Mer. Avr 24th, 2024

Par Sarah Gendreau Simoneau 

L’automne est une saison prisée de plusieurs avec ses couleurs, ses odeurs, ses activités, mais nul n’est à l’abris de la dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAS). Combiné avec les problèmes mondiaux qui éclatent un peu partout, disons que quand les feuilles colorées de l’automne sont toutes tombées, novembre peut paraître très gris dans le cœur et la tête de certaines personnes.  

En attendant les lumières et les festivités du temps des Fêtes, les jours qui raccourcissent, la température qui devient plus froide, la neige qui arrive tranquillement et les vacances d’été qui semblent bien loin, le sentiment dépressif a tendance à apparaître plus facilement.  

Trouble affectif saisonnier ou dépression? 

Comment différencier la dépression saisonnière de la dépression standard? Marie-Pier Lavoie, psychologue propriétaire de la Clinique UniSanté à Québec, explique, par exemple, que les gens qui souffrent du TAS ont tendance à manger davantage de féculents et de sucre. « Les gens qui souffrent de dépression standard, quant à eux, vont plutôt avoir tendance à perdre l’appétit », différencie-t-elle. 

La cause principale du trouble affectif saisonnier reste la diminution de la luminosité. C’est pourquoi les symptômes apparaissent dès l’automne et s’étendent tout au long de l’hiver. Certains symptômes pourraient être causés par une glande située dans le cerveau, soit la glande pinéale, aussi connue sous le nom d’« horloge biologique ». Avec la diminution de la luminosité, elle sécrète de la mélatonine, l’hormone qui entraîne une grande sensation de fatigue.  

La dépression, quant à elle, est une maladie qui résulte de plusieurs facteurs, passant de prédispositions génétiques, au déséquilibre chimique du cerveau, à des épreuves émotionnellement stressantes et difficiles comme le deuil, à des difficultés financières, à des problèmes de dépendances ou encore en réaction à une maladie, pour n’en nommer que quelques-uns. 

Le trouble affectif saisonnier peut provoquer plusieurs symptômes comme l’irritabilité, une fatigue extrême, de l’insomnie, une perte d’intérêt pour des activités qu’on aime habituellement et une perte de motivation au travail ou à l’école. Souvent, quelqu’un qui souffre de dépression saisonnière va ressentir les signes tous les automnes et/ou tous les hivers. 

« C’est très incapacitant d’avoir, par exemple, l’envie de dormir qui prend le dessus. Une personne qui souffre de dépression saisonnière peut même s’absenter du travail », explique Marie-Pier Lavoie, qui a d’ailleurs fait sa thèse de doctorat sur le sujet. 

Entre 2 et 3 % de la population seulement souffrent de ce type de dépression, mais 20 % des gens ont des symptômes légers. La psychologue parle alors de déprime hivernale dans ces cas.  

Manque de lumière 

La lumière du jour est un stimulant naturel de l’humeur. Étant donné la situation géographique du Québec, nous observons une diminution des heures d’ensoleillement plus on s’engouffre dans l’automne, puis l’hiver.  

Ce manque de lumière du jour peut entraîner une plus grande fatigue qu’à l’habitude et une baisse d’humeur.  

« On a observé que la rétine réagit différemment à la diminution de la luminosité chez les gens qui souffrent de dépression saisonnière et chez ceux qui n’en souffrent pas, indique Mme Lavoie. Cette différence disparaît avec la luminothérapie ou lorsque l’été arrive. Nous pensons que le mécanisme de la rétine qui permet de s’adapter à une plus faible luminosité serait déséquilibré chez les personnes qui souffrent du TAS et que cela viendrait jouer sur les niveaux de sérotonine et de dopamine. » 

Combattre la dépression saisonnière 

Plusieurs trucs existent pour éloigner le trouble affectif saisonnier ou du moins, se sentir un peu mieux quand on en est atteint.  

Tout d’abord, on peut aller chercher la lumière dont on a besoin, par exemple, en marchant pour se rendre à ses cours ou au travail pour profiter de la lumière du jour. Sinon il existe des lampes pour faire de la luminothérapie. Marie-Pier Lavoie insiste sur le fait qu’il faudrait commencer à s’exposer à la lampe avant d’avoir des symptômes, vers la fin du mois d’août. « Ensuite, on peut faire 30 minutes le matin avec une lampe d’une intensité de 10 000 lux avec des fluorescents, ils sont sécuritaires à long terme pour la rétine. » 

Ensuite, il est certain que de bouger dans sa journée va aider à améliorer l’humeur, surtout si on fait une activité ou un sport qu’on aime. « L’activité physique a un impact sur la sécrétion de sérotonine, qui a un effet analgésique, et sur la sécrétion des endorphines, qui ont un effet euphorisant », affirme Isabelle Doré, professeure et chercheuse à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique à l’Université de Montréal.  

Cette activité physique va aussi réguler la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress. 

Passer du temps entre amis, en famille, avec des gens qu’on aime aide également à éloigner les symptômes de dépression saisonnière. Il faut éviter l’isolement, on l’a compris avec la pandémie qu’on avait besoin de contacts sociaux pour se sentir bien.  

S’alimenter convenablement et suffisamment fait aussi partie des trucs pour combattre le TAS. Il faut prévenir en faisant le plein d’aliments qu’on aime, mais qui sont aussi rassasiants. « On veut aller vers une alimentation variée et pleine de bonnes vitamines », indique Marie-Pier Lavoie. Privilégier l’alimentation intuitive est alors une bonne idée. 

Si tous ces trucs pour combattre la dépression saisonnière ne fonctionnent malheureusement pas, on peut se rabattre sur la psychothérapie. On a parfois besoin d’une aide extérieure pour affronter la grisaille. « La thérapie cognitivo-comportementale a fait ses preuves avec les gens qui souffrent de dépression saisonnière, affirme Marie-Pier Lavoie. Elle donne des outils à la personne pour maintenir ses changements dans ses habitudes de vie et pour modifier ses pensées afin d’éviter de rechuter les années suivantes. » 


Source: Pixabay

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Rédactrice en chef et directrice générale, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE pour le journal Le Collectif | Site web

Passionnée par tout ce qui touche les médias, pas surprenant que Sarah tripe autant sur ses cours du bac en communication, lorsqu'elle fait de la radio à CFAK et lorsqu'elle écrit des articles pour Le Collectif. Dans l'équipe du journal depuis mai 2021, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l'Université de Sherbrooke.

Le sport et le bien-être sont, selon elle, indispensables à la société. Elle s'efforce donc, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets sportifs pour vous!

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