Ven. Mar 29th, 2024

Par Dorian Paterne Mouketou

Le 19 février dernier, après une AG extraordinaire, l’Association générale étudiante de la Faculté des lettres et sciences humaines (AGEFLESH) a voté une motion lui permettant d’entrer en grève le 20 février et le 8 mars. Regard sur un enjeu étudiant qui fait couler beaucoup d’encre.

Un sujet qui n’est pas nouveau…

Cent-trente membres présents à l’assemblée générale ont voté – contre deux membres – pour que l’AGEFLESH entre en grève le 20 février et le 8 mars. La mobilisation facultaire débutera le 20 février, à partir de 8 h 30 le matin. L’exécutif du regroupement étudiant invite ses membres à aller se procurer le matériel mis à leur disposition : pancartes, tracts, banderoles. La décision emboîte le pas qui a été initié par l’Association générale des étudiantes et étudiants en éducation physique et kinésiologie (AGEEP) et l’Association générale des étudiantes et des étudiants de la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke (AGEEFEUS), le 14 février dernier.

Dans son message envoyé au corps étudiant de sa faculté, l’AGEFLESH justifie sa décision en stipulant qu’environ 2 % de ses membres lui ont demandé de convoquer une AG extraordinaire pour se prononcer sur l’enjeu. « Les étudiantes et étudiants ont été invité-e-s à se prononcer au sujet d’une grève les 20 février et 8 mars pour la rémunération de tous les stages et la Journée internationale des droits des femmes », peut-on lire dans le message de la responsable aux affaires externes de l’AGEFLESH, Sarah Lavoie.

Pourquoi allons-nous en grève?

L’enjeu de la grève n’est pas nouveau sur les campus de l’Université de Sherbrooke. « La précarité étudiante est une réalité qui affecte directement nombre d’étudiants et étudiantes au sein de notre campus, et plus largement au Québec. Cette lutte s’inscrit en continuité avec les mandats que les membres ont soumis à l’AGEFLESH. » Le mouvement CUTE (Comité unitaire sur le travail étudiant) est un des organes de pression luttant pour la rémunération des étudiants. Selon le mouvement, les études devraient être reconnues comme « un travail intellectuel méritant un salaire et des conditions convenables ».

Les journées de grève ne sont toutefois pas choisies au hasard. En effet, le 20 février se tient la mobilisation pour la Journée internationale des stagiaires, un évènement pour les mouvements étudiants qui visera à préparer « la grève mondiale des stagiaires ». Le 8 mars aura lieu la grève internationale des femmes.

L’enjeu global de la grève du 20 février sera la rémunération pour tous les stages. La Campagne compte à ses rangs aujourd’hui pas moins de 15 000 grévistes.

Mandats

Que l’AGEFLESH supporte les initiatives du CUTE (Comité unitaire sur le travail étudiant) (08-11, A-2017)

Que l’AGEFLESH offre son soutien à toute association ou syndicat luttant contre l’austérité en accord avec ses principes de solidarité syndicale et lance un appel à l’élargissement de la mobilisation. (A-2015)

Que l’AGEFLESH se positionne en faveur d’une campagne dont les principales revendications sont sous le thème du travail étudiant

  • Le plein salaire pour tou-tes les étudiant-es en situation de stage à tout ordre d’enseignement.
  • L’abolition de la contribution parentale dans le calcul de l’aide financière aux études.
  • La gestion collégiale (entre étudiant-es, professeur-es, et employé-es) des institutions d’enseignement.

Que soit mis de l’avant l’aspect anticapacitiste d’une campagne avec de telles revendications, les étudiant-es ayant des incapacités étant particulièrement pénalisé-es par l’obligation de conjuguer études et travail rémunéré.

Que soit mis de l’avant l’aspect féministe de cette campagne sachant que les mères étudiantes n’ayant pas le luxe de faire des stages non rémunérés sont doublement pénalisées. D’une part par le fait de ne pas pouvoir vivre l’expérience du stage en tant que tel. D’autre part, par le fait qu’elles commencent leurs carrières professionnelles avec un désavantage vis-à-vis leurs confrères masculins.

Que L’AGEFLESH soit solidaire avec le mouvement de boycottage des étudiantes et étudiants du 2e cycle en psychologie (REESPUS) qui luttent courageusement pour la rémunération de leurs stages. Que cette solidarité s’effectue entre autres par une proposition d’aide au niveau de la mobilisation et la publicisation de leurs luttes (impression, affichage, courriel).  (4-10-2016, A – 2016)


Crédit Photo @ La Tribune, Jessica Garneau

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