Campement propalestinien de l’UdeS : colère et frustration à l’approche du démantèlement 

Par Samuel Bédard 

Le campement propalestinien de l’Université de Sherbrooke (UdeS) sera levé aujourd’hui à 17 h. Après 53 jours de militantisme, les membres plient bagage, invoquant des raisons de sécurité et «l’oreille de sourd» de l’université. 

Selon les manifestants, la décision de partir a été forcée par des actions récentes de l’université. Jeudi, des agents de sécurité de l’UdeS ont confisqué aux premières lueurs du matin des éléments du mobilier tels que des tables de pique-nique, des bâches et des blocs de béton.  

Un dénouement jugé injuste par les membres du campement 

« Ce n’est pas notre décision de quitter en tant que tel. On a été forcés de partir, malheureusement. Pour nous, c’est un démantèlement déguisé. On nous enlève les conditions qui nous permettent de rester sur le campement en sécurité, qui nous protège de la pluie et du soleil. Notre mobilier a été confisqué par l’université », explique Assya Si Ali, co-porte-parole du campement. 

« Il y a beaucoup de colère par rapport à l’université au campement, ajoute Assya Si Ali. On trouve que dans les trois dernières semaines, l’approche qu’a adoptée l’université, qui est celle de l’intimidation en envoyant des agents de sécurité, en nous interdisant d’utiliser certains mots comme intifada et en multipliant les sanctions disciplinaires envers les étudiants pour des directives de sécurité, c’est arbitraire. » 

De son côté, l’Université de Sherbrooke dément la version des manifestants. Elle affirme avoir simplement rappelé les consignes de sécurité et circonscrit le campement en demandant de rester dans le périmètre prévu. Charles Vincent, directeur général du Service de la mobilité, de la sécurité et de la prévention, explique dans un courriel : « [Jeudi] matin, une équipe a procédé au retrait du matériel appartenant à l’UdeS et de certaines installations posant des enjeux de sécurité pour les campeurs ainsi que pour l’ensemble de la communauté universitaire ». 

Une mobilisation loin d’avoir dit son dernier mot 

Malgré cette conclusion abrupte, le groupe prévoit de continuer ses activités à Sherbrooke. Manu Roche-Pilotto, co-porte-parole du campement, déclare à ce sujet : « L’université a forcé le démantèlement de notre campement et est fermée au dialogue. On ne voit pas quels gains on va pouvoir faire avec ce campement. On va donc revenir sous d’autres formes ».   

Malgré cette fin imminente, la mobilisation ne s’arrête pas là. Les porte-paroles ont mentionné que les actions en faveur de la Palestine à l’UdeS continueront sous d’autres formes, envisageant même une intensification lors de la session d’automne. « On va faire des sit-in et créer une association pour consolider et faire vivre nos revendications à l’UdeS et à Sherbrooke, » indique Manu Roche-Pilotto. « La fin du campement, ce n’est pas la fin du mouvement. On n’est aucunement déçus, on n’a jamais vu autant de mobilisation sur le campus », ajoute Assya Si Ali. Les membres du groupe ont d’ailleurs annoncé l’organisation d’un sit-in à l’université le 10 juillet prochain pour rappeler les grands enjeux du conflit à Gaza. 


Source: Occupation UdeS

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