Par Laurence Poulin
Le 12 octobre dernier, un Bière et Politique s’est déroulé au Refuge des Brasseurs, sous l’organisation du Cercle de politique appliquée, une initiative étudiante ayant pour but de mettre en œuvre des initiatives appliquées.
L’événement était fort attendu par plus d’un et la salle bondée l’a prouvé. En effet, les précédents Bière et Politique attiraient un bon nombre de gens, mais jamais autant que ce dernier. Plusieurs ont même eu du mal à se trouver une place dans cette foule d’adeptes de politique et de science-fiction. Cette soirée avait pour but de lancer l’ouvrage collectif D’Asimov à Star Wars : Représentations politiques dans la science-fiction, sous la direction d’Isabelle Lacroix et de Karine Prémont, respectivement directrice et professeure adjointe à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
Peu avant le début de la soirée, j’ai pu m’entretenir avec elles afin de voir ce qui les avait inspirées à publier un tel ouvrage. Celui-ci est d’abord né d’un malentendu qui est maintenant une anecdote. En effet, à son arrivée au département d’études politiques en 2013, Mme Prémont s’est dit fan de science, mais Mme Lacroix a déduit qu’elle était donc admiratrice de science-fiction, comme elle. Toutefois, Mme Prémont est fan de culture populaire américaine et y fait beaucoup référence dans ses cours afin de stimuler la réflexion et la discussion.
Cela les a menées à un panel commun au Congrès annuel 2014 de la Société québécoise de science politique ayant pour thème : La science politique au cœur de la société. En effet, lors de ce congrès, elles ont reçu un nombre si élevé de textes qu’elles ont décidé d’en prendre avantage et d’en faire un ouvrage collectif. Elles ont été surprises du succès du congrès et de l’intérêt des gens pour ce sujet.
Selon elles, la science-fiction permet une analyse extraordinaire des sociétés, des êtres humains. La science-fiction « parle de qui on est, de qui on souhaite être, et de qui on a très peur de devenir ». Les auteurs de cet ouvrage ont donc utilisé la science-fiction comme un « laboratoire » de science politique, afin d’étudier ce qui s’y retrouve comme un révélateur de perceptions. La science-fiction est pour elles « un miroir grossissant de ce qui se peut et de ce qui ne se peut pas. On peut aller au bout des idées, aller au bout des idéologies. On peut voir les conséquences des choix que l’on pourrait faire maintenant ». Toutefois, Mme Prémont rappelle qu’il ne faut pas prêter d’intentions aux auteurs de science-fiction, qui n’avaient peut-être pas nécessairement une telle volonté, mais il demeure qu’ils s’inscrivent dans un contexte, dans une époque donnée.
La soirée s’est déroulée avec une présentation des trois panélistes : Isabelle Lacroix, Pier-Olivier St-Arnaud (chargé de cours) et Louis Lalonde (étudiant à la maîtrise en études politiques appliquées). Leurs présentations ont permis un survol de ce qui se retrouve dans l’ouvrage, divisé en trois parties : les fondements politiques, les représentations politiques et les institutions démocratiques et, finalement, les enjeux identitaires, sécuritaires et éthiques.
Crédit photo © Aude-Sophie Bombardier