Sam. Juil 27th, 2024

Par Olivier Girard

La consommation de pétrole est toujours en augmentation au Québec et au Canada. Plus d’autos sur les routes, de plus grosses autos et plus de surconsommation. Pourtant, plusieurs solutions à l’échelle individuelle permettent de diminuer notre consommation de pétrole.

Mise en contexte

Le Canada est le 4e plus grand producteur mondial de pétrole derrière les États-Unis, l’Arabie Saoudite et la Russie. Le pétrole provient presque exclusivement des sables bitumineux de l’Alberta. Les oléoducs partant de l’Alberta vont en grande partie aux États-Unis. Ainsi, la presque totalité du pétrole produit au Canada est vendue aux États-Unis. Les autres provinces du Canada importent la majorité de leur pétrole depuis les États-Unis et d’autres pays comme l’Algérie, l’Azerbaïdjan et la Côte d’Ivoire. Des entreprises d’énergie de l’Alberta proposent des projets d’oléoducs pour permettre aux autres provinces du Canada d’acheter du pétrole canadien. De cette façon, le Canada pourrait être presque totalement indépendant en énergie.

Il faut également savoir que le pétrole issu des sables bitumineux est bien plus polluant que les façons traditionnelles d’extraction. Il est donc impossible pour le Canada d’exploiter l’entièreté du pétrole canadien tout en voulant atteindre les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Position de l’Alberta

La majorité de la population de l’Alberta est effectivement en faveur de l’exploitation de ses ressources naturelles. C’est une source de richesse et de prospérité en Alberta. C’est également l’industrie des sables bitumineux qui a permis à l’Alberta de devenir la province la plus riche du Canada. Cette richesse est une source de fierté pour les habitants des prairies canadiennes.

Il faut rappeler que l’Alberta est une province très consommatrice de pétrole. Elle l’utilise pour l’industrie du transport, mais également pour l’énergie. La majorité de l’électricité albertaine provient du pétrole.

L’élection fédérale

Pour l’Alberta, l’élection fédérale est un échec. La majorité des prairies est conservatrice et en faveur de l’exploitation des sables bitumineux. De plus, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, est conservateur également. Les libéraux n’ont pas de plan clair encore sur l’exploitation du pétrole de l’Alberta. Cependant, les libéraux veulent imposer la taxe carbone à l’Alberta à partir de 2020 pour tenter de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Le portrait des libéraux n’est cependant pas si vert. Il ne faut pas oublier que le gouvernement libéral a acheté le projet d’oléoduc Trans Mountain. Cet oléoduc va permettre au pétrole albertain de rejoindre les côtes de la Colombie-Britannique. Le pétrole sera donc redirigé par bateau vers les marchés asiatiques. L’objectif du gouvernement est de diversifier les marchés pour permettre la vente de pétrole à de meilleurs prix et d’augmenter la quantité vendue. Évidemment, ce projet n’est pas durable. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique justement que, pour limiter le réchauffement climatique, les gouvernements doivent cesser l’agrandissement des projets pétroliers déjà en cours et se concentrer à réduire la demande énergétique tout en investissant dans des projets énergétiques à faibles émissions.

Justin Trudeau a été réélu dans un gouvernement minoritaire. Sa plateforme ne promeut pas un nouvel oléoduc. Il faudra attendre de voir la dynamique entre les conservateurs et les libéraux pour savoir quels seront les nouveaux projets énergétiques au Canada.

L’élection fédérale était particulière du point de vue de l’environnement. En effet, ce dossier occupait une place qu’il n’a jamais occupée dans des élections auparavant. Plusieurs analystes confirment d’ailleurs que c’est à cause de l’environnement que le parti populaire n’a pas eu de siège.

Le Québec est dans la même situation que les autres provinces du Canada, même si la production d’électricité ne provient pas du pétrole. Au Québec comme ailleurs au Canada, la consommation de pétrole augmente chaque année, ainsi que le nombre de véhicules vendus, qui en est un bon indicateur.

Un problème à l’échelle humaine

L’augmentation de la consommation de pétrole est nuisible au niveau de l’environnement. La solution à cette problématique nationale et québécoise est plutôt claire : transport alternatif, diminution de la consommation, achats locaux, etc.

Le transport en commun (par train, autobus, auto partage, covoiturage, etc.) est beaucoup moins polluant que la possession d’une voiture et l’utilisation de la voiture solo. Le transport actif (c’est-à-dire, le vélo, la marche, etc.) est évidemment moins polluant et meilleur pour la santé que l’autobus et l’automobile.

Le transport de denrées et de marchandises compte également dans l’augmentation de la consommation de pétrole.

Achats locaux

Effectivement, les produits locaux sont plus écologiques que les produits importés, puisque ces premiers demandent moins de transport. Il y a quelques années, le chauffage des serres des tomates pour l’hiver au Québec était plus polluant que l’importation de tomates des États-Unis. Cependant, même pour les tomates, cette époque est révolue. Les achats locaux ont également l’avantage d’encourager l’économie du Québec.

Minimalisme

Le concept du minimalisme repose sur le fait de prendre conscience de la surconsommation qui nous entoure et de tenter de faire des choix plus bénéfiques pour chacun d’entre nous. Il peut s’agir d’aller magasiner dans des friperies pour tenter d’économiser et de minimiser notre empreinte écologique. Cela peut aussi être de posséder moins de biens pour diminuer notre charge mentale. Diminuer notre consommation et faire des achats de produits usagés ont un impact bénéfique dans la réduction du transport.

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