Le Centre-ville de Sherbrooke : un endroit de moins en moins sûr, selon les habitants 

Par Olivier Normandin 

Certains habitants craignent le centre-ville à cause d’un sentiment d’insécurité. 

Début novembre, les résultats d’un sondage produit par la firme québécoise Léger, demandée par la ville de Sherbrooke, exprimaient qu’un fort sentiment d’insécurité régnait au centre-ville de la capitale de l’Estrie. En effet, c’est malheureusement environ un Sherbrookois sur trois (33%) qui ne se sentirait pas en sécurité dans ce secteur

Pour les répondants du sondage, plusieurs facteurs expliqueraient ce sentiment. Cependant, selon ceux-ci, quatre en seraient particulièrement la cause : la gestion du développement résidentiel et commercial, les infrastructures, la pauvreté et la santé mentale. 

Plusieurs personnes se sont exprimées dans les médias pour confirmer que ce sentiment d’insécurité est bel et bien une réalité. Sofia Saada, étudiante de l’Université de Sherbrooke au baccalauréat en étude politique appliquée, est de cet avis. Elle exprime avoir vécu de nombreuses histoires peu rassurantes au centre-ville. Celle-ci a accepté d’en raconter une au journal. 

« Pour bien comprendre cette histoire, il est important de mentionner que je fais partie de la communauté arabe. Il y a environ un an, j’étais au centre-ville et j’attendais l’autobus avec une amie pour retourner chez moi. Pendant qu’on attendait, un individu sans domicile fixe a commencé à me crier des propos racistes ainsi que des menaces de mort. À un moment, il a essayé de me frapper avec une grosse branche. Il a fallu appeler la police. C’était vraiment terrifiant. ». 

Les enjeux d’itinérance et de santé mentale que mentionne Sofia dans son histoire ne datent pas d’hier. Une crise de l’itinérance frappe tout le Québec. À Sherbrooke, comme plusieurs des ressources pour ces enjeux se retrouvent au centre-ville, plusieurs individus vivant ces problèmes se retrouvent donc à cet endroit. Or, les ressources manquent toujours et les paliers de gouvernement ne réussissent pas à trouver du financement.  

Une criminalité stable 

Les districts sherbrookois se situant au centre-ville sont en effet les districts dans lesquels on enregistre le plus de crimes (Pin-Solitaire, Hôtel-Dieu et Lac-des-Nations). Or, malgré l’opinion de la population, la criminalité n’aurait pas augmenté au centre-ville. Cette information provient du directeur du Service de police de Sherbrooke (SPS), Pierre Marchand. 

En entrevue dans les médias, celui-ci a tenu à rassurer la population en mentionnant quelques mesures déjà entreprises par la SPS afin d’améliorer la situation. Par exemple, de nombreuses ressources humaines ont été mobilisées afin de rencontrer les commerçants du centre-ville afin de bien saisir leurs besoins.  

Les forces policières accordent également une importance particulière à patrouiller dans les endroits dans lesquels les personnes sans domicile fixe se retrouvent. Ainsi, ils peuvent les aider tout en améliorant la sécurité de la région. 

Une réputation à redorer  

L’historien Harold Bérubé a mentionné en entrevue dans la Tribune que la réputation du centre-ville de Sherbrooke a toujours été mauvaise. En effet, selon lui, dès la fin du 19e siècle, la classe bourgeoise commençait déjà à quitter le centre-ville. Ce processus s’accéléra dans les années 1960-1970. De nombreux commerces ferment en raison de l’arrivée des centres commerciaux. Ces commerces sont remplacés par des bâtiments liés au plaisir, comme des bars, ce qui a accentué cette vision du centre-ville. On ne peut qu’espérer que les prochaines années soient rédemptrices pour la ville de Sherbrooke et son centre-ville. 


Source: Ville de Sherbrooke

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