Mer. Juil 24th, 2024

Par Nicolas Dionne 

Ce n’est pas tous les jours qu’on choisit le saut à la perche comme sport de prédilection. Non seulement Maxime Léveillé perfectionne ce sport depuis longtemps, mais il représente de brillante façon le Vert & Or et le Québec sur la scène canadienne, comme en témoigne sa médaille d’argent aux derniers Jeux du Canada. 

Une question de circonstances 

Sportif depuis tout jeune, le cheminement de Maxime comme sauteur de perche découle d’une famille où l’activité physique est valorisée. Ayant des parents qui enseignent l’éducation physique, la pratique de sports va de soi.  

« Je jouais déjà au hockey et au soccer quand j’étais plus jeune, mais je me suis lancé en athlétisme tout simplement parce que ma sœur en faisait et j’étais curieux de m’inscrire moi aussi. J’ai tout de suite aimé ça », explique l’athlète maintenant âgé de 24 ans. 

Maxime a débuté au saut à la perche lorsqu’il devait pratiquer pour la première fois ce sport dans le but de compétitionner au décathlon. Le saut à la perche, qui nécessite bien évidemment une très bonne base avant de sauter la toute première fois, est devenu un sport qu’il appréciait déjà à l’âge de 16 ans. 

« C’est vraiment parti de rien. Je n’avais jamais vu un saut à la perche, ni de vidéo de technique avant mon premier essai. Mon choix de me concentrer sur la perche est venu très rapidement tellement c’était naturel. Mes standards se faisaient également plus facilement à la perche qu’en décathlon, ce qui a simplifié ma décision. »  

« Le plus agréable quand tu sautes, c’est de battre ton saut précédent. Contrôler sa peur, améliorer sa technique et utiliser une perche plus longue et plus rigide font partie du processus et c’est toujours l’objectif de sauter encore plus haut qui rend le tout excitant. David n’arrête pas de me dire [La motivation va toujours carburer au manque d’énergie]. C’est exactement ce principe-là qu’est la perche. » 

Un périple en Colombie-Britannique 

Pour accéder à l’excellence, le natif de Shefford dans la région de Granby a pris la décision de perfectionner son talent à l’Université Trinity Western à Langley en Colombie-Britannique de 2016 à 2018 après une courte année au Cégep de Granby. La réputation du programme n’étant pas à refaire, ses deux saisons là-bas l’ont certes bien aidé, mais il lui manquait la connexion avec son entraîneur de longue date David Foley. Ancien du Vert & Or et triple champion Usports de la même discipline, l’apport de David au développement de Maxime est capital selon le principal intéressé. 

« David c’est non seulement un coach, mais aussi un ami, un préparateur physique, mais le plus important, un psychologue sportif. C’est une partie à ne pas négliger et avec laquelle je n’avais pas la même proximité ou la même facilité à Trinity. » 

« Lorsque j’ai pris la décision de partir de Sherbrooke, David était-là pour m’épauler dans le processus. Il n’a jamais essayé de me freiner ou de m’influencer, il m’a même encouragé à tenter cette expérience. J’ai énormément appris là-bas, mais je savais qu’il me manquait quelque chose. Je suis donc revenu à Sherbrooke et ç’a été payant au bout du compte. J’en dois beaucoup à David pour tout ce qu’il a fait », exprime l’étudiant détenteur d’un baccalauréat en biochimie de la santé. 

Une année de concrétisation 

Après son périple universitaire où le travail et la rigueur n’ont jamais été négligés, Maxime était dû pour des podiums aux grandes compétions nationales. Il a percé le top 5 à ses quatre autres tentatives au Championnat canadien Usports, en plus de se contenter d’une quatrième place à l’édition 2017 des Jeux du Canada à Winnipeg.  

Cette année était la bonne : en avril dernier, à Saint John, il devenait le premier athlète du Vert & Or en saut à la perche après David Foley en 2008-2009 à obtenir un podium sur la scène universitaire canadienne. Il rejoignait le palmarès impressionnant du programme de l’Université de Sherbrooke dans cette discipline. S’ajoute également une deuxième place lors des Jeux du Canada l’été dernier à Niagara Falls, lors de sa dernière possibilité de participer aux Jeux.  

« J’étais tellement content de gagner cette médaille-là [aux Championnats canadiens]. Je la voulais tellement. J’étais si heureux, surtout que je n’étais pas dans ma meilleure forme physique cet hiver. C’est simplement le pur bonheur l’idée de gagner à ma dernière année. Ça rend le tout encore plus incroyable », dit-il, en parlant du Championnat universitaire. 

« C’était toute une expérience. Je me sentais vraiment bien et je savais que si je ne faisais pas d’erreur, je pouvais obtenir de très bons résultats. En plus de finir sur le podium, j’ai eu la chance de voir l’une des personnes que j’entraîne terminer cinquième aux Jeux. J’étais le seul athlète des Jeux à compétitionner et à entraîner en même temps. C’était vraiment spécial. » 

Car oui, Maxime gérait non seulement ses performances à Niagara Falls avec la délégation québécoise, mais accompagnait aussi Maxime-Antoine Vallée, un athlète de 17 ans natif de Saint-Guillaume que Maxime entraîne afin de l’aider dans son développement.  

« Je me sens privilégié de pratiquer ce sport et de le faire à un haut niveau, tout en restant dans la région. J’avais donc envie d’aider un peu. Pour moi, c’est la moindre des choses. »  

Malgré qu’il ait terminé ses années d’éligibilité au niveau universitaire, Maxime a toujours envie de remplir des standards à la perche. Ce dernier va donc compétitionner au niveau civil cette année avec le Club d’athlétisme de Sherbrooke en même temps de compléter sa maîtrise en immunologie au campus de la santé. Il transféra simultanément ses connaissances et son savoir à d’autres jeunes athlètes qui désirent se lancer dans ce sport, tout en tentant de participer aux Jeux de la Francophonie l’été prochain, un saut à la fois. 


Crédit image @Corinne Bosch

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