Par Emanuelle Boutin
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Probablement l’une des personnes les plus spontanées qui me fut donné de rencontrer, Floriane mord dans la vie, elle veut tout goûter. C’est «un animal social» comme elle ne cesse de le répéter.
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Floriane est une Française arrivée au Québec il y a un peu plus d’un an. Originaire de Montpellier, ville au sud de la France, elle a grandi près de la mer, enveloppée par la chaleur et l’odeur salée du large. C’est peut-être de là que lui vient son éternelle envie d’explorer.
Qui dit sud de la France dit méditerranée. D’ailleurs Floriane ne manque pas de nous faire saliver en nous expliquant les nombreux plats cuisinés chez elle. Ses souvenirs familiaux évoquent les plateaux d’huitres et les citrons frais à Noël. Et pas seulement, toutes les herbes comme le romarin, le basilic, «l’huile d’olive», insiste-t-elle avec un grand sourire pendant que sa mémoire gustative fait effet.
Elle ne manque pas de nous raconter les corridas de chez elle. Des taureaux laissés en libertés dans les rues contigües des petits villages français de sa région, des gens blessés, mais pas souvent, les couleurs, les cris…Elle nous raconte aussi les fêtes de villages où tous se rassemblent pour célébrer jusqu’aux petites heures du matin.
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L’arrivée au Québec
Évidemment, on ne pouvait pas passer à côté de son histoire à elle. Cette Française toujours souriante est venue au Québec pour terminer ses études à la maîtrise en travail social. Ses travaux, portant sur l’intervention auprès des gens pour les mener à se mobiliser en groupe pour porter un projet collectif, Floriane est venue s’enrichir de connaissances ici. Tombée en amour avec les couleurs automnales, le givre sherbrookois et la chaleur des Québécois, elle est encore ici, à profiter de son pays d’adoption.
À Sherbrooke depuis plusieurs mois donc, elle a pu observer les soubresauts des grèves, des mobilisations populaires et des réticences à ces mouvements, qu’elle souligne comprendre un peu mieux grâce à ses échanges avec les étudiants et québécois de tout horizon.
En discutant, elle confie aussi que la récente montée du Front national dans son pays lui fait peur. Elle craint un peu sa propre culture, explique-t-elle, alors qu’elle ne comprend pas pourquoi il y a tant de xénophobie dans son pays : «Les autres cultures sont si riches…»
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L’éducation pour tous
S’intéressant aux enfants et à la jeunesse, on ne pouvait passer à côté de l’éducation, ce grand sujet qui fait couler beaucoup d’encre tant au Québec que chez elle. «C’est un autre problème», s’exaspère Floriane qui aspirerait à une éducation beaucoup plus accessible pour tous les Français. «On vante souvent cette éducation gratuite, mais de gros problèmes existent dans les quartiers plus reculés du pays», explique-t-elle avant de se lancer dans de grandes explications idéologiques qu’elle partagerait volontiers avec quiconque l’aborderait à ce sujet.
Elle en avait long à dire Floriane, mais comme les mots sont toujours comptés et que rien ne vaut les échanges en personne, je vous invite, chers lecteurs, à vous approcher de nos étudiants émigrants pour discuter avec eux de leur expérience. Rien ne vaut plus que leur sourire et leur passion pour leur pays.