Come Into Gone, le deuxième album de l’artiste montréalais Daniel Isaiah sorti le 31 mars 2015, est le résultat d’un Daniel beaucoup plus introspectif et beaucoup plus intime que celui de High Twilight, son premier album. Une guitare plus douce, des accords plus fins et une mélancolie omniprésente nous bercent à travers l’album.
Par Elena Naggiar
Difficile de croire que ce petit joyau musical ait pris forme en seulement deux sessions de trois jours dans un coin peu en vogue de Griffintown, à Montréal. L’enregistrement s’est fait en compagnie du producteur Martin Horn, du batteur Matthew Woodley du groupe Plants and Animals, de l’interprète Sea Oleena (qui a participé à la création de l’album par l’entremise de contributions en réenregistrement) et du guitariste Chris Flower. Cette équipe complémentaire a su donner à Come Into Gone la touche qui rend l’album si limpide, si vrai.
Come Into Gone est un souffle de vie, une prise de conscience de l’être et de sa fragilité. La composition de l’album s’est faite de façon inhabituelle pour Isaiah. L’artiste s’est installé confortablement dans son appartement du Mile End, à Montréal, et a travaillé sa plume dans une pièce de dix pieds par dix pieds, où se trouve le petit piano sur lequel la plupart des morceaux ont vu le jour. Ce huis clos créatif a également permis au compositeur-interprète d’exploiter sa guitare d’une façon qui lui aurait échappé, selon lui, s’il n’avait pas composé Come Into Gone comme il l’a fait. Résultat : un voyage intime au sein de la vie de Daniel Isaiah, cet artiste aux mille couleurs et aux mille talents.
En effet, bien que le jeune Montréalais ait deux albums à son nom, celui-ci est également connu pour ses courts métrages, qu’il réalise sous le nom de Daniel Schachter. Entre chien et loup, le deuxième court métrage de l’artiste, a reçu un accueil enthousiaste des spectateurs et des critiques dans les festivals à Palm Springs et à Rhode Island. Le premier long métrage de Daniel, The Seder, est présentement en production avec la société de production Périphéria. La date de sortie n’est pas encore connue, mais c’est à surveiller!
Le spectacle de lancement de Come Into Gone aura lieu le mardi 7 avril à la Casa del Popolo, à Montréal, à 21 h. Les billets sont disponibles au coût de 8 $ en prévente et de 10 $ à la porte – c’est pile-poil dans ton budget étudiant! Alors si tu te cherches un spectacle abordable et chill dans les jours qui viennent, tu viens de trouver!
Mes incontournables
Je ne pouvais faire une critique d’album sans mentionner mes coups de cœur! Bien que je sois une éternelle mélomane, il y a toujours des morceaux qui me frappent de par leur mélodie ou de par leur poésie. Vous aurez deviné que c’est le cas avec Come Into Gone.
Two Brothers, le huitième morceau de l’album, est sans doute celui qui m’a le plus plu! Une guitare légère, une voix un peu rauque à la Angus Stone et des allures folk nous transportent dans un voyage de train dans les prairies, c’est vraiment comme ça qu’on se sent! C’est la propre histoire fraternelle de Daniel Isaiah qui l’a inspiré à composer cet éloge pour sa demi-sœur américaine. Encore une fois, on voit l’influence des gens qui ont marqué la vie de l’artiste.
Loose Ends, la dernière chanson de Come Into Gone, est un morceau aux airs un peu glauques et nostalgiques qui nous rappelle les premières ballades sur lesquelles on a dansé. La voix du jeune Montréalais est plus feutrée et plus empreinte de mélancolie que dans le reste de l’album et les accords de guitare sont plus lourds, donnant un son plus blues à la mélodie. Selon le compositeur-interprète, ce morceau reflète tout le potentiel de guérison que porte la tristesse, qu’il qualifie de purificatrice puisqu’elle adoucit les gens, contrairement à la colère qui les endurcit.