Les tonalités psychédéliques de Karkwa enivrent le Sherblues & Folk 

Par Samuel Bédard  

Le festival Sherblues & Folk se déroulait du 4 au 6 juillet dernier au centre-ville de Sherbrooke.

Alors que Québec Redneck Bluegrass Project avait donné le ton en lever de rideau du Sherblues & Folk avec un spectacle électrisant, c’est à Karkwa qu’est revenue la tâche de faire vibrer le public sherbrookois samedi dernier.  

La troupe de Louis-Jean Cormier peut dire « mission accomplie ! », elle qui a séduit au rythme de ses succès l’imposante foule réunie sur la Wellington Sud. 

Pour l’amour de la musique 

Si les festivaliers avaient devant eux des professionnels aguerris, la passion des cinq musiciens du groupe pour leur art s’est fait ressentir jusque dans les confins de la rivière Magog. De la virtuosité des mains du pianiste François Lafontaine au solo de guitare enflammé de Louis-Jean Cormier, le plaisir a été le véritable chef d’orchestre de ce rendez-vous. Le quintette ne s’en cache d’ailleurs pas, leur retour sur scène après une pause de 12 ans permet à ces « cinq meilleurs amis du monde » de retravailler et de jouer ensemble, dans un contexte où leurs carrières ne sont plus à faire.  

L’éphémérité annoncée de la réunion des cinq musiciens donnait un caractère important et unique à chaque grattement de guitare. Comme l’a répété Louis-Jean Cormier à quelques reprises, le groupe joue ses spectacles comme si chacun d’eux était vraiment le dernier. Telle une tournée d’adieu, les émotions véhiculées sur scène ont frappé directement le public qui n’a eu d’autre choix que de réclamer un rappel dès que les lumières se sont éteintes. 

Un répertoire aussi riche qu’éclaté 

Même si de nombreux admirateurs déjà convertis se sont présentés pour s’époumoner avec le groupe de leur adolescence, plusieurs jeunes curieux étaient aussi présents pour oser l’expérience Karkwa. Ceux-ci n’avaient aucune chance devant l’unique groupe francophone à avoir déjà remporté le prix de musique Polaris remis au meilleur album canadien. Très rapidement, la foule d’âges et d’origines diverses s’est unie derrière les succès du groupe. Oublie pas, Pyromane, Coup d’État, Le compteur, l’annonce de chacun de ces morceaux était systématiquement accueillie par des éclats de joie des festivaliers.  

Karkwa, même après une pause de 12 ans, a réussi à séduire la foule du Sherblues & Folk réunie sur la Wellington Sud le 6 juillet dernier.

Le groupe de rock a su aussi miser habilement sur des transitions tout en mélodie et sur des jeux de lumière aussi jolis qu’hypnotisants. Louis-Jean Cormier n’hésitait d’ailleurs pas à s’adresser au public entre les chansons. Même si cela rajoutait une pointe d’intimité au spectacle, plusieurs de ses interventions semblaient universelles et chorégraphiées, ce qui a nui à l’effet de proximité escomptée. Autre bémol, il pouvait être ardu de comprendre les paroles du chanteur pour les festivaliers installés plus près de l’hôtel de ville. Sans que ce ne soit majeur, cette lacune technique empêchait parfois de comprendre toutes les subtilités des chansons plus « douces » comme Marie tu pleures. Malgré ces quelques petites anicroches, Karkwa a réussi sans l’ombre d’un doute à proposer un spectacle d’une qualité qui n’a d’égal que son talent. 

Pour tous ceux et celles qui désirent revoir le talentueux groupe montréalais, Karkwa présentera son tout dernier spectacle à Sherbrooke le 22 novembre prochain au Théâtre Granada. Une belle occasion de dire adieu à un collectif qui aura su marquer la scène du rock alternatif québécois.  


Crédits: Frédérique Richard

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