Par Olivier Boivin
Personne n’aura déjoué les pronostics, pas de feux d’artifice, ni de grande surprise. Marie-Claude Bibeau, qui détenait une confortable avance de 14 % dans les intentions de vote il y a de cela deux semaines, a officialisé sa victoire dimanche, devenant la nouvelle mairesse de Sherbrooke.
Cette course à quatre n’aura pas été aussi serrée que prévu. Un peu plus loin derrière, c’est le candidat indépendant Vincent Boutin qui a finalement terminé deuxième, étant en mesure d’aller chercher jusqu’à 30 % des voix. En queue de peloton, avec des résultats avoisinant les 11 %, les candidats Guillaume Brien (Vision action Sherbrooke) et Raïs Kibonge (Sherbrooke Citoyen) ont respectivement raflé la 3e et 4e position. Le taux de participation à la fermeture des bureaux de vote était à 45,05 %, dépassant celui de 2021 qui était de 42,57 %.
C’est une victoire retentissante pour Mme Bibeau, elle qui aura réussi à convaincre presque la moitié des électeurs sherbrookois de lui faire confiance pour les quatre prochaines années. La mairie, qui était contrôlée par Sherbrooke Citoyen, passe ainsi entre les mains d’une candidate indépendante.
Soirée émotive pour plusieurs
Si Kibonge et Brien se sont faits plus optimistes et rassurants auprès de leurs partisans sur place, Boutin, pour sa part, était assez ému lorsqu’est venu le temps d’adresser la parole après la confirmation de sa défaite. « On a tellement fait une belle campagne, on a tellement mis notre cœur, nos tripes sur la table », a-t-il souligné.
Lui qui s’était désisté en 2021 en pleine course à la mairie pour des raisons de santé s’est dit fier du parcours effectué pour revenir à un tel point aujourd’hui. « Je suis la preuve que lorsqu’on met un genou à terre, on peut se relever, on peut avancer, on peut changer le monde si on veut. Mon message de 2025, c’est que si on a des moments difficiles, on peut se relever, on peut passer à travers. »
Du côté du camp Bibeau, c’est en direct du Siboire Dépôt au centre-ville de Sherbrooke que les partisans et les bénévoles de l’ancienne ministre fédérale se sont rassemblés pour célébrer sa victoire. Bernard Sévigny, conjoint de Marie-Claude Bibeau et ancien maire de Sherbrooke de 2009 à 2017, était aussi présent. « C’est un grand moment de fébrilité. J’ai l’impression d’être plus nerveux que Marie-Claude ce soir », s’est exclamé Sévigny, quelques instants avant que la victoire de Bibeau fût projetée sur tous les écrans de télévision arborant les murs de la brasserie artisanale.
Questionnée à savoir si elle s’inspirerait justement de la façon de gouverner de son partenaire, Bibeau a été catégorique quant au fait qu’elle souhaite diriger à sa façon. « Je ne me priverai pas de son expérience et de ses conseils techniques, mais je ne vous cacherai pas que les décisions, c’est moi qui les prends ! On a des styles de gestion très différents, des valeurs communes, mais une approche très différente », a-t-elle mentionné.
Cette gouvernance, elle aura définitivement la chance d’en démontrer toute son étendue dans les mois qui suivront. Plusieurs dossiers doivent avancer et il y a beaucoup de pain sur la planche, mais la nouvelle mairesse rappelle qu’elle aura besoin d’un coup de main plus important provenant d’en haut pour y parvenir. « Quand on fait face à de grands enjeux de société, que ce soit l’habitation, l’itinérance, les changements climatiques, la mobilité durable, ça ne repose pas seulement sur les épaules de la Ville », estime Marie-Claude Bibeau.
Celle qui dit être restée « hyper prudente » jusqu’à la toute fin a tenu à remercier les Sherbrookois et Sherbrookoises qui lui ont fait confiance, ainsi que l’équipe qui l’a entourée tout au long de la campagne électorale.
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Ce n’est un secret pour personne : le climat à l’hôtel de ville n’est pas au mieux depuis quelque temps. Accompagnée de son bagage d’expérience, Marie-Claude Bibeau se dit prête à attaquer ce nouveau défi, avec comme objectif principal de remettre de l’ordre dans les affaires municipales sherbrookoises.
« C’est sûr qu’en 10 ans au fédéral à présider des instances comme les ministères, aux niveaux pancanadien et international, ça m’a permis de voir différentes pratiques et d’aller piquer les meilleurs, a déclaré Mme Bibeau. Je veux une approche beaucoup plus collaborative, d’abord au sein du conseil municipal, avec les employés de la Ville, avec les partenaires, les organismes communautaires, nos institutions, entre autres nos deux universités et nos trois collèges. »
Des grands engagements qu’on peut associer à la nouvelle mairesse de Sherbrooke se trouvent entre autres cette promesse de mettre sur la glace l’abaissement de la limite à 40 km/h dans les rues des zones résidentielles. De plus, cette dernière a aussi fait part de sa volonté de réviser le plan nature pour permettre un meilleur développement économique.
Jamais deux sans trois ?
Sauront-ils briguer la mairie pour un 3e mandat consécutif ? Personne ne connait l’avenir, mais une chose est sûre : ces individus, qui incarnaient en 2021 les têtes d’affiche de ce vent de jeunesse au cœur de la politique municipale, ont gagné leur pari pour une 2e fois. Catherine Fournier à Longueuil, Stéphane Boyer à Laval et Bruno Marchand à Québec ont tous été réélus sans trop de difficulté. Fournier pour sa part s’est démarquée et de loin, ne laissant aucune chance à son adversaire en récoltant 88,7 % des votes.
Marchand, pour sa part, n’a pas eu à retenir son souffle comme en 2021, sa victoire ayant été confirmée rapidement en début de soirée. On rappelle qu’il y a quatre ans, les grands réseaux de télé, dont TVA et Radio-Canada, avaient annoncé la victoire de son adversaire Marie-Josée Savard, victoire qui avait finalement été arrachée in extremis par Bruno Marchand à la fin du dépouillement des votes.
Source : Facebook Marie-Claude Bibeau
