Sam. Juil 27th, 2024

Par Camille Lacharité

Habituellement, lorsqu’un sujet me touche, j’ai de la facilité à mettre sur papier ma pensée, pour me libérer un peu. Cette fois-ci, voulant parler de la situation de la femme dans le monde, plus précisément au Québec parce que c’est ici que je constate directement les faits, je cherche mes mots. Je cherche mes mots devant les vendeuses de La Senza, déguisées pour l’Halloween en quelconque animal, ayant délaissé le pelage pour beaucoup de peau, je cherche mes mots devant la page Facebook de Safia Nolin, où l’on peut y lire des propos haineux, seulement basés sur son physique, seulement basés sur des vêtements, du matériel, je cherche mes mots devant des étudiants qui jugent la personne à côté parce qu’elle a des mèches rouges « pis ça fait donc bin 2004 ».

Je voulais écrire comment c’est épouvantable qu’on force des femmes à se vêtir de la sorte pour un événement, défendre Safia comme quoi elle est magnifique comme elle est, au yable le reste, mais c’est le troisième point qui a retenu particulièrement mon attention, un point auquel on devrait peut-être accorder une attention particulière : la haine envers les autres, envers des comparses, envers les humains. Cette haine-là n’est pas seulement sur un fil d’actualité virtuel, elle est partout! Il y a la mère de trois enfants qui juge la nouvelle maman, parce qu’elle n’allaite pas, il y a la caissière qui va retenir une insulte lorsqu’elle fait payer un hippie… De toutes sortes de façons, nous allons exprimer la haine envers autrui, souvent sans réel motif.

Quand on y pense, la vie, c’est difficile, et c’est difficile pour tout le monde. Le beau que l’on vit dépasse souvent le laid, mais lors de moments plus rough, on a l’impression que c’est le pire qui peut se faire ressentir. Vous l’avez probablement déjà entendu, mais j’ose le redire : il faut savoir avant de juger. Des milliards de possibilités de vie influencées par des milliards de facteurs, il y a de lourdes chances que ton voisin n’ait pas évolué de la même façon que toi, et c’est peut-être une bonne chose.

À l’ère où la planète nous crie qu’il faut changer notre mode de vie, qu’elle a mal et que nos heures sont pratiquement comptées, je pense qu’il faudrait commencer à observer notre propre vie. Nous devons y imposer les meilleurs changements estimés, aider notre prochain dans ce changement et nous laisser aider par celui-ci. Retenir le beau de l’autre et l’aider à changer son moins beau. Il faudrait davantage répandre l’amour et l’entraide si nous devons nous attaquer à un problème d’une telle envergure. Ce n’est pas une religion, ce n’est pas une couleur, ce n’est pas une opinion, c’est notre planète qui ne va pas bien. Avec du beau, on aurait plus de force et d’impact pour elle.

Et pour revenir à la situation de la Femme, ça serait un bon début d’être plus solidaires, d’être moins durs avec l’Autre. On aurait plus d’influence quand on exprime à La Senza qu’on veut des femmes qui s’aiment et qui s’assument pour les bonnes raisons. Safia Nolin serait plutôt contente d’avoir gagné un prix et non déçue d’avoir été elle-même.

Avec de l’amour, on aurait plus.


Crédit photo © The Daily Beast

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