IngeniArts, une nouvelle entreprise créée par des étudiants de l’Université de Sherbrooke, a obtenu la prestigieuse bourse Pierre-Péladeau de 50 000 $. Ses fondateurs, Rami Jarjour et Philippe Beauchamp, étudiants à la maîtrise en génie électrique, ont développé et breveté une batterie électrocinétique qui résoudra le problème de cyclage, soit l’action de charger et de décharger une batterie à répétition. « Cette nouvelle technologie favorisera le développement de batteries plus petites, légères, performantes, fiables, sécuritaires et écologiques comparativement à celles retrouvées actuellement dans les véhicules hybrides et électriques », explique Philippe Beauchamp.
Un duo du tonnerre depuis plus de 10 ans
Passionnés, ces deux ingénieurs étudient et travaillent ensemble depuis longtemps. « On se connait depuis maintenant 10 ans et on forme un duo du tonnerre. Il faut se trouver un partenaire qui est capable de nous supporter et de nous aider dans les défis de tous les jours dans les cours universitaires et au travail », dit Philippe Beauchamp. Tout débute à l’Université Laval, où ils terminent ensemble un baccalauréat en génie électrique. Par la suite, ils s’inscrivent à la maîtrise en génie électrique à l’UdeS après un séjour de quatre années chez Alstom à titre d’ingénieurs électriques. Leur complémentarité constitue leur force. « J’étais meilleur dans une certaine technique, et lui, dans une autre, alors on comblait nos faiblesses, explique Philippe. Les deux, nous avions une passion pour les automobiles électriques. Alors, nous avons décidé de nous plonger dans une maîtrise en génie et de créer un projet qui pourrait révolutionner ce domaine. » Et de là est partie l’idée d’IngeniArts.
Une invention assez astucieuse
« Durant nos recherches, on s’est rendu compte que dans les véhicules électriques, les batteries utilisées sont soumises à un stress important. Notre invention est celle qui vient régulariser cette perturbation », explique Philippe Beauchamp. En effet, afin de résoudre le grand nombre de cycles enregistré par les batteries, les manufacturiers produisent des batteries surdimensionnées, ce qui amène une augmentation du volume et de la masse, et engendre un coût de fabrication plus élevé. « Le prototype que nous avons développé en laboratoire est 100 % fonctionnel et permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre, en plus de faire économiser du carburant aux consommateurs », fait valoir Rami Jarjour, cofondateur d’IngeniArts. « On a trouvé que c’était assez astucieux comme nouvelle technologie, alors on a voulu se lancer dans l’aventure du dépôt de brevet récemment. On s’est dit tout bonnement qu’on pourrait peut-être se lancer une entreprise. Alors, on a créé IngeniArts, un projet dérivé des travaux de recherche. Présentement, on se lance à pleine main dans la création de l’entreprise. »
Un joueur incontournable dans les prochaines années
Puisque l’industrie recherche constamment des solutions pour améliorer la durabilité des batteries tout en réduisant le coût de fabrication, IngeniArts se positionnera dans les prochaines années comme un joueur incontournable dans ce secteur industriel. Si cette entreprise allait chercher jusqu’à 1 % du marché mondial, elle pourrait créer des centaines d’emplois au Canada d’ici 2018. En plus de créer des emplois hautement qualifiés, cette entreprise a comme but futur d’améliorer le bilan environnemental du transport pour tous les types de véhicules.
Pour conclure, quand on leur demande d’où provient leur nom, voici ce que répond Philippe Beauchamp : « On a toujours jugé que les produits que nous faisions dans le cadre des cours de génie devaient être beaux techniquement, mais aussi beaux pour l’œil et on s’est toujours appliqués pour arriver à un résultat final dans ce sens. Et l’aspect artistique est finalement une partie intégrante de notre projet. De là est né le nom IngeniArts. »
Espérons que cette bourse de 50 000 $ aidera l’entreprise IngeniArts à démarrer du bon pied très vite !
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À propos des bourses Pierre-Péladeau
Lancées en 1999 par Québecor, les bourses Pierre-Péladeau, nommées en l’honneur de son fondateur, permettent à la relève entrepreneuriale d’obtenir du soutien financier. Québecor offre aux étudiantes et étudiants de toutes les universités du Québec la possibilité de recevoir l’une des trois bourses Pierre-Péladeau, respectivement de 50 000 $, 30 000 $ et 20 000 $. Les futurs entrepreneurs qui bénéficient de ces bourses pourront réaliser leur plan d’affaires, développer leurs produits et leurs marchés, et ce, peu importe leur domaine d’études et le secteur d’activités de leur entreprise.
Pour voir la vidéo du projet : http://geniusbalado.espaceweb.usherbrooke.ca/2014/06/duo-ingenieurs-electrisant/