Par Laurianne Veilleux
Le 27 mars prochain aura lieu la 94e cérémonie des Oscars. Ce spectacle, perçu comme un accomplissement ultime dans le milieu cinématographique, subit un déclin de popularité. Les producteurs n’ont d’autres choix que d’exploiter de nouvelles idées. Un nouveau prix du public fera donc son arrivée et trois actrices américaines animeront la soirée, Regina Hall, Wanda Sykes et Amy Schumer.
Un vote sur Twitter
Une nouvelle façon de procéder verra le jour en cette 94e édition. Le public couronnera le film le plus populaire avec un vote sur Twitter. Celui-ci pourra voter en ligne pour son film favori, et ce près de 20 fois dans la même journée. On voit une certaine méfiance envers la procédure de ce vote. Est-il réellement légitime? Ou alors, est-ce une simple tactique marketing pour augmenter les cotes d’écoute? Certains diront que cette façon de procéder n’est pas démocratique. Toutefois, cette création du prix du public pourrait amener une nouvelle génération de téléspectateurs et cibler un nouvel auditoire.
En constatant une baisse de 56 % des cotes d’écoute par rapport à l’année précédente, les Oscars ne peuvent pas se permettre de baisser en popularité. Les commanditaires et les partenaires ont mis la barre haute : il ne peut se passer une autre saison sans que leurs associations et leurs partenariats rapportent du côté financier. Les artistes et médias sont aussi interpellés par le nouveau processus. Plusieurs se questionnent à savoir si ce prix est digne du travail remis et des efforts octroyés. Historiquement, les votes ne se seraient jamais retrouvés entre les mains de simples utilisateurs d’un média social, encore moins entre les mains d’utilisateurs qui peuvent voter 20 fois par jour.
Une animation féminine
À quelques mois de l’événement, on annonce aussi que l’animation sera effectuée par trois femmes. C’est une première dans l’histoire des Oscars. En plus d’avoir trois présentatrices, deux d’entre elles représentent la culture afro-américaine. Ce choix concorde parfaitement avec plusieurs mouvements revendicateurs : Black Lives Matter et le mouvement #MeToo en sont quelques exemples. Regina Hall et Wanda Sykes sauront saisir cette opportunité pour se démarquer et pour passer un message avec leurs interventions sur scène.
On pourrait dire que ce choix d’animatrices est méticuleusement calculé. D’une part, on met de l’avant des femmes d’une culture trop longtemps méprisée et d’une autre, on ouvre pour la première fois une porte qui permettra à ces animatrices de représenter le mouvement féministe.
En mars prochain, il sera possible de rencontrer trois grandes actrices. Elles sauront livrer une animation parsemée d’humour, en véhiculant un message émancipateur pour la femme par leur présence. Will Packer, le producteur du spectacle, donne le tout pour le tout : le dynamisme et le charisme de ces femmes, espérons-le, charmeront le public. Depuis quelques années, on voit une place grandissante des femmes sur la scène politique, sociale et culturelle. Avec des opportunités de la sorte, une plus grande place se dessine pour l’avenir des femmes.
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