La diminution de l’entretien de l’Université de Sherbrooke saute aux yeux de tout étudiant qui fréquente l’établissement depuis plusieurs années. Mais quel est l’impact réel sur les employés et les étudiants? Nous avons fait le tour du campus pour interroger les principaux intéressés.
Par Jean-Philippe Ouellette et Vanessa Racine
L’entretien déficient sur le campus n’a pas le même impact sur tous, comme en témoignent les nombreux usagers interrogés qui n’y voient pas une nuisance importante. Par contre, pour plusieurs d’entre eux, qui passent la majorité de leurs journées sur le campus, l’accumulation des désagréments est irritante.
Plusieurs éléments ressortent lorsque nous demandons aux gens leur opinion sur l’entretien, dont la saleté sur les planchers, qui restent sales une fois lavés. De plus, les vitres ne sont pas nettoyées depuis quelques années, dépendamment des facultés et des résidences, et les moustiquaires ne sont pas remplacées lorsqu’il y a des bris. Les salles de bains retiennent aussi l’attention : l’absence régulière de papier hygiénique, la saleté des éviers et des cuvettes, le fréquent manque de savon et les longs délais lors des bris de toilettes.
Pour inciter les gens à diminuer les déchets jetés dans les poubelles, plusieurs classes n’ont plus de poubelles. Par contre, les autres types de récupération ne sont pas toujours à portée des étudiants. Par exemple, le bac à compost de la Faculté des lettres et sciences humaines est situé au sous-sol.
« L’Université se targue d’être un chef de file en gestion des matières résiduelles, pourtant ses poubelles à compost et à recyclage ne sont pas toujours placées dans les endroits les plus utiles », dénonce une employée de l’Université. « Qui va descendre au sous-sol juste pour aller jeter un trognon de pomme? Les gens vont simplement le jeter dans la poubelle. »
Le manque d’entretien à l’Université de Sherbrooke touche aussi les différents regroupements et associations sur le campus, qui doivent souvent attendre de longs délais pour des questions d’entretien. L’Association générale des étudiants en droit attend depuis deux ans que l’Université repeigne ses locaux, alors que le remplacement des fluorescents brisés peut parfois prendre plusieurs semaines. Il est par ailleurs interdit de planter des clous ou de visser des vis dans les murs, ce qui limite grandement les possibilités d’aménagement de l’environnement.
Les employés doivent eux aussi composer avec la détérioration du service d’entretien. Ainsi, les bureaux sont nettoyés environ une fois par mois, ce qui oblige les employés à les nettoyer eux-mêmes, surtout l’hiver. L’odeur parfois désagréable des poubelles non vidées cause plusieurs désagréments. Certains employés ont l’impression que l’environnement de travail est une préoccupation moindre sur le campus.
Heureusement, plusieurs chantiers ont été entrepris pour améliorer la situation sur le campus, dont la rénovation de pavillons de la Faculté d’éducation au cours des dernières années. Plusieurs locaux et salles de bains ont été récemment rénovés un peu partout sur le campus, ce qui laisse croire que la situation devrait s’améliorer.