Jamais 2 sans 3 : le PQ prend un autre comté à la CAQ 

Par Alex Baillargeon 

Alex Boissonneault, député d’Arthabaska-L’Érable, a remporté l’élection partielle lundi soir.

Le Parti québécois aura besoin d’un minivan pour retourner à Québec avec un nouveau député élu dans Arthabaska lundi soir, doublant ainsi, du même coup, les nombres des membres de la troupe depuis l’élection générale de 2022. Alex Boissoneault sera le 6e député de la formation indépendantiste à entrer cet automne dans la 43e législature à Québec, une première pour la circonscription depuis le règne de Jacques Baril de 1989 à 2003.  

Le pari était donc risqué pour l’ancien animateur de la radio de Radio-Canada, qui a abandonné l’émission matinale dans la ville de Québec pour faire le saut en politique aux côtés de Paul St-Pierre Plamondon, alors qu’à l’élection générale, le précédent candidat, Mario Beauchesne avait terminé 3e avec seulement 10 % des voix. 

Les sondages prévoyaient une chaude lutte entre les deux premières places et c’est avec près de onze points d’avance et 4 000 votes que Boissoneault l’emporte sur le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime. Depuis qu’il est devenu le chef de la formation en 2021, le PCQ n’a jamais remporté l’une des quatre autres élections partielles ou de sièges lors de la générale l’année suivante. Son seul accomplissement avait été de convaincre l’ex-députée de la CAQ et transfuge, Claire Samson, de lui ouvrir les portes de l’Assemblée nationale à l’automne 2021.  

C’est donc très émotif dans son discours de défaite qu’il a candidement avoué que sa tergiversation à se présenter dès l’annonce du départ d’Éric Lefebvre venait entre autres d’un sondage commandé pour le compte du PCQ qui ne lui donnait que la troisième place derrière le PQ et la CAQ ainsi que seulement 20 % des voix. Il aura réussi, certes, à augmenter le score de la circonscription pour son parti, mais malgré les gains de lundi soir et la débandade de la Coalition, la tendance n’aura pas suffisamment basculé en sa faveur pour une première victoire. Si la grogne commençait à s’installer dans la base conservatrice, avec l’enchaînement de défaites, celle-ci grossira possiblement et le scénario d’un vote de confiance imminent pour la chefferie pourrait devenir de plus en plus inévitable.  

Le PM dit avoir compris le message (encore) 

Après le départ abrupt d’Éric Lefebvre, ex-whip de la CAQ, qui a fait le saut en politique fédérale avec l’équipe de Pierre Poilièvre, la CAQ avait obtenu un énorme 51,8 % des voix avec une avance confortable devant les conservateurs. Trois ans plus tard, ils peinent à faire cette fois-ci 7 %. 

De son côté, si le Premier ministre François Legault aurait aimé que la partielle soit discrète en la déclenchant en plein été, avant le retour en chambre, les habitants du Centre-du-Québec n’auront pas reconduit sa formation qui détenait Arthabaska depuis 2012. 

Dans un discours de défaite hâtif (après seulement 25 minutes de la livraison des premiers résultats), Keven Brasseur, le candidat, et le chef Legault disent avoir compris le message et retenaient que la population était déçue des décisions récentes du gouvernement. Les deux ont rappelé qu’il y aura du changement à venir pour la dernière année du gouvernement caquiste avec notamment un remaniement ministériel dès la rentrée parlementaire.  

En queue de peloton, les libéraux améliorent leur résultat avec un peu moins de 10 % passant de la 5e à la 3e place devant la CAQ. QS ferme la marche avec moins de 2 % ou le quart du score précédent en 2022. 

C’est ainsi que près du quart des électeurs, qui s’était présenté au vote par anticipation, confirmait qu’il y avait un engouement très certain dans la circonscription. Au final, c’est un peu plus de 62 % des électeurs d’Arthabaska qui se seront prononcés malgré la canicule. Un score jamais vu dans une partielle depuis 2009 lors de la victoire de Jean D’Amour à Rivière-du-Loup pour le Parti libéral. 

Quel pourcentage est attribuable à la montée du Parti québécois dans les derniers mois versus le vote anti-Duhaime ? Seul le temps pourra le dire avec la prochaine élection qui arrivera dans un peu plus d’un an. Une chose est certaine, la CAQ qui s’effondre en perdant un château fort, qui avait même déjà voté adéquiste avant la fusion, confirme que la formation est en sérieuse difficulté et que la côte sera des plus abruptes pour espérer conserver ne serait-ce qu’un dernier siège l’automne prochain. 


Source : Facebook Alex Boissonneault député d’Arthabas.ka-L’Érable.

web.lecollectif@usherbrooke.ca   More Posts
Scroll to Top