Le prédépart
L’aventure débute au moment où l’on reçoit la réponse officielle indiquant le nom de notre future université d’accueil. Pour ma part, mes émotions à la lecture de « votre demande pour «University of the Virgin Islands» a été acceptée » se sont traduites par un «sprint» de cris et de joie dans les corridors de la FLSH. Cinq mois. 161 jours, plus précisément, représentent l’attente avant le grand départ. Que se passe-t-il pendant tout ce temps? On se pose beaucoup de questions. En ce qui me concerne, j’ai fait énormément de recherche afin de mieux comprendre la culture et le mode de vie des habitants de ma future terre d’accueil. J’ai même tenté de me familiariser avec la ville sur «Google Map» et «stalké» à maintes reprises la page «Facebook» de l’université. Un peu exagéré me direz-vous, je vous l’accorde. Mais un séjour comme celui-ci ne consiste pas qu’à boire des «Pina Colada» sur la plage, tout en rencontrant d’autres Québécois qui «cassent» eux aussi leur anglais. Une session à l’étranger, c’est côtoyer pendant quatre mois des gens locaux et s’imprégner de leur culture unique. Des recherches sur votre future destination, vous n’en ferez jamais assez.
Jour 1
Fatigue, impatience, angoisse, extase : on vit une belle salade d’émotions au moment du grand départ. On salue nos proches pour une dernière fois, en ayant l’impression qu’on ne les verra pas pendant trois ans. Pourtant, à cet instant précis, on ne réalise pas à quel point quatre mois à l’étranger sont si vite passés.
Une fois l’inconfortable trajet d’avion terminé, me voilà arrivée au paradis. Des paysages à couper le souffle, une température irréprochable et des gens plus qu’accueillants : tout est favorable à ce que ma prochaine session d’études soit la plus excitante de toute ma vie. Durant les premiers jours, on apprivoise notre nouvel espace vital, la nourriture et le rythme de vie, mais l’on fait aussi la connaissance de gens qui deviendront nos meilleurs complices de voyage. De plus, on s’intègre graduellement à la culture locale. Règle sociale n° 1 à Saint-Thomas : toujours saluer les personnes que l’on croise, même les inconnus, en disant : « Good morning », « Good afternoon » ou « Good night ». Un simple « Hi » ou « Hello » en guise de réponse est un signe d’impolitesse. Cette habitude n’est pas commune chez les Québécois, mais je ne m’y déplais pas du tout!
En date d’aujourd’hui, déjà un mois s’est écoulé depuis mon arrivée en sol caribéen, et je dois avouer que ça passe beaucoup trop vite. Je croyais m’acclimater aux paysages après un certain temps, mais je suis encore sur un nuage. Avoir la chance d’obtenir ma certification de plongée sous-marine grâce à un cours universitaire, suivre des cours de boxe dans le gym d’un triple champion du monde, Julian Jackson, et passer des après-midis à la plage, sachant que je retourne à l’école le lendemain, tout ça me paraît encore irréel. Reste à voir si les trois prochains mois sauront me ramener sur terre!
« Island Time »
Si je dois trouver une divergence de la culture des îles Vierges à la nôtre, ce serait celle-ci : l’ère 2.0 que connaissent les Québécoises et Québécois n’est pas présente ici. Avez-vous déjà attendu plus de 30 minutes pour commander et recevoir votre trio chez McDonald’s? (Oui, je sais, je n’ai pas pu résister à la tentation…) Et il n’y avait pas un autobus de clients devant moi, six personnes tout au plus. Ici, il faut quotidiennement s’armer de patience. Arriver 20 minutes en retard à un cours qui n’en dure que 60 est quasiment normal. Je comparerais le rythme de vie à une vague d’océan : tout bouge agréablement lentement. Le « Island Time » peut en déranger plusieurs, mais pour ceux qui me connaissent bien, le temps est loin d’être ma priorité!
Ève Chamberland, en direct des îles Vierges