Oscar : l’innovation passant par l’ambition 

Par Justine Danis 

Yohan Bélanger et Diego-Alonso Leblanc-Romero à la Galerie d’art Antoine-Sirois aux journées de la rentrée. 

Ce sont huit étudiants qui ont travaillé sur un robot lors de leur baccalauréat en génie robotique. Sept d’entre eux sont, actuellement, à temps plein dans ce projet afin de le peaufiner et ainsi le commercialiser. Lors des journées de la rentrée, la Galerie d’art Antoine-Sirois a donné l’opportunité à l’équipe de présenter leurs robots. Il s’agissait de la première sortie en liberté pour Oscar, qui, grâce à cette occasion, distribuait des collations. 

Le 28 août, Yohan Bélanger et Diego-Alonso Leblanc-Romero, deux membres de l’équipe, étaient présents pour discuter de leur projet : Oscar, le robot assistant serveur. 

La fonctionnalité et l’agilité d’Oscar   

En génie robotique, à l’Université de Sherbrooke, les futurs ingénieurs se doivent de réaliser un projet majeur de conception. Ce cours permet de développer le prototype sur une période de trois sessions.  

Le résultat est Oscar, un robot complètement autonome. Avant toute utilisation, les étudiants vont programmer le robot selon son environnement. Dans un premier temps, ils intègrent une carte de la pièce dans laquelle Oscar se trouve. Par la suite, ils lui indiquent des points de déplacements spécifiques. Le robot pourra donc se déplacer de table en table pour transporter les plats sortant tout droit de la passe. 

Diego-Alonso Leblanc-Romero fait part d’un avantage majeur du robot : « On a un mécanisme de déplacement, qui, lui, est innovateur, qu’on cache aux propriétés intellectuelles. » Cet atout permet au prototype d’augmenter sa fluidité, tout en évitant les obstacles plus facilement et donc optimise sa performance en présence d’humains. À tout moment, les étudiants peuvent reprendre le contrôle du robot. 

Mais pourquoi l’avoir nommé Oscar ? Leur réponse est relativement simple : personnifier le robot. Ils souhaitaient donner un nom sympathique, qui sonne bien, dont les gens allaient se souvenir. Leur intention était de le rendre amical tout simplement, d’où son petit sourire, par ailleurs. 

Une révolution dans le service 

C’est à la suite de leur baccalauréat que plusieurs membres de l’équipe ont décidé de suivre un parcours plus entrepreneurial. À cette étape, ils ont rapidement visé le domaine de la restauration. Leblanc-Romero souligne qu’ils voyaient la restauration comme une porte d’entrée dans le marché, mais que, à terme, ils souhaitent tenter d’intégrer le produit dans les hôtels ou même dans les hôpitaux, malgré des normes très restrictives. La prise d’ascenseur est pour l’instant un défi majeur pour les programmeurs. 

Les étudiants ont recensé plusieurs personnes travaillant dans le domaine de la restauration. Certains ont répondu que l’épuisement professionnel pouvait être récurrent dans leur quart de métier, sans oublier les blessures musculo-squelettiques dues aux charges lourdes transportées. Le robot peut donc venir en aide aux serveurs en transportant les plats aux tables. Oscar n’a pas été créé pour remplacer l’humain, il doit plutôt être vu comme un outil de travail, indiquent-ils. 

Une entreprise en expansion 

Le début dans le monde de l’entrepreneuriat peut avoir son lot de défis, particulièrement lorsqu’on est étudiant ou tout récemment gradué. Comme le robot fait l’objet d’une maitrise, la recherche est donc financée. 

Yohan Bélanger mentionne notamment qu’ils ont également le soutien d’une autre subvention. « Pour financer les membres qui continuent en tant qu’étudiants libres (en parcours de maturation entrepreneuriale), on est allés chercher une subvention qui s’appelle le Mitacs. » Ils expliquent que ce financement parvient à payer la moitié de leurs salaires, tandis que l’autre portion est couverte par l’entreprise elle-même. Car Oscar Robotiques est bel et bien une entreprise incorporée. 

À ce jour, l’équipe possède une seule version d’Oscar. Ils souhaitent cependant éventuellement agrandir la famille robotique. De plus, les étudiants font face à un défi de taille, soit celui de réduire les coûts liés à la fabrication d’un Oscar tout en conservant la certification de produit 100 % québécois. En plus d’être le premier robot de ce type à être développé au Québec. Cela signifie que si vous croisez des robots serveurs autres qu’Oscar, ceux-ci ont sans doute été confectionnés aux États-Unis ou au Japon. 

Est-ce que l’entrepreneuriat faisait partie de leurs objectifs d’épanouissement professionnel ? Pour Bélanger, avant même de débuter l’Université, il rêvait de posséder son entreprise un jour. Quant à Leblanc-Romero, l’entrepreneuriat ne figurait pas dans ses plans de carrière. Pourtant, à la suite de ses études en génie, l’intérêt a grandi notamment grâce au développement du produit. Mais c’est surtout la passion de chacun des membres de l’équipe qui a été un dénominateur commun à cette motivation entrepreneuriale. 

Le robot en déploiement pas loin de chez vous 

Les bacheliers souhaitent adapter le robot au besoin des personnes travaillant dans le domaine du service. En valorisant une co-création et un co-développement avec les restaurateurs, ils s’assurent de recevoir une rétroaction favorisant l’intégration du prototype. 

Les deux étudiants ont la vision qu’en mettant en place des projets primoadaptant, cela permettra d’apporter des modifications à Oscar dans le but de le rendre davantage performant aux exigences de son environnement. 

Les deux étudiants ont confié avoir entamé un projet pilote avec le Boston Pizza Sherbrooke. Oscar a donc fait son entrée progressivement dans le restaurant vide. Ces essais permettent aux étudiants de recueillir le plus d’informations, en vue de se perfectionner selon les composantes du restaurant et aux besoins des employés. 

Une initiative à suivre de près ! 


Crédits: Justine Danis

Justine Danis
Cheffe de pupitre CAMPUS at Journal Le Collectif | + posts

Dynamique et avide de nouvelles aventures, elle plonge avec enthousiasme dans le Collectif en tant que cheffe de pupitre pour la section Campus. Grande passionnée de la vie universitaire, ce poste est pour elle l’occasion rêvée. Après avoir gradué au baccalauréat en science politique, elle entame une maîtrise en communication marketing, afin d’enrichir son expérience acquise dans le secteur municipal. Elle saura mettre en lumière l’Université de Sherbrooke, en romantisant ou en démontrant la réalité du campus d'une manière unique et captivante. Vous découvrirez le campus comme vous ne l'avez jamais vu. 

 

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