Le livre était déjà un succès planétaire. Il a même mené à plusieurs produits dérivés, dont un disque de musique classique. Avec une adaptation cinématographique qui sort en salles le 14 février 2015, le phénomène 50 Shades of Grey poursuit sur sa lancée.
Par Claudie Bélisle-Desjardins
Assurément, ce prodige de la littérature érotique a acquis du haut de ses 3 années une lucrative notoriété. De guide pratique pour pimenter votre vie sexuelle à une gamme explicite de sex toys et de jeux de société osés, il semble y en avoir pour tous les gouts, spécialement pour la nuance davantage aventureuse de la population.
Sans surprises, la répercussion de la trilogie sur les boutiques érotiques s’est avérée spectaculaire. Si la gamme d’objets sexuels est actuellement plus développée en raison des instruments masochistes et sadiques utilisés par Christian Grey, les sections réservées aux produits dérivés qui tentent de reproduire authentiquement tous ces éléments de fantasme sont nombreuses.
Tout en dévoilant la section dédiée au roman, Amélie, de la Love Shop LUV de Sherbrooke, révèle que « lors des démonstrations de produits érotiques à domicile, il y a maintenant une partie entière réservée à 50 Shades of Grey. »
D’ailleurs, une comédie musicale dédiée totalement au roman, nommée 50 Shades! The Musical Parody bat son plein à New York ainsi que dans 25 villes américaines. Sans parler du vin, du maquillage, de la lingerie, des cartes de vœux, des vêtements, etc. Bref, la commercialisation est en effervescence et chaque parcelle du récit semble être pertinente à cet effet. Prévoyant qu’elle s’accentuera davantage après la Saint-Valentin, en raison de l’œuvre cinématographique, Amélie pense déjà à faire de l’espace sur ses tablettes pour répondre à la demande déjà bien présente.
Tous ces produits moussent l’image du livre, mais qu’en est-il de 50 Shades of Grey? La trilogie érotique d’E.L. James a été vendue mondialement à près de 100 millions d’exemplaires depuis que les bouquins sont disponibles sur les tablettes des librairies. D’après Valentine, libraire chez Archambault, la section de la littérature érotique a plus que triplé depuis la sortie du premier volume.
L’évolution en librairie s’avère être une sérieuse illustration du phénomène en lui-même. En effet, « les gens ne sont plus gênés de demander des romans érotiques [alors qu’] avant il fallait lire entre les lignes pour comprendre ce qu’ils recherchaient », nous dit Valentine. Et cela a eu ses effets sur la popularité du genre littéraire : « tous les artistes qui expérimentent les nombreuses facettes de l’érotisme, comme Sylvia Day ou Maya Banks, surfent présentement sur la nouvelle vague de ce genre littéraire. Il reste néanmoins qu’ils se recoupent tous, ce qui peut mener à une certaine lassitude pour les lecteurs. »
Ouvertement reconnu comme étant un courant très féminin, Valentine met l’accent sur le romantisme du livre : « loin d’être le sadisme froid et détaché du Marquis de Sade, 50 Shades of Grey s’apparente à Twilight. Lisse et romantique, le livre est loin d’être le plus » cru » de ce genre. » Or, c’est peut-être ce romantisme qui explique la piètre popularité du livre chez les hommes, qui ne représentent que 20 % des lecteurs selon une étude aux États-Unis.
Néanmoins, avec une bande sonore comptant des artistes d’envergure tels que Beyoncé, Elie Goulding ainsi que les Rolling Stones, puis profitant de la St-Valentin ainsi que d’une notoriété déjà bien ressentie, la sortie cinématographique ne laissera personne indifférent. Il est fort à parier que le succès ou les déboires du film au box-office auront un impact direct sur les produits dérivés et l’adhésion populaire à ce genre littéraire en renouvèlement.