Par Jean-Thomas Lamy
- C’est honnêtement juste génial.
- Tu participerais à un prolongement de la pratique artistique, à une démocratisation de cette dernière et à un pur décloisonnement des frontières traditionnelles entre artistes et non-artistes.
- En te tatouant, tu œuvres pour une libération de soi par un dépassement des limites imposées par la biologie et les conventions sociales.
- En plus, c’est sûr que ça va bien t’aller.
- Par le rejet de conventions anciennes liées au contrôle des corps, tu t’approprierais l’idée de forger ton apparence à ta guise et ta peau deviendrait un lieu d’expression légitime où tu pourrais explorer des affinités esthétiques qui te seraient propres.
- Tu te forgerais et tu t’ancrerais davantage dans une identité bien à toi.
- Tu approfondirais ton rapport intime avec cet organe qu’est la peau, seuil d’ouverture ou de fermeture sur le monde qui peut s’ouvrir comme se fermer à tes semblables. Recouvrir d’encre ta peau, frontière symbolique entre l’autre et le soi, te permettrait de cristalliser quelque chose du lien social, tout en apaisant des crispations et des tensions qui t’habitent. « Don’t be sad, go get a tattoo », comme on dit!
- Est-ce que j’ai déjà dit que ça va t’aller comme un gant?
- Te tatouer est synonyme d’un mécanisme d’individualisation te permettant d’exprimer ton unicité, tout en manifestant ton appartenance à une communauté plus grande que soi et à une pratique artistique et culturelle vieille de plusieurs siècles.
- Aidant à la reconstruction positive de soi et de son corps, le tatouage permet aussi la guérison de certaines blessures visibles comme invisibles.
- Ça t’offrirait la possibilité d’enraciner à même ton corps une version de toi-même qui disparaît une fois le dernier coup d’aiguille rendu. Une version de ta personne avec laquelle en un coup d’œil tu pourrais te reconnecter à tout moment, pour te souvenir de qui tu étais à ce moment-là, de ce qui t’a poussé à choisir tel ou tel dessin, à arborer à jamais tel motif. Difficile de regretter dans ce temps-là!
- Ça te permettrait de décevoir encore un peu plus ta mère ou ton père, tsé, juste pour dire! Et tu aurais aussi la chance d’entendre encore une énième fois ces phrases dont on ne se tanne jamais, comme : « Je ne me serais jamais fait ça, mais ça te va tellement bien! », « Est-ce que ç’a fait mal? », et le classique et intemporel « Mais ça veut dire quoi? ».
- Fais-le pour vrai, ça ne va faire de mal à personne! (À part à toi, mais juste un p’tit peu.)
Source: Science et Vie