
Le véganisme (ou végétalisme) et les régimes à base de plantes ont explosé en popularité lors de la dernière décennie. Certains modifient leur diète par sympathie envers les animaux, alors qu’un nombre grandissant de personnes modifient leur régime alimentaire en raison des revendications environnementales et de santé.
Cela dit, dans quelle mesure est-ce que l’abandon de tout produit animal fait réellement une différence sur la planète ? Est-ce sain et bon pour la santé ? Alors que de nombreuses affirmations ont été véhiculées au fil des ans, ce n’est qu’au cours des dernières années que les recherches produisent des données de bonne qualité.
Est-ce meilleur pour l’environnement ?
La réponse est très simple : oui, sans aucun doute. Éviter la viande et les produits laitiers a un impact majeur sur l’environnement. Plusieurs études ont prouvé qu’un régime végan, lorsque comparé à un régime omnivore ou même végétarien, économise plus d’eau et produit en moyenne de 70 à 80 % moins de gaz à effet de serre que les régimes omnivores. Toutefois, il ne faut pas penser que tous les aliments végans sont créés égaux. Puisqu’ils sont souvent transformés, certains ont un impact environnemental considérable. Cela dit, de manière générale, la transition vers un régime végan ou même végétarien diminue considérablement l’impact environnemental individuel.
Et pour la santé ?
Certains pourraient dire qu’il n’est pas possible d’obtenir suffisamment de protéines sans manger de viande, mais le contraire a été prouvé. Il est possible d’obtenir de grandes quantités de protéines à partir de céréales complètes, de noix et de haricots. Pour plusieurs, les protéines retrouvées dans ces aliments sont plus que suffisantes. D’ailleurs, la plupart des recherches illustrent que la carence en protéines est extrêmement rare, sauf chez les personnes qui ne mangent tout simplement pas assez.
D’autre part, une étude portant sur plus de 90 000 personnes a révélé que les végans sont moins susceptibles de développer de l’hypertension, de l’obésité, du diabète de type 2, certains types de cancer et ont plus de chances de vivre plus longtemps. En effet, un régime végan abaisse le taux de cholestérol et bon nombre des aliments présents dans un régime à base de plantes contiennent beaucoup d’antioxydants, qui réduisent l’inflammation. Ces effets anti-inflammatoires semblent d’ailleurs être la raison pour laquelle les régimes végans minimisent certaines maladies auto-immunes.
Certaines études ont même prouvé que le régime végan était l’un des plus sains, surclassant même les régimes pesco-végétariens et végétariens, hypothétiquement en raison d’une consommation de fruits, de légumes et de légumineuses accrue. Les personnes véganes auraient d’ailleurs jusqu’à 32 % moins de risque de maladies cardiovasculaires, même après ajustement pour l’âge, le sexe, l’ethnie, l’éducation, les comportements de santé, la consommation d’alcool et l’exercice. Ainsi, effectivement, en moyenne, la santé des végétaliens tend à être meilleure.
Bien sûr, il ne faut pas exclure la possibilité que les végans soient simplement, à la base, plus conscients de leur santé. En effet, les personnes véganes ont moins tendance à fumer et à boire de l’alcool et bougent généralement davantage. Il est important de souligner qu’il est aussi facile d’être un végan en mauvaise santé, puisque comme mentionné précédemment, plusieurs options de malbouffe ou d’aliments très fortement transformés sont disponibles sur le marché.
Un régime alimentaire qui n’est pas parfait
Cependant, le régime végétalien contient ses lacunes : il est impossible d’y trouver la vitamine B12. Cette dernière « joue un rôle dans le processus de division cellulaire, contribue à un métabolisme énergétique normal, participe à la formation normale de globules rouges, ainsi qu’au fonctionnement du système immunitaire », explique l’Institut National de la santé de l’Australie. Des taux de B12 faibles peuvent affecter le fonctionnement du cerveau, l’énergie et l’humeur, et même provoquer des hallucinations. Toutefois, les suppléments alimentaires existent et préviennent une carence importante chez les végétaliens. Les carences en fer et en oméga-3 ont également tendance à se manifester, bien qu’elles soient moins marquées.
Le calcium, retrouvé en grande quantité dans le lait de vache, a également longtemps été une préoccupation pour les personnes véganes. Effectivement, lors d’une carence en calcium, le corps puise sa source dans les os, créant dans certains cas une fragilité au niveau osseux. Une étude datant de 2020 a notamment confirmé cette fragilité en constatant que les végans sont significativement plus à risque de fracture que les mangeurs de viande. Cependant, plusieurs études faites auprès de pays qui ne boivent tout simplement pas autant de lait démontrent que la corrélation n’est pas linéaire.
Par exemple, l’Afrique de l’Ouest, où la consommation de produits laitiers n’est pas très courante, affiche des taux extrêmement faibles d’ostéoporose. Le consensus scientifique sur le lien entre la consommation de lait et la solidité des os n’a pas encore été atteint. En fait, les produits laitiers ne sont pas le seul moyen de consommer du calcium. Il est possible d’en retrouver dans de nombreux légumes comme le chou frisé, le bok choy et le brocoli. Lors des études, néanmoins, les végans faisant partie du groupe d’observation semblaient toujours être davantage à risque de fracture, même en tenant compte de la consommation de calcium. Il est donc possible qu’un facteur environnemental ou situationnel inconnu puisse exercer une influence sur les résultats.
Devenir végan pour augmenter les performances sportives
Les premiers athlètes à adopter un régime strictement à base de plantes étaient les gladiateurs. Les régimes de ces combattants comprenaient de grandes quantités de légumineuses, de céréales et peu ou aucune protéine animale. Toutefois, ce n’est que récemment que la recherche a exploré l’impact d’un régime végan sur les capacités athlétiques, mais aussi sur la santé globale à long terme.
Une recherche étudiant 8 000 coureurs européens et comparant les mangeurs de viande, les végans et les végétariens teste actuellement l’idée d’amélioration de l’endurance, car le véganisme peut renforcer l’immunité et aider à la récupération en plus de la réhabilitation après une blessure. Ces avantages, par leur importance capitale dans la performance sportive, attirent l’attention de nombreux sportifs. Pour le moment, les données demeurent toujours insuffisantes pour affirmer que le régime végan est supérieur à un régime omnivore en matière de bienfaits sportifs. Cela dit, il a été prouvé qu’un régime végan bien planifié répond aux besoins nutritionnels des athlètes d’endurance. En d’autres termes, il est tout aussi bon, au moins, qu’un régime omnivore. Il restera cependant, à déterminer s’il est optimal.
Source: Pexels

Émilie Oliver
Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes.
Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années.