dernier. Un grand succès!
Un classique
En 1692, dans l’état du Massachussetts, la religion dominait la vie quotidienne des villageois. Lorsque les gens se retrouvaient malades, ils étaient considérés comme possédés par le démon. L’exorcisme était donc une procédure courante à l’époque. Abigail Williams vivait une liaison amoureuse avec le fermier John Proctor, chez qui elle travaillait comme ménagère. Elle se fit donc mettre à la porte quand sa femme s’en aperçut. Accrochée à une fausse promesse, elle chérissait l’idée que John quitterait sa femme pour elle. Cette rage qui l’habitait la poussa à chercher un moyen de la faire tuer. C’est pourquoi elle se mêla au regroupement des sorcières de Salem qui invoquaient Satan dans leurs soirées de danse autour d’une marmite de sang d’animaux. Elle profita donc de l’occasion pour dénoncer un grand nombre de femmes, dont Élizabeth Proctor, qui auraient, soi-disant, été vues en présence du diable. Le procès de sorcellerie était donc commencé : toutes les accusées seraient pendues si elles niaient leur péché de sorcières. John se sentit coupable et il souhaitait sauver sa femme de ce complot. Pour ce faire, il devrait avouer son adultère et ainsi il se condamnerait lui-même… À vous de découvrir quelle sera sa décision, à moins que vous ne connaissiez déjà ce classique inspiré d’un fait vécu.
Une représentation hors pair
Ce drame, parsemé de touches humoristiques, vous fera vivre toutes sortes d’émotions : de la compassion aux éclats de rire. La scène où Abigail et son amie feignent la présence de Satan est d’un jeu mémorable tout comme les apparitions de Tituba, la sorcière principale. Chacun des personnages représente la situation absurde de Salem avec fidélité grâce à ses traits de personnalité bien rendus.
Les décors hallucinants, créés par Martin Lavigne, comportent la forêt — où se déroulent les rituels de sorcellerie —, les maisons ainsi que le lieu du tribunal. Le paysage, typique de l’époque, présente un côté très réaliste en plus de tous les accessoires utilisés sur scène. Les costumes de paysannes et de religieux respectent aussi le cliché que nous pouvons avoir du Moyen Âge. Par ailleurs, les jeux de lumière donnent l’illusion d’être au cinéma.
La distribution
La pièce met en scène ces douze comédiens talentueux : Pierre Gendron (Lance et compte, Rumeurs, Ramdam), Mirelle Deyglun (Bonheur d’occasion, Lance et compte, Mémoires vives), Elizabeth Duperré (Mémoires vives), Jean-François Blanchard (Annie et ses hommes), Pierre Chagnon, Tatiana Zinga Botao, Roseline Biron (Trauma, 30 vies, Mémoires vives), Stéphanie Crête-Blais (Nos étés, Le survenant), Paul Dion, Jean Harvey, Christine Lamer ainsi que Sylvie Potvin. La chimie entre les acteurs se sent sur scène, probablement parce que plusieurs d’entre eux se sont déjà côtoyés sur le plateau de tournage de séries télévisées.
Le spectacle, sous les productions de La comédie humaine, continuera sa tournée à travers le Québec et se terminera en avril 2016.