Mer. Mai 15th, 2024

Par Sarah Gendreau Simoneau 

Le centre de crise de Sherbrooke, l’Éclaircie, a enfin été inauguré le 25 septembre dernier après une attente de 25 ans. Ce centre vient bonifier l’offre d’aide en santé mentale dans la région.  

Il s’agit d’un lieu qui peut servir de transition avant ou après l’hospitalisation pour les gens qui ont des problèmes de santé mentale ou même un lieu qui remplace l’hospitalisation pour les cas moins lourds.  

André Forest, psychologue qui a été là tout au long du processus des 25 dernières années, assure que l’hôpital, pour des gens en crise, n’est pas l’endroit désigné puisque les crises sont temporaires. « Le moment où les gens sont en centre de crise, on peut créer des corridors de services et faire en sorte qu’il y aura des suivis quand les personnes vont en sortir. » 

Un service qui s’est fait attendre  

Alors que les besoins en santé mentale se font sentir, autant qu’il y a 25 ans, il était temps qu’un tel service soit mis sur pied. « C’est qu’au point de départ, mentionne M. Forest, il y avait beaucoup de méconnaissance de part et d’autre, entre autres de la part du milieu communautaire et de l’expertise qu’il y avait dans le milieu. »  

L’Estrie était une des rares régions du Québec à ne pas avoir une telle offre de service, mais depuis quelques années, un mouvement s’est créé, notamment provenant des personnes utilisatrices des services et leurs familles. Ensuite, les analystes communautaires, les psychiatres, les policiers, les fondations privées, le monde politique, les médias, bref, toute la communauté s’est rassemblée pour constater le besoin criant d’avoir un centre de crise à Sherbrooke. 

« L’hiver dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux a accordé un budget récurrent d’un million par année pour ce projet-là », explique le psychologue. L’acceptabilité sociale n’a pas rendu la tâche facile puisque la communauté ne savait pas nécessairement ce qu’était un centre de crise. « On a dû expliquer ce que c’était, mais ce qui a été l’élément fondamental, je crois, lors de cette rencontre, ç’a été les témoignages des personnes utilisatrices qui se sont affichées de façon très digne et simple pour montrer ce que sont les problèmes de santé mentale, mais aussi pour montrer que plusieurs en souffrent. » 

Un encadrement serré 

Les gens qui auront accès au centre de crise pourront y séjourner jusqu’à une semaine et huit places sont disponibles. Comme les séjours sont courts, une rotation assez fréquente peut être faite. « Il s’agit vraiment d’un lieu où les gens peuvent se poser, où ils sont en sécurité. » 

En effet, dans la maison, des intervenants sont présents 24 h sur 24, sept jours sur sept. Ces intervenants accueillent les gens, contiennent les crises, puis aident les personnes pour la suite des choses, proposent des références extérieures dans ce qui existe comme autres organismes communautaires aidants. Ils soutiennent donc les personnes en situation de crise, mais aident également à effectuer un suivi serré après le séjour.  

Un soulagement  

André Forest voit l’inauguration du centre de crise comme une victoire pour les citoyens qui ont maintenant accès à des services comme on en trouve partout ailleurs au Québec. « C’est un signe qu’on a reconnu l’expertise du milieu communautaire et l’importance d’avoir quelque chose d’autre que l’hôpital pour ces gens-là. » 

Ceux et celles, comme lui, qui ont aidé à élaborer tout ça et qui ont porté le dossier pendant des années, font partie du Regroupement des ressources communautaires en santé mentale de l’Estrie 

« Des fois, on ne se sentait pas entendus et pourtant le besoin était là. Pourtant, avec la stigmatisation qu’il peut y avoir avec l’hôpital en psychiatrie, les gens ne se sentaient pas toujours à l’aise. » Le rôle de M. Forest, ainsi que d’une quinzaine de personnes, a été de maintenir la pression, de faire des présentations, de rencontrer des fondations privées, de rencontrer les médias et les gens en politique.  

« C’est un énorme poids en moins sur mes épaules de voir ce centre enfin ouvrir ses portes. » 

Dans les prochaines années, les services offerts à l’Éclaircie pourraient bien être bonifiés, tout dépendant comment les choses évoluent et si la demande le justifie. Le directeur général du Partage Saint-François, Sébastien Laberge, a expliqué à La Tribune qu’ils ont fait le tour des centres de crise au Québec afin de répondre aux besoins avec le nombre de places offertes actuellement. Ailleurs, aucune liste d’attente n’est nécessaire, selon lui, pour avoir accès aux centres de crise. Même que certaines régions plus peuplées que l’Estrie avaient moins de places et ce n’était pas plein. 

Malgré le contexte de rareté de main-d’œuvre, surtout dans les domaines de la santé et du communautaire, l’équipe est complète et compétente pour répondre à la demande. « C’est vraiment quelque chose de réjouissant, c’est le point fort de cette ouverture, selon moi », affirme M. Forest. 


Source: Pixabay

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Rédactrice en chef et directrice générale, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE pour le journal Le Collectif | Site web

Passionnée par tout ce qui touche les médias, pas surprenant que Sarah tripe autant sur ses cours du bac en communication, lorsqu'elle fait de la radio à CFAK et lorsqu'elle écrit des articles pour Le Collectif. Dans l'équipe du journal depuis mai 2021, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l'Université de Sherbrooke.

Le sport et le bien-être sont, selon elle, indispensables à la société. Elle s'efforce donc, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets sportifs pour vous!

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