Qu’est-ce qu’on -lit- fait ce soir ?

Alors que le cœur de l’été est à nos portes, certaines personnes plus travaillantes ou studieuses n’ont pas le cœur à la lecture. Entre cours et journées bien remplies, il est normal de vouloir reposer son esprit le soir en rentrant chez soi. C’est pour cette raison que notre chronique Qu’est-ce qu’on lit ce soir ? change un peu de format pour cette édition. S’il est vrai que des recommandations livresques sont toujours présentes, nous vous proposons aussi un lieu sherbrookois de culture à découvrir.

Beau gars, Erin Shields

Par Alexia Gagnon-Temblay

Je n’ai pas l’habitude de lire des pièces de théâtre, c’est pourtant le défi que je me suis lancé au début de l’été. C’est par hasard que je suis tombée sur la pièce Beau gars de Erin Shields, traduite en français par Olivier Sylvestre. J’ai toujours aimé les œuvres à saveur féministe, mais cela serait un euphémisme de dire que j’ai adoré celle-ci. Tout au long de ma lecture, je n’ai pas réussi à poser l’œuvre une seule fois tant j’étais trop curieuse de connaître le dénouement de l’histoire. L’année dernière, j’avais lu la pièce classique Les fées ont soif de Denise Boucher qui traitait de thèmes similaires, dont le féminisme. Toutefois, jamais je ne me serais attendue aux descriptions très violentes et imagées décrites dans Beau gars, qui adopte une perspective totalement différente en inversant les rôles typiquement attribués aux hommes et aux femmes de notre société. En effet, le lecteur comprend rapidement que les femmes occupent des positions qui habituellement sont surtout masculines et adoptent des comportements déroutants à l’égard de ces derniers qui se retrouvent soumis. Le pouvoir est également un thème très présent dans l’œuvre. Considérant cela, il est intéressant d’essayer de déceler dans l’œuvre comment chaque groupe dépeint le revendique à sa manière. L’autrice ne passe pas par quatre chemins et utilise un vocabulaire cru qui peut être très choquant. Pour cette raison, je recommande cette lecture uniquement aux lecteurs avertis. Finalement, c’est, selon moi, une lecture rapide et divertissante, principalement en raison de la franchise très assumée dont fait preuve Erin Shields dans ses propos.

Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson

Par Renaud Duval

Imaginez que vous êtes un écrivain bien connu, connu pour son sens de l’aventure, explorant les quatre coins du globe à la marche ou en escalade. Soudain, un jour, dans votre ivresse vertigineuse, vous chutez de huit mètres et vous vous retrouvez paralysé du visage, avec de multiples fractures, hospitalisé pendant quatre mois. Comment vous ressaisir, vous rebâtir une fois sorti de l’hôpital ? Sylvain Tesson, notre auteur, lorsqu’alité dans cette situation, a fait le serment que s’il s’en sortait, il traverserait sa France natale à pied. Ce serait pour lui un moyen de faire un retour symbolique à ses racines afin d’accepter sa condition et de se refaire une santé. Sur les chemins noirs est un récit de voyage qui, sur fond de convalescence, nous entraîne sur les pistes de « l’hyper-ruralité » française. Le livre nous fait découvrir une France oubliée, loin, bien loin des brouhahas de « l’aménagement qui est la pollution du mystère ». On y croise tant d’endroits reclus avec des noms uniques, dont on presse une signification lointaine, taillée par les générations qui y ont habité. Féru d’histoire et de littérature, formé en géographie, Tesson a toujours une anecdote, une parabole pour évoquer dans un style dense et riche l’âme des lieux qu’il traverse. Ce « retour aux sources » pour ce grand nomade est un récit qui invite à la contemplation, au temps long, à l’enracinement, et autres principes en porte-à-faux avec les pressions du système moderne.

Aussi, ne manquez pas la sortie au cinéma en 2023 du film adapté de ce livre où Sylvain Tesson est incarné par l’acteur à succès Jean Dujardin. On y rencontre une France profonde qui donne au film des panoramas à couper le souffle.

Crédit: François Lafrance

Musée des beaux-arts, Sherbrooke

Par Ema Holgado

S’il est vrai que le choix de musée est assez limité à Sherbrooke, il existe tout de même quelques petits bijoux qui valent la peine d’y consacrer quelques heures. C’est le cas du musée des beaux-arts de Sherbrooke. Fondé en 1982, le musée est aujourd’hui installé dans l’ancien siège social de la Eastern Townships Bank. Des expositions de grands artistes québécois y ont été présentées durant les dernières années telles que Paul-Émile Borduas, Leonard Cohen ou encore Jean-Paul Riopelle. Durant tout l’été, en plus de l’exposition permanente très intéressante, vous pourrez profiter d’expositions temporaires d’Isabelle Blais avec ses toiles pop et colorées mettant les femmes de l’avant, et de Paulette-Marie Sauvé présentant des tapisseries de sa carrière. En plus des visites spontanées ou guidées, de nombreuses autres activités sont organisées par le musée. Les premiers dimanches du mois, vous pourrez profiter des ruches d’art, un atelier de création libre et gratuit. Vous pourrez aussi profiter de l’activité De la passerelle au musée durant laquelle, tout en visitant les passerelles, vous pourrez réaliser des croquis d’un paysage sur le chemin. Finalement, mon coup de cœur se porte sur la soirée Soif d’expression pour adultes. Le 3e jeudi du mois et pour la somme de 50 $, vous pourrez, de 17 h à 19 h 30, profiter d’une formule apéro vins et fromages tout en réalisant votre propre chef-d’œuvre à l’acrylique. Cela se passe dans une ambiance musicale variée, propice à la socialisation et à la détente. De plus, le matériel est fourni alors vous n’avez qu’à vous présenter sur place et à profiter ! Le Musée des beaux-arts est une excellente activité à faire entre amis ou seul pour profiter de l’art des Cantons-de-l’Est.


Crédit image @Pixabay

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